JA et FRSEA dénoncent la stratégie de déclassement de Sodiaal
En annonçant le déclassement d'une partie du lait bio collecté en lait non OGM, Sodiaal s'est attiré les foudres des producteurs. Jérémy Jallat, éleveur laitier et vice-président des JA Auvergne-Rhône-Alpes, détaille les répercussions de cette mesure jugée profondément déloyale.
Dans un courrier en date du 23 juillet, la coopérative Sodiaal a annoncé la mise en place d'un dispositif conjoncturel de règlement des apports en lait biologique d'une durée d'un an. Avec quelles conséquences pour les producteurs ?
En clair, 10 % du volume de lait produit par les producteurs biologiques sera orienté sur la filière non OGM, avec pour conséquence une perte estimée à 150 euros par mille litres pour les exploitations. Dans un contexte météorologique favorable à la pousse de l'herbe, les éleveurs ont fait leur part du travail pour produire un lait biologique de qualité mais une fois encore, la coopérative n'assure pas sa part du contrat.
Cette problématique avait-elle été abordée lors des conseils de section et régionaux de la coopérative ?
Ce courrier est la preuve flagrante que non, puisque le sujet n'a pas été abordé avec les coopérateurs. Les conseils de section et de régions sont censés être des instances permettant à chaque coopérateur de pouvoir s'exprimer. Depuis trop longtemps, les coopérateurs ont l'impression que les décisions sont déjà prises avant les réunions. Qui est décisionnaire chez Sodiaal ? Est-ce toujours les mêmes valeurs ou est-elle devenue une entreprise privée ? Nous sommes en droit de nous interroger car au final, les éleveurs, pourtant premiers de cordée sont ceux qui pâtissent le plus des erreurs stratégiques d'une coopérative.