Alimentation des caprins
Bien utiliser ses céréales
L´utilisation raisonnée de céréales pour les chèvres laitières ne pose aucun problème. C´est une pratique rentable qui améliore l´autonomie alimentaire et assure la traçabilité de la fraction « concentrés » de la ration.
L´utilisation raisonnée de céréales pour les chèvres laitières ne pose aucun problème. C´est une pratique rentable qui améliore l´autonomie alimentaire et assure la traçabilité de la fraction « concentrés » de la ration.
Un mélange fermier (des céréales avec un tourteau ou un correcteur azoté) permet de bien valoriser les céréales produites sur l´exploitation.
Quelles céréales distribuer ?
La chèvre consomme indifféremment avoine, blé, maïs, orge et triticale. Avec une ration à base de foin , l´utilisation d´un concentré fermier à dominante de maïs grain est préférable compte tenu de sa forte valeur énergétique (1,06 UFL/kg brut) et de son moindre risque acidogène lorsqu´il est distribué en quantité importante.
Par contre, dans une ration à base de maïs ensilage, on préférera une complémentation avec une orge, un blé ou un triticale ou avec un mélange de plusieurs de ces céréales. Si on doit utiliser du maïs grain dans ce type de ration, on veillera à ne pas dépasser 200 à 300 g par chèvre par jour.
©D. R. |
Quelles précautions d´utilisation ?
La chèvre valorise relativement bien le grain entier. Lorsque les quantités de céréales dépassent 800 g par jour par chèvre pour le maïs grain ou 600 g pour les céréales à paille, il est préférable de diversifier la nature des céréales apportées. On fractionnera aussi les apports comme avec tous les types de concentrés, au moins 3 repas pour 800 g et plus. On s´assurera enfin comme dans toutes rations, que le taux d´amidon ne dépasse pas 25 % de la matière sèche totale.
Et économiquement ?
Il faut ajouter au prix de l´aliment fermier le coût du broyage, du stockage et d´éventuels frais financiers. Hors main-d´oeuvre, ce coût se situe entre 5 et 20 euros/tonne (tableau 1).
Tableau 1 : Savoir calculer pour comparer |
Déterminer le coût d´investissement
Le calcul doit prendre en compte le surcoût lié à l´investissement. Volontairement, il ne prend pas en compte la rémunération de la main-d´oeuvre (qui correspondra à la différence de prix entre le concentré du commerce et le mélange fermier, à chacun de faire ses comptes).
Pour un équipement destiné à être utilisé sur dix ans, financé avec un emprunt à 5,2 % sur cinq ans, le coût par tonne d´aliment est indiqué dans le tableau 2.
Tableau 2 : Calculer le surcoût lié à l´investissement |
Logiquement, le coût par tonne transformé est très largement dépendant du volume concerné par an. Strictement, on devrait aussi appréhender le coût des frais financiers engendrés par le stockage des céréales (au lieu de leur vente) mais cela dépend de la santé financière de l´exploitation.
Pour mémoire, environ 6 euros par tonne avec un emprunt court terme à 6 % , environ 18 euros par tonne avec des agro-fournisseurs à 18 %.
Avec les prix de vente des céréales, il ne faut plus se poser de question. Si cette pratique occasionne un peu de travail supplémentaire, elle est techniquement facile à maîtriser et est économiquement rentable.
Aujourd´hui, les marchands d´aliments proposent l´incorporation de vos céréales dans un aliment qu´ils conditionnent et vous livrent. Ce principe d´échange est intéressant, il vous permet de consommer vos propres céréales sans passer plus de temps qu´avec un concentré du commerce. Il mérite toutefois une réelle évaluation de son intérêt financier.
©D. R. |
Article réalisé par les Réseaux d´élevage Poitou-Charentes, Pays de Loire et région Centre
ainsi que l´Institut de l´élevage.