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RSE
100 % certifiées et projets pilote en production : comment Lidl s’engage pleinement pour la banane ?

Biodiversité, rémunération, environnement, pesticides… Lidl France s’est engagé dans la responsabilisation de ses filières de fruits et légumes depuis 2020. Parmi celles considérées comme « très à risque » : la banane. L’enseigne a déjà passé l’ensemble de ses bananes en certifiées début 2022 : bio et Fairtrade/Max Havelaar ou Rainforest Alliance. Pour aller plus loin, Lidl a annoncé le 18 mai deux partenariats pour l’accompagner dans ses objectifs et pistes d’action.

bananes équitables en rayon
Dans le contexte inflationniste, la baisse de consommation de la banane équitable, attendue par Max Havelaar, a suivi le marché européen.
© Fairtrade/Max Havelaar

Engagée dans la responsabilisation de ses filières fruits et légumes depuis 2020 (lire ci-dessous), Lidl France a passé en 2022 l’ensemble de ses bananes en bio Fairtrade/Max Havelaar ou en Rainforest Alliance. Et pour aller plus loin, Lidl a annoncé le 18 mai deux partenariats dans deux projets pilotes, pour l’accompagner dans ses objectifs et pistes d’action : avec le Cirad pour le côté environnemental, et avec l’association Banana Link pour l’aspect social.

 

Un rayon banane 100 % certifié depuis cette année

« La banane est un produit extrêmement stratégique pour Lidl, car c’est le premier produit du rayon fruits et légumes, notamment en termes de volumes vendus, et de loin, que les consommateurs voient comme un indispensable du panier », confirme Marianne Naudin, chef de projets RSE Achats et en charge de la responsabilisation des filières fruits et légumes frais.

Travaillant avec des grossistes importateurs « dont certains déjà très intégrés en production », Lidl France propose 3 références en banane, de diverses origines : Colombie, Costa Rica, Ghana, Côte d’Ivoire, Cameroun...

  • La banane bio, qui est également Fairtrade Max Havelaar depuis 2018 ;
  • La banane vrac conventionnelle* ;
  • La banane 1er prix 6 doigts.

Depuis 2022, les références vrac et 1er prix sont toutes labellisées Rainforest Alliance.

* La banane vrac conventionnelle est Banane Française (origine Antillaise) dans 120 magasins parisiens, donc non concernée par la labellisation Rainforest.

Déjà engagé avec un gros partenariat avec Fairtrade Max Havelaar sur la banane bio, « parce que leurs engagements nous parlaient », la démarche n’a pas pu être transposée à la banane conventionnelle. « Les tests sur de la banane conventionnelle Fairtrade n’ont pas fonctionné en France, les consommateurs n’ont pas adhéré. Il nous fallait donc un intermédiaire et notre choix s’est porté sur Rainforest Alliance, qui nous a paru intéressant, surtout avec l’intégration de ses nouvelles exigences pour atteindre le Living Wage [standard de revenus pour une vie décente], avec un plan de progrès que nous allons regarder de près, ou les nouvelles primes », relate Marianne Naudin.

Lidl n’a pas beaucoup communiqué aux consommateurs sur ce basculement et il est trop tôt pour faire un premier bilan commercial. En revanche, ayant travaillé étroitement de concert avec ses fournisseurs, « déjà nombreux certifiés et qui donc étaient prêts », Lidl n’a eu aucun souci d’approvisionnement.

 

Avec le Cirad : une banane plus durable sur toutes les origines

« Sur la banane, beaucoup de nos objectifs sont réalisables à court terme avec des exigences déjà contenues dans le cahier des charges de Rainforest Alliance : des objectifs concernant la déforestation, la biodiversité comme un pourcentage de végétation naturelle, certaines exigences sociales avec le Living Wage, la rémunération des femmes…La certification était le premier niveau. Nous voulons et nous irons plus loin avec les projets pilotes. »

Le premier partenariat a été mis en place avec le Cirad, avec l’objectif, pour Lidl, d’améliorer les pratiques de protection des cultures. Première étape de la feuille de route définie avec le Cirad, pour 2022 : une analyse fine des pratiques culturales dans les bananeraies approvisionnant Lidl, ceci afin que « le Cirad puisse proposer, en parfaite concertation et participation active de nos fournisseurs et en ligne avec nos objectifs, une démarche de progrès visant la mise en œuvre de pratiques agroécologiques ».

Trois fournisseurs de Lidl sont engagés dans ce projet avec le Cirad, afin de couvrir toutes les origines travaillées par l’enseigne : Fruidor, AZ France et la Compagnie Fruitière. Lidl ambitionne une réduction de 50 % l’usage des pesticides de synthèse au champ et en post-récolte d’ici 2030.

 

Avec Banana Link : aller plus loin que la certification avec un projet pilote sur la rémunération

Le deuxième projet-pilote, avec la coopérative à but non lucratif Banana Link, vise une meilleure rémunération des travailleurs dans les plantations. Il s’agit d’un projet de Banana Link, auquel Lidl s’est joint, en 3 axes : la formation des salariés en bananeraies (formations de type RH, autour des négociations salariales, des droits de revenus…) ; la collecte de données sur la réalité terrain quant aux salaires et avantages réels, à comparer avec les standards de Living Wage. C’est la Côté d’Ivoire qui a été choisie pour débuter ce processus de « recherche-action » (origine stratégique, premier exportateur africain de bananes dessert et pays qui a la spécificité d’avoir un salaire agricole minimum inférieur au salaire minimum des autres secteurs). Ce travail de recherche doit ensuite mener à la mise en place, par un groupe de travail, d’actions dans un plan de progrès élaboré pour être généralisé à toutes les origines.

Ce groupe de travail est constitué de fournisseurs producteurs, « qui sont partie prenante et très favorables » et de distributeurs européens (cinq pour le moment, dont Lidl, mais le groupe est ouvert) représentatifs dans la banane de Côte d’Ivoire. Ces ateliers multi-parties se tiendront début 2023. « Répartir le coût de l’augmentation des salaires le long de la chaine de valeur » est une ambition forte. Banana Link a financé ce projet en grosse partie par des financements publics, que les distributeurs partenaires ont complété.

Lidl a communiqué sur ses engagements pris sur la banane -le basculement en 100 % certifiées et les deux projets pilotes avec le Cirad et Banana Link- via les prospectus de l’enseigne. « On verra ensuite si et comment on évolue notre communication. »

 

Lidl veut responsabiliser ses filières fruits et légumes

Lidl France a lancé en 2020 un travail sur l’ensemble de ses filières fruits et légumes dans le cadre de son programme RSE “En Route Vers Demain”. Six filières fruits et légumes (groupe 1) avaient alors été identifiées comme prioritaires, que ce soit par leur importance stratégique, les volumes commercialisés, ou les signaux forts quant aux enjeux environnementaux et sociaux notamment dans les médias. Il s’agit de la banane, de la pomme de terre et de quatre exotiques : ananas, avocat, pamplemousse rose et mangue. En 2021, Lidl a engagé des discussions avec ses fournisseurs autour des bonnes pratiques déjà engagées pour « coconstruire ensemble des feuilles de route avec des objectifs réalistes et atteignable à moyen et long terme ». En 2022, Lidl France met en œuvre ces feuilles de route.

En pomme de terre, Lidl a déjà lancé des projets pilote, avec par exemple sa marque “Terre de progrès, des pommes de terre issues de l’agriculture régénératrice et sous contrat tripartites. Sortie en octobre dernier, elle sera ressentie pour la prochaine campagne française en septembre-octobre. Deux producteurs de plus rejoignent cette année le projet. Et côté communication, Lidl « retravaille le marketing pour porter jusqu’aux consommateurs le message de sol vivant et d’agriculture régénératrice, pour leur faire entendre un autre message que celui négatif sur les phytos », précise Marianne Naudin-Aït-Saïd, chef de projets RSE Achats et en charge de la responsabilisation des filières fruits et légumes frais. Lidl travaille aussi sur la biodiversité en pomme de terre avec le financement de jachères fleuries.

Pour les filières exotiques, « la banane va nous permettre de lancer la dynamique pour nous aider sur les autres fruits exotiques ». Et Lidl ne s’arrête pas en si bon chemin. L’enseigne a déjà lancé les travaux pour le « groupe 2 », avec des feuilles de route en préparation. Il s’agit de la pomme, de la poire, de la tomate, de la salade, de l’oignon et de la carotte, « des grands classiques dans le panier des Français et pour lesquelles on vise un focus sur une réorientation vers des filières françaises », confie Marianne Naudin.

                                                                                   

Biodiversité : un partenariat avec GlobalGap. Dans le cadre de la responsabilisation de ses filières fruits et légumes, Lidl met aussi l’accent sur la biodiversité. Ainsi, l’enseigne [Lidl Group] avait annoncé un peu plus tôt en avril avoir élaboré avec Global GAP, « accompagnés de partenaires », le module BioDiversity : une certification pour la protection de la biodiversité dans la production conventionnelle de fruits et légumes en Europe. « L’ambition était d’avoir un socle commun autour de la biodiversité pour les filières conventionnelles européennes. Ce module est en test sur certaines origines comme l’Espagne et a vocation à se développer sur l’ensemble des filières européennes, en respectant les spécificités et le travail déjà fait sur chacune -par exemple, les filières en France sont déjà naturellement bien avancées, il ne s’agit pas d’accumuler les normes et les exigences. » La banane n’est pas concernée par le module Biodiversity puisque, déjà certifiée Rainforest, cela risquerait d’être redondant avec les exigences de biodiversité du label.

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