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L’inflation du prix du foncier exaspère les agriculteurs

La FDSEA, les JA et la Chambre d’agriculture estiment que la Safer ne joue plus son rôle de maîtrise du prix du foncier. Ils ont engagé un bras de fer pour se faire entendre.

Pierre Cusset : “On demande à la Safer de ne pas participer à l’inflation sur les prix du foncier”.
Pierre Cusset : “On demande à la Safer de ne pas participer à l’inflation sur les prix du foncier”.
© L'Union du Cantal
Le prix du foncier agricole bat tous les records dans le Cantal : 5 480 euros l’hectare en moyenne en 2006, contre 3 246 euros pour la moyenne des trois autres départements auvergnats. Dans ce contexte, la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et la Chambre d’agriculture estiment que la Safer ne joue plus son rôle de régulation des prix. Un message que leurs trois représentants sont allés porter à l’assemblée générale de la Société d’aménagement foncier et rural d’Auvergne, dont ils reviennent avec le sentiment d’avoir été plus ou moins bien entendus. Pour manifester leur réprobation, ils ne siègent plus depuis quelques mois au comité départemental Safer. Plus récemment, ils ont décidé d’écrire aux autres membres du comité pour leur demander de prendre position.
"La Safer ne joue pas son rôle sur les prix”
"Il y a clairement un dysfonctionnement. Les agriculteurs nous l’ont très nettement fait sentir lors de la campagne pour les élections à la Chambre d’agriculture, et nous ont donné mandat d’intervenir en votant massivement pour nous”, estime Pierre Cusset, président de la section des fermiers de la FDSEA. “La Safer devrait avoir un rôle de maîtrise des prix et d’orientation du foncier. Or, quand les prix atteignent de tels niveaux, on ne peut plus réellement orienter le foncier car ce sont les moyens des acheteurs qui font la loi”, plaide-t-il. “Si on peut considérer que la Safer fait son travail en orientant le foncier vers l’installation, je ne suis pas sûr que ça soit un cadeau pour les jeunes lorsque les prix atteignent de tels niveaux”, surenchérit Julien Fau, président des JA. “La Safer ne peut pas se faire complice d’un système qui tire toujours les prix vers le haut, car c’est pénalisant pour l’installation et ça pose des problèmes de transmission lors des arrangements de famille”, souligne-t-il.


Dans l’expectative
“Nous demandons que la Safer renonce aux achats à l’amiable lorsque les prix atteignent des niveaux trop élevés par rapport à un prix moyen fixé par petite région. Ce qui ne l’empêchera pas ensuite d’intervenir si elle est saisie pour demander une préemption avec révision de prix”, reprend le représentant de la FDSEA. Il explique que les revendications du Cantal ont été examinées lors d’un conseil de la Safer réuni suite à l’assemblée générale. Mais sans qu’il en sorte réellement de décision. “Nous sommes pourtant déterminés à infléchir les choses, car il en va de la raison d’être et de l’avenir même de la Safer”, déclare Pierre Cusset, qui souhaite que la structure se souvienne pour quoi et par qui elle a été créée. “Nous sommes convaincus que la profession agricole a besoin d’un outil pour gérer les structures. Et la Safer se trouve être le seul outil que nous avons pour contrer le libéralisme et faire en sorte qu’il y ait encore des installations et qu’on maintienne des hommes sur nos territoires”, dit-il.

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