Stress thermique : comment limiter la surchauffe à la traite ?
Une ventilation optimale du bloc traite est essentielle en période chaude. Mieux vaut y penser dès la construction. Des adaptations sont également possibles dans les bâtiments existants.
Une ventilation optimale du bloc traite est essentielle en période chaude. Mieux vaut y penser dès la construction. Des adaptations sont également possibles dans les bâtiments existants.


Le rassemblement des vaches en aire d’attente accentue les conditions de stress quand les températures montent. « En période chaude, toute initiative permettant de limiter la station debout et l’agglutinement des laitières est bénéfique », rappelle Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage. Pour veiller au confort thermique en périodes chaudes, la priorité est de faciliter le renouvellement d’air, de créer des courants d’air grâce à des ouvertures traversantes et de limiter le rayonnement direct ou indirect du soleil. En dernier recours, des solutions de rafraîchissement sont envisageables.

L’aménagement d’ouvertures libres, non bardées, sur les longs pans de l’aire d’attente et positionnées le plus bas possible, favorise une circulation transversale de l’air au niveau des animaux. Ici, l’aire d’attente dispose d’un côté ouvrable grâce à un rideau.

La mise en place d’un bardage coulissant est une solution pour mieux ventiler les aires d’attente l’été.

L’aménagement d’ouvertures modulables, telles que les portails coulissants, aide à apporter un flux d’air contribuant à réduire la température ressentie.

Une guillotine telle que celle-ci permet de réguler la ventilation de l’aire d’attente ou de la salle de traite.

Les fenêtres équipées de lames translucides et réglables en salle de traite doivent être suffisamment hautes (1,70 m) afin d’éviter leur souillure et de limiter les contrastes lumineux gênants pour les vaches.

Une ventilation par une porte de garage est aussi une solution envisageable, ici en traite rotative.
Pensez aussi à bien ventiler la laiterie
« Dans l’idéal, la température dans la pièce dédiée au refroidissement du lait doit être de l’ordre de 10 °C, indique Bertrand Fagoo de l’Institut de l’élevage. La chaleur extraite doit être évacuée vers l’extérieur et non accumulée dans la laiterie et/ou dans le lieu de traite. Cela contribue à un meilleur confort thermique et limite aussi la consommation d’énergie. » Privilégiez la ventilation naturelle de la laiterie avec des ouvertures basses et hautes, le positionnement de l’arrière du tank à l’extérieur, la déconnexion des groupes des tanks avec un positionnement à l’extérieur, ou encore carrément l’investissement dans un tank extérieur.

Attention à la brumisation
« Fréquemment utilisée en salle de traite, la brumisation s’avère risquée dans un lieu relativement clos, alerte Bertrand Fagoo. L’accumulation d’humidité n’est pas souhaitable et le cocktail température-humidité-ammoniac peut contribuer à accélérer le vieillissement du matériel. » Le recours à la brumisation ou au douchage est à privilégier en aire d’attente quand celle-ci est ouverte et en association avec de la ventilation mécanique pour favoriser le séchage.

Les séquences de douchage et de ventilation mécanique en aire d’attente sont pratiquées dans les pays chauds pour faire baisser la température corporelle des animaux. Les lots d’animaux, ici en Israël, sont douchés jusqu’à 10 fois par jour, par séquences de 45 mn, lorsque les températures dépassent les 45 °C.
Mise en garde
Les ouvertures ne doivent pas non plus contribuer à augmenter le rayonnement solaire direct, qui augmente la température ressentie de plusieurs degrés. Les façades au sud et à l’ouest sont à protéger à l’aide d’un débord de toiture.