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Attention au risque de vilaines plaies mammaires

La dermatite séborrhéique mammaire est plus fréquente en été, sur des vaches fortes productrices ou avec de l’œdème mammaire. Attention, un traitement local sur la mamelle peut vouloir dire résidus dans le lait

La lésion suintante, plus ou moins purulente, à odeur souvent nauséabonde, est située entre les quartiers ou entre cuisse et mamelle. © C. Fouquet
La lésion suintante, plus ou moins purulente, à odeur souvent nauséabonde, est située entre les quartiers ou entre cuisse et mamelle.
© C. Fouquet

Par une belle et chaude journée d’été, un éleveur vient chercher des médicaments au local. « Il me faudrait une grosse bombe bleue en plus du reste : j’ai une vache qui sent à des kilomètres en salle de traite, elle a une vilaine plaie à la mamelle, ça marche bien la bombe pour ce genre de saleté ? » Aïe, une belle erreur évitée de justesse ! Heureusement que l’éleveur était un peu bavard. Il risquait de devenir moins causant lorsque la laiterie allait l’appeler en lui disant que des antibiotiques avaient été trouvés dans son lait de tank…

Reprenons depuis le début, la vache a vêlé il y a quelques jours, la mamelle est jolie, la production laitière bonne, l’appétit aussi. Mais une odeur peu agréable a commencé à apparaître il y a quelques jours, en provenance de la zone entre cuisse et mamelle. Si l’on écarte un peu la peau, nous voilà face à une plaie suintante, parfois sanguinolente, parfois avec des morceaux de peaux qui se détachent… C’est une plaie d’été ou dermatite séborrhéique mammaire.

Patience et méticulosité des soins

Quel traitement proposer pour cette vache ? D’abord une précaution essentielle : un traitement local sur la mamelle peut vouloir dire résidus dans le lait ! L’application d’un antibiotique sous forme de spray peut paraître intéressante pour lutter contre les surinfections, mais elle devrait alors être assortie d’un délai d’attente… En l’occurrence il est bien noté sur la très connue bombe bleue : « ne pas appliquer sur la mamelle des femelles laitières en lactation ». L’utilisation d’antibiotique par voie générale n’a dans le cas présent pas d’intérêt.

La réussite du traitement va tenir à la persévérance et au soin de l’éleveur : un nettoyage attentif est nécessaire avant l’application de quoi que ce soit sur la plaie. Pour cela on peut utiliser une lavette humide, un jet avec une pression pas trop importante pour éviter de provoquer des saignements. Pour ce qui est de l’option lavette humide, il est évident qu’elle devra être réservée à cet usage et ne servira pas à nettoyer les trayons d’une autre vache. L’odeur devrait de toute manière dissuader de l’utiliser pour quoi que ce soit sans un bon nettoyage-désinfection préalable !

Après le nettoyage de la plaie, il faut la désinfecter avec par exemple de la povidone iodée (Vétédine…) diluée. Attention là encore : on ne désinfecte bien que ce qui est propre. Plonger une bouse dans un seau de javel n’en fait pas une bouse stérile… Une fois le nettoyage et la désinfection faits, il faut sécher la plaie : cela limite la macération et permettra au traitement de mieux adhérer.

Quel traitement ? Sauf à ce que la vache soit tarie, pas d’antibiotique. Le résultat n’est jamais miraculeux, il faut de la patience, mais on peut citer : une mousse au calendula (prévue au départ pour hygiène vaginale), des pommades grasses à base d’oxyde de zinc-sulfate de cuivre (la graisse à traire seule n’ayant aucun effet sur l’infection et ne faisant qu’améliorer le glissement entre cuisse et mamelle), la bombe au violet de gentiane, le miel (saturé en sucre, il améliore l’élimination des tissus morts et limite le développement bactérien)… Il faut parfois se méfier des congénères et de la vache elle-même : le léchage peut en effet aggraver les lésions, voire en provoquer de bien plus graves, pouvant aller jusqu’à l’automutilation des trayons. Compromettant pour une carrière de laitière…

À retenir

Pour traiter la plaie :

nettoyer en douceur
désinfecter
sécher
soigner : pommade grasse, miel, spray (sans antibiotique !)…

Une origine pas clairement établie

Cette pathologie est plus fréquente en été, sur des vaches fortes productrices ou avec de l’œdème mammaire, car une grosse mamelle va favoriser l’échauffement de la zone entre les quartiers ou entre cuisse et mamelle. Il n’y a pas de contagiosité directe entre les animaux, mais les conditions d’élevage peuvent favoriser ses lésions : présence d’œdème mammaire, mais aussi météo chaude, qui aggrave la macération, sans compter parfois le soutien des mouches. L’origine de cette pathologie n’est pas clairement établie : des bactéries, notamment celles responsables de la Mortellaro, sont suspectées, des parasites (Stephanofilaria) également.

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