Prix du lait
Les industriels dénoncent l’accord interprofessionnel
Les industriels privés remettent en cause les indices retenus pour le calcul du prix du lait du 2eme trimestre 2010. Ils font valoir la perte de compétitivité de la filière laitière française.
Nouveau rebondissement dans la filière laitière. Il a eu lieu lors de la réunion du comité de suivi du prix du lait qui s'est tenue le 18 mars à Paris. La Fédération nationale des industries laitières (Fnil) a refusé d'entériner les indices de tendance des marchés laitiers pour le deuxième semestre 2010. Ces indicateurs issus de l'accord sur le prix du lait du 3 juin 2009 aboutissent à une hausse comprise entre 5,7 %, 8,7 % et 11,6 % selon le mix produit des entreprises (soit 15 euros /1 000 litres pour un mix produit de 20 % des produits industriels).
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) n'entend pas se laisser imposer ce diktat : « L’accord du 3 juin 2009 doit s'appliquer » martèle-elle dans un communiqué en soulignant que « la compétitivité ne peut se mesurer au seul prix de la matière première ». Les représentants des producteurs « porteront ces indices de tendance dans les prochaines réunions des interprofessions régionales pour application au 2ème trimestre 2010 », insiste-t-elle.
Pour justifier son attitude, la Fnil indique que le prix payé aux producteurs en France, tout au long de l'année 2009 a été supérieur de 15 % en moyenne aux prix allemands. Ce qui a provoqué une perte de compétitivité de la filière française avec un effondrement de nos exportations de 8 % et 15 % pour l'emmental et le lait de consommation respectivement et une envolée des importations de 21 % et 38 % pour ces deux produits. « La Fnil refuse donc de cautionner plus longtemps des indices qui, à date, en occultant les écarts de prix avec nos principaux concurrents masquent la réalité économique ».
Quant à la Fédération des coopératives laitières (FNCL), « elle regrette le désaccord », tout en partageant l'analyse des industriels sur la dégradation de la situation économique des entreprises. Avant d'inviter les partenaires à « poursuivre le travail interprofessionnel » pour parvenir « à un solution durable ». L'une des pistes proposées est l'application progressive « d'un indicateur de compétitivité à partir du 3eme trimestre » et la mise en place d'un système volumes et prix différenciés basés sur un indicateur de la valorisation du lait sur les marchés du beurre et de la poudre. Un système qui s'apparente au régime du double prix/double quotas.