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Ce qu'ils pensent de la séparation vente - conseil des produits phytosanitaires

Trois producteurs de fruits et légumes et un technico-commercial témoignent sur les conséquences de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires.

Depuis le 1er janvier dernier, les structures d’approvisionnement ont dû choisir entre vendre ou conseiller des produits phytosanitaires.
© RFL

Jean-Michel Ruchaud, producteur de Lot-et-Garonne sur 120 hectares (40 hectares de serres)

 
Jean-Michel Ruchaud, producteur dans le Lot-et-Garonne © RF
« On nous vole nos démarches de progrès »

 

« On n’a pas attendu cette nouvelle réglementation pour faire évoluer nos pratiques. Cela fait des années qu’on met en œuvre la PBI (production biologique intégrée) et que notre objectif est d’avoir des produits exempts de pesticides. Nous avions déjà l’habitude de travailler avec des conseils indépendants, que ce soit par exemple avec la Chambre d’agriculture pour la fraise ou avec des consultants privés en légumes. L’appui et le conseil technique des TD étaient assez généralistes et ils continueront au final à nous informer sur la nature des produits, des formulations. Cet arrêté nous vole les démarches de progrès qu’on construit depuis des années ! »

 

David Dubois, maraîcher dans la région nantaise (60 hectares dont 15 hectares sous abris)

 
David Dubois, maraîcher dans la région nantaise © I.Montigaud
« La séparation de la vente et du conseil était déjà actée »

 

« Les conseillers des entreprises d’approvisionnement nous accompagnent en tant que fournisseurs mais n’interfèrent pas dans nos choix de programmes de protection. En effet, les exploitations maraîchères de notre région sont très soutenues sur le plan technique par le CDDM avec des conseils au quotidien. Pour mon activité, la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires était déjà en quelque sorte actée. Par ailleurs, les solutions de biocontrôle représentent déjà plus de 15 à 20 % des solutions mises en œuvre pour protéger mes légumes et j’espère que cela comptera pour 30 à 40 % d’ici cinq ans. Mon exploitation étant certifiée HVE niveau 3, je ne suis donc pas concerné par le conseil stratégique obligatoire. »

 

Paul Coynel, arboriculteur dans le Vaucluse (50 hectares de pommes)

« On perd un conseil technique complémentaire intéressant »

« J’étais déjà conseillé par des organismes indépendants comme la Chambre d’agriculture, le GRCETA, un conseil indispensable en tant que pomiculteur engagé dans des démarches de progrès comme les Vergers écoresponsables. Néanmoins, compte tenu de la technicité de notre métier, j’appréciais les conseils supplémentaires des technico-commerciaux de nos fournisseurs, c’était un point de vue technique complémentaire très intéressant qui nous permettait d’aller encore plus loin dans nos démarches de progrès. C’est regrettable de se priver de ce conseil ! »

 

David Comblon, technico-commercial chez Terres du Sud

 
David Comblon, technico-commercial chez Terres du sud © I.Montigaud
« Ce sera plus compliqué pour les producteurs indépendants »

 

« La plupart des maraîchers avec qui je travaille sont tous en coopérative de vente avec un réseau de techniciens qui assurent le suivi technique et la préconisation des produits phytosanitaires. Pour ces producteurs, nous allons rester en appui comme auparavant. Ce sera plus compliqué pour les producteurs indépendants, pour lesquels nous étions souvent le seul appui technique et de préconisation. »

 

A lire aussi : Produits phytosanitaires : les nouvelles règles de la séparation vente-conseil

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