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Bio et Equitable
Biocoop et la coopérative Bio Centre Loire s’engagent dans le commerce Bio Equitable en France

Les engagements portent sur des volumes et des prix mais intègrent aussi la notion de risque agricole et de calcul de coûts de revient. La prime de développement servira à accompagner les adhérents et à continuer de structurer les filières bio régionales. Les participants ont par ailleurs souligné le potentiel du commerce équitable, un signal faible qui ne demande qu’à grandir.

Pierrick De Ronne (président de Biocoop) et Jean-Michel Morand (président de Bio Centre Loire) signent la convention qui engage les deux parties sur trois ans en volumes, prix et pratiques équitables.
© Julia Commandeur - FLD

Une première à la fois pour la coopérative Bio Centre Loire (BCL) et le distributeur Biocoop : la signature d’une convention qui les engage dans un commerce équitable -sous le nouveau label Bio Equitable en France- dans la durée, avec une garantie sur les volumes et la stabilité des prix.

Le commerce équitable pour structurer des filières bio

Le 13 septembre à Férolles (Loiret), une cinquantaine de personnes, agriculteurs adhérents de la coopérative BCL, des adhérents et salariés de Biocoop (gérants de magasins, directeurs d’achats, responsable de plateforme…), quelques personnalités politiques… se sont réunis sous le soleil pour visiter quelques fermes de la coopérative fruitière et légumière, échanger sur les métiers, se retrouver et surtout assister à l’officialisation de la convention.

 Lire aussi : Actualité riche pour Bio Centre Loire qui s’engage dans le commerce équitable et relance une filière de maïs doux

BCL, adhérent du distributeur, est le premier groupement fruits et légumes de Biocoop à s’engager dans le label Bio Equitable en France. Ce nouveau label public regroupe les exigences du bio et du commerce équitable et a été créé en mai 2020 suite aux expériences de commerce équitable de Biocoop (à l’époque sous sa marque Ensemble) et de Ethiquable. Le label BEF certifie des filières entières et engage donc producteurs, transformateur et distributeur d’un produit.

Le label Bio Equitable en France en quelques mots. L’objectif du nouveau label Bio Equitable en France (BEF) est « de promouvoir un commerce différent, éthique et social », résume Vincent Rousselet, directeur général du label Bio Equitable en France. Label privé qui certifie des filières*, créé en mai 2020 des expériences de commerce équitable de Biocoop (démarche Ensemble depuis 2001) et Ethiquable (démarche Paysans d’Ici), il regroupe des organisations de producteurs, des porteurs de marques, des entreprises de transformation et de distribution, et des associations de consommateurs. Le cahier des charges reprend les principes du commerce équitable selon trois axes principaux : un objectif de « dépasser les prix erratiques du marché » pour aller sur des prix calculés sur les coûts de production ; des engagements de long terme (au moins 3 ans) pour « garantir à l’agriculteur de rentrer dans ses coûts et d’assurer des débouchés » ; une prime de développement pour continuer d’investir dans le développement général de l’entreprise, dans le bio, dans l’environnement. Le label est passé de 57 à 80 membres et représentent 200 produits labellisés. L’association BEF est membre de la plateforme Commerce Equitable France depuis janvier. * Un produit peut porter le logo BEF si l’ensemble des parties prenantes (organisation de producteur, transformateur et distributeur) sont adhérentes à BEF et en respectent le cahier des charges.

« Avec ce nouvel engagement dans le label BEF, nous voulons que les producteurs vivent dignement de leur métier et nous appuyons la structuration des filières bio de la région grâce à une visibilité dans le temps, souligne Peggy Ducrey, arboricultrice et administratrice/trésorière de BCL. La convention nous a aussi permis d’engager une réflexion sur le prix de revient et sur la rémunération. »

Une convention qui prend en compte la notion de risque agricole

La convention signée le 13 septembre engage donc BCL et Biocoop sur des volumes sur trois ans, avec un contrat renégocié chaque année. Il y est spécifié la façon de calculer les coûts de production et de revient. « La convention est innovante dans le sens où elle prend en compte la notion de risque, précise Stéphane Durand, polyculteur-éleveur, administrateur et ancien président de BCL. Elle part sur la base qu’une année sur 10 sera perdue pour le producteur en raison des aléas, ce qui permet de lisser les prix et les coûts. »

La prime de développement revient à BCL « pour être réinvestie dans l’avenir : fonctionnement de la coopérative, accompagnement des adhérents à la culture de la commercialisation en gros, travail sur les coûts de revient, recherche de nouveaux débouchés… », selon Stéphane Durand.

Les autres engagements des deux parties. Les producteurs sont engagés à respecter les exigences de la marque de Biocoop Paysan.,e.s Associé.e.s sous laquelle seront vendus les fruits et légumes BEF, à procéder aux contrôles qualité, à garantir la traçabilité et à livrer les qualités minimales négociées par périodes et sous-périodes et à s’engager à mettre en culture les surfaces nécessaires. Biocoop s’engage de son côté à acheter les quantités minimales de produits déclinées par année, prioriser les groupements sociétaires, informer BCL de toute hausse de la demande afin que le groupement puisse envisager une augmentation des volumes l’année en cours, et informer le groupement de toute prévision de baisse des volumes supérieure à 20 % afin que les deux partenaires puissent trouver un accord sur les volumes concernés.

Le commerce équitable, « l’avenir de l’alimentation durable », à porter au niveau européen

« Il n’est plus question d’une marque interne mais d’un contrat signé avec les groupements et le logo n’est plus interne à Biocoop, explique Pierrick De Ronne. Biocoop, en faisant passer sa marque Ensemble à ce label BEF, a mis dans le domaine public ses connaissances sur l’équitable. Mais on sera ravis de voir Naturalia ou Système U ou d’autres circuits de distribution adhérer et utiliser le logo BEF ! », revendique Pierrick De Ronne.

Tremanuata Girard, agricultrice et vice-présidente de la Région Centre-Val de Loire en charge de l’alimentation et de la santé, a applaudi la démarche : « Aujourd’hui il y a une demande, qui permet de revaloriser notre métier de paysan, et une volonté politique et sociétale de relocaliser l’alimentation. Votre démarche va dans ce sens. »

Pour Claude Gruffat, eurodéputé et par ailleurs ancien président de Biocoop, « le commerce équitable est un signal faible qui ne demande qu’à grandir, comme la bio il y a 40 ans. » Considérant qu’il représente « l’avenir pour s’alimenter », Claude Gruffat a annoncé son ambition de porter la création d’un cahier des charges de commerce équitable au niveau européen. « J’ai lancé le projet au Parlement il y a quelques semaines, ça va être compliqué mais j’ai bon espoir. Je reviendrai vers vous pour votre expertise. »

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