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Plan Ambition bio 2027 : comment le gouvernement compte atteindre 18% de SAU en bio

Plans de communication, outils de régulation, accès au foncier, indemnisation des cultures bio contaminées… Marc Fesneau a dévoilé le 28 février au Salon de l’Agriculture les grands axes du Plan Ambition bio 2027.

Présentation du Plan Ambition 2027 le 28 février au salon de l'Agriculture
Présentation du Plan Ambition 2027 le 28 février au salon de l'Agriculture
© Nicolo Revelli-Beaumont/agriculture.gouv.fr

Après avoir annoncé un renforcement des aides pour les agriculteurs bio en crise, Marc Fesneau a dévoilé le 28 février au salon de l’Agriculture le nouveau plan Ambition bio 2027 qui vise à respecter l’objectif de 18% de la surface agricole utile (SAU) française en bio à échéance de 3 ans (contre 10,7% en 2022).

Construit autour de trois axes (stimuler la demande en bio, consolider les filières bio, accompagner les agriculteurs face aux enjeu sociaux et environnementaux) ce programme décline le plan d’action bio européen de 2021 et compte 26 actions opérationnelles.

Lire aussi : Crise du bio : une aide de 90 millions d’euros, toujours pas suffisante selon la Fnab

Plus de communication sur le bio dans les différents circuits de consommation

Sur le premier axe du plan, l’une des actions phares du Programme ambition bio 2027 est la montée en puissance du plan de communication à destination du grand public avec un budget exceptionnel de 8 millions d’euros alloué en 2024 puis 5 millions d’euros annuels jusqu’en 2026.

Relire aussi : Que contient le programme Ambition bio 2022

Renforcer les outils de régulation et la contractualisation

Dans un contexte de crise, le gouvernement souhaite sécuriser les filières bio en essayant d’adapter les outils existants de régulation des filières conventionnelles aux filières bio. Le plan Ambition bio 2027 pointe la nécessité d’identifier les changements réglementaires nécessaires relatifs à l’OCM et de solliciter la Commission européenne pour une meilleure prise en compte de la filière bio dans les outils de gestion de crise

Le gouvernement souhaite aussi inciter les filières bio à mieux s’insérer dans les lois Egalim en mettant en œuvre la contractualisation et en fournissant des référentiels sur les coûts de production
 

Favoriser l’accès au foncier via le contrôle des structures

Afin de stimuler l’augmentation des surfaces en bio, le programme gouvernemental prévoit de faciliter l’accès au foncier pour l’installation d’agriculteurs en bio en modifiant les règles de priorités dans le contrôle des structures. « Ces règles de priorité seront modifiées, via l’instruction technique relative aux schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles, pour privilégier les projets d’exploitations déployant des pratiques agroécologiques, notamment dans les zones humides et les aides d’alimentation prioritaires de captage », peut-on lire dans le plan Ambition Bio 2027.

Lire aussi : « La bio s’est développée grâce à la GMS, aujourd’hui ils nous laissent tomber comme une merde »

Indemniser les exploitations bio contaminées

Point important pour les producteurs bio, le ministère de l’Agriculture annonce que dans le cadre d’Ecophyto 2030 une mission d’inspection générale (impliquant l’IGF, le CGAAER et l’IGEDD) sera lancée pour étudier les options envisageables afin d’indemniser les agriculteurs bio confrontés à des pertes dues aux différentes contaminations

Lire aussi : Contamination au prosulfocarbe : la filière sarrasin bio demande un fonds d’indemnisation

Deux études pour mieux anticiper l’avenir du bio

Afin de mieux anticiper les défis liés à l’agriculture biologique, le ministère de l’Agriculture annonce la publication de deux études :

  • La mise à jour d’une étude sur les externalités de l’agriculture biologique en 2024 
  • Une étude prospective sur l’avenir du secteur biologique à horizon 2040 (lancée en mai 2023 par le ministère de l’Agriculture avec FranceAgriMer et l’Agence Bio).
     

Des indicateurs de suivi renforcés

Au-delà du pourcentage de la SAU en bio, l’efficacité de ce programme Ambition Bio 2027 sera mesurée à travers un tableau de bord d’indicateurs de suivi annuel comprenant :

  • L’évolution de la part des cheptels bio et en conversion / filière
  • L’évolution en % de la valeur du marché bio
  • L’évolution en % du nombre de distributeurs bio
  • La part de la bio dans la consommation à domicile et la restauration
  • Le taux d’importation des produits bio
  • Le taux de confiance des consommateurs dans le logo bio

Lire aussi : Alimentation : le plaisir, plutôt que la santé ou l’environnement, aux dépens du bio

La Fnab se dit déçue du Plan Ambition Bio 2027

« Cela fait 2 ans que nous attendons un nouveau Plan d’Action pour la Bio. Vue la situation dans laquelle se trouve le secteur, nous nous attendions à une réelle vision stratégique et une politique de soutien en conséquence. Force est de constater que sur ce point, le compte n’y est pas » déplore Philippe Camburet, président de la fédération nationale d’agriculture biologique, dans un communiqué réagissant à l’annonce du plan.

Il faudrait sans doute plusieurs centaines de millions d’euros pour atteindre les 18% de SAU en bio

« Il faudrait sans doute plusieurs centaines de millions d'euros pour atteindre les 18 % de SAU en bio et les 20% restauration collective de la Loi Egalim », poursuit-il déplorant qu’ « aucune mesure n’ait été annoncée pour assurer la pérennité dans le temps des fermes bio ni la rémunération des aménités positives de la bio ». 

La Fnab souligne toutefois un point positif : le lancement du travail sur le financement de l’indemnisation des contaminations des cultures bio par les pesticides utilisés en conventionnel.

Lire aussi : « 833 euros, ça n’est même pas le prix d’un pneu ! » : les agriculteurs bio en colère face aux annonces d'Attal

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