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Cabrioles et gratouilles en chèvrerie

L’aménagement de l’espace de vie des caprins aurait des impacts bénéfiques sur la santé des chevreaux, la cohésion du troupeau et le bien-être animal en général.

Deux étudiantes d’AgroParisTech ont mené une enquête exploratoire autour de l’enrichissement du milieu en élevage caprin. Ce concept, né dans les années quatre-vingt-dix à l’origine pour les animaux sauvages captifs dans les zoos, vise à aménager les bâtiments d’élevage pour permettre à l’animal d’exprimer son comportement naturel. Avec le soutien de Capgènes, Éloïse Fresnay et Marie de Gail ont questionné 411 éleveurs adhérents de l’organisme de sélection caprine pour recenser et analyser les pratiques. L’enquête révèle qu’une majorité d’éleveurs ne mettent pas en place de structures d’enrichissement mais sont pour la plupart intéressés. Et pour cause, les intérêts sont multiples. Tout d’abord, on retrouve le bien-être animal, puisque les chevreaux peuvent exprimer leur caractère naturel de grimper et sauter sur des caisses, des bidons ou autre ameublement de la chèvrerie. Éloïse Fresnay remarque : « Les éleveurs ont noté que cela stimule l’appétit et donc la croissance des chevreaux car ceux-ci se dépensent d’avantage ». Et la hiérarchie entre les jeunes se met en place lors de leurs cabrioles et non plus à la louve, ce qui privait les plus faibles d’une alimentation suffisante.

Détecter les chevreaux faibles ou malades

Les éleveurs qui ont mis en place du matériel d’enrichissement ont noté que les chevreaux ayant une santé fragile sont plus vigoureux en présence de jeux. Les installations de jeux permettent de déceler plus facilement un chevreau malade, si celui ne joue pas et se tient à l’écart des autres. Pour les chèvres adultes, l’aspect ludique des promontoires du milieu est moins présent, cependant certains éleveurs ont installé des brosses. Qu’elles soient fixes ou rotatives, bricolées ou commerciales, les brosses améliorent également le bien-être des chèvres en bâtiment et pourraient, selon les retours de certains éleveurs influencer positivement la production. Enfin, l’enrichissement du milieu, qu’il soit fait pour les jeunes ou pour les adultes, participe à la bonne image de l’élevage de chèvre, notamment en cas de visites du grand public. À noter qu’enrichir sa chèvrerie ne coûte quasiment rien à l’éleveur, la plupart des installations étant du matériel recyclé (caisses, bidons, parpaings, planches). Les brosses rotatives coûtent en moyenne 2 000 euros dans le commerce mais de telles installations peuvent être facilement bricolées, avec un balai-brosse par exemple.

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