Aller au contenu principal

Cameline en interculture : « Le semis est le point clé de sa réussite »

En interculture d’été ou d’hiver, la conduite de la cameline est celle d’une culture classique, car pour être rémunérée, elle doit être récoltée à maturité. Toute la difficulté consiste à réussir cela sans pénaliser l’implantation de la culture suivante.

<em class="placeholder">Plante de cameline au mois de mars en Haute-Garonne.</em>
De nombreuses expérimentations sont conduites par Terres Inovia et Arvalis pour arriver à maîtriser les points clés de la conduite de la cameline.
© M.-C. Bidault

En interculture d’été, la cameline s’implante après une culture d’hiver se récoltant tôt comme un pois ou une orge, pour pouvoir être récoltée durant la première décade d’octobre. Louis-Marie Allard, ingénieur de développement chez Terres Inovia, explique que les variétés à cycle très court ont la capacité d’arriver à maturité en 100 jours, mais qu'« après le 10 juillet, chaque jour de retard au semis entraîne deux à trois jours de retard à la récolte en octobre ». Pour un semis au 25 juin, la maturité sera atteinte au 20 septembre dans le sud, au 30 septembre dans le centre, au 10 octobre dans le nord. Mais si on la sème au 10 juillet, on ne la récoltera, par exemple, pas avant le 31 octobre dans le nord.

Un semis direct avec un outil à dent (disque à proscrire) est recommandé en interculture d’été, à 3 cm de profondeur, et une densité de 8 kg/ha. Il faudra aussi une parcelle propre, et bien gérer les repousses d’orge et de pois. Louis-Marie Allard explique qu’avec une précédente orge, il est conseillé de retirer les pailles (obligatoire si déchaumage superficiel) . Il faut aussi faire attention à la rémanence de certains herbicides (groupe 2 et 14).

40 unités d’azote à apporter à la cameline sur une précédente orge

Pour garantir la levée, un apport de 40 unités d’azote est recommandé sur une précédente orge et de 10 unités sur un précédent pois, avec une irrigation de 10 à 20 mm en absence de pluie (facteur limitant en zone sud).

La cameline sensible au gel à floraison

Dans le cas d’une cameline conduite en interculture d’hiver, Domitille Jamet, de Terres Inovia, préconise un semis entre le 1er et le 20 octobre, pour une récolte en mai-juin, avant un tournesol ou un sorgho. Un semis précoce permet de gagner des jours à la récolte qui peuvent être déterminants pour la culture suivante, mais il ne faut pas la semer trop tôt (pas avant fin septembre), car la cameline est sensible au gel à floraison.

En interculture d’hiver, on privilégiera un semis en rang ou à la volée, à 2 cm de profondeur, à 6-8 kg/ha, avec un apport d’azote de 40 à 60 unités en début de cycle et/ou au stade rosette.

Une culture peu gourmande en intrants

Que ce soit en interculture d'été ou d'hiver, la cameline est peu sensible aux bioagresseurs (altises et méligèthes) et aux maladies (une attaque de mildiou en fin de cycle sera peu impactante). Autre atout : si elle est bien implantée, elle va concurrencer les adventices. En interculture d'hiver, le seul désherbage éventuel sera un antigraminée en post-levée ou sortie hiver dans certaines situations.

Ne pas rater le coche pour la récolte

La maturité de la cameline est atteinte quand les siliques passent du jaune au brun (8-10% d'humidité du grain). Louis-Marie Allard indique qu’à ce stade, « il ne faut pas attendre plus de 7 à 10 jours pour récolter ». Que ce soit au printemps ou à l’automne, le fauchage andainage est conseillé, car « il va permettre d’anticiper la récolte de 4 à 10 jours ». Le fauchage andainage se fait à 30-35 % d’humidité du grain et nécessite une fenêtre de cinq jours sans pluie pour le séchage et la reprise des andains. Une opération qui n’a pas d’impact négatif sur le rendement en grain et qui sécurise l’implantation de la culture suivante.

Les plus lus

<em class="placeholder">Paysage avec diversité culturale.</em>
Telepac 2025 : la rotation des cultures de la BCAE 7 n’est plus obligatoire

La version révisée du plan stratégique national (PSN) de la PAC 2023-2027 vient d’être validée par l’Europe. Pour la PAC…

<em class="placeholder">Tracteur réalisant un désherbage mécanique sur une parcelle en AB.</em>
Telepac : quelles aides bio pour la PAC 2025 ?

À quelles aides de la PAC avez-vous droit en 2025 si vous convertissez votre exploitation au bio ou si vous êtes déjà en bio…

<em class="placeholder">Plante de datura stramoine en fleur. </em>
« La télédétection du datura par drone me coûte 72 €/ha, mais c’est un outil de lutte indispensable sur mon exploitation des Pyrénées-Atlantiques »

Anne Darrouzet est agricultrice en bio à Bougarber, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle a mené pendant des années une…

Label HVE sur une photographie de céréales.
HVE : comment bénéficier du crédit d’impôt HVE en 2025 ?

La loi de finances 2025 a de nouveau reconduit le crédit d’impôt HVE (Haute valeur environnementale) pour un an. Les…

<em class="placeholder">Vincent Prévost, agriculteur à Gueux, dans la Marne</em>
Chardon : « Je garde une attention constante tout au long de la rotation pour limiter cette adventice dans mes parcelles dans la Marne »
Producteur de grandes cultures à Gueux dans la Marne, Vincent Prévost reste vigilant tout au long de la rotation pour limiter au…
champs de céréales bio
Comment obtenir le crédit d’impôt bio en 2025 ?

Le crédit d’impôt en faveur de l’agriculture biologique a été prolongé jusqu’à l’année 2025 par la loi de finances 2022 avec…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures