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Méthanisation : « Avec le digestat, j’économise 130 €/ha d’engrais minéraux azotés sur 100 hectares »

Chez Baptiste Lamelot, agriculteur en Champagne Berrichonne à Vornay (Cher), le digestat a remplacé une bonne partie des apports en engrais minéraux sur les cultures.

Baptiste Lamelot, agriculteur à Vornay (Cher)"Mes 50 hectares de méteil (orge, triticale, seigle) sont fertilisés uniquement avec des digestats au semis à l’automne."
Baptiste Lamelot, agriculteur à Vornay (Cher)"Mes 50 hectares de méteil (orge, triticale, seigle) sont fertilisés uniquement avec des digestats au semis à l’automne."
© B. Lamelot

« Mes apports de digestats pour fertiliser les cultures enlèvent l’équivalent de 100 hectares de fertilisation par les engrais minéraux azotés pour une charge en fertilisants que j’estime à 130 €/ha avec la flambée des prix. Le digestat contient six unités d’azote par mètre cube, à majorité ammoniacale. En liquide ou brut, je l’épands à 10-12 t/ha sur différentes cultures. Mes 50 hectares de méteil (orge, triticale, seigle) sont fertilisés uniquement avec ces digestats au semis à l’automne. Le blé tendre en reçoit également en février, puis un second épandage avant épiaison. Le digestat solide est plutôt utilisé sur colza ou avant le semis de maïs. Il fait davantage office d’engrais de fond avec de l’azote moins minéralisé et moins facilement lessivable.

Nos sols argilo-calcaires superficiels contiennent aux alentours de 2,5 % de matière organique. Nous la préservons. Nous n’exportons quasiment jamais de paille, et nous espérons remonter ce taux avec les doubles cultures. Le méteil est produit en Cive d’hiver entre deux maïs ou entre une céréale et une culture de printemps. Cette double culture rapporte plus de carbone au sol. Les chaumes et racines laissées au champ fournissent plus de matière sèche que les Cipan réglementaires dans le Cher, qui produisaient péniblement 1 t/ha MS entre un blé et un maïs.

Le digestat est un bon produit mais difficile à travailler. Il nécessite d’importants chantiers d’épandage en termes d’équipements et de transports, comparé à l’application de solution azotée avec un pulvé. Sur l’exploitation, l’épandage est réalisé par des entrepreneurs. Le digestat liquide est appliqué via le système d’irrigation. »

708 ha en deux exploitations réunies (père et fils) dont 300 à 400 de maïs grain, blé dur, blé tendre, colza, orges, semences… 500 ha irrigables. 7 % de la SAU en Cive d’hiver produisant 9 à 12 t/ha MS de méteil. Unité de méthanisation de 250 kW en cogénération, alimentée avec 1 800 à 2000 t/an de méteil, 2 500 t/an de fumier ovin, déchets organiques.

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