Une repailleuse pneumatique qui séduit par sa simplicité les éleveurs de volailles
Deux éleveurs de volailles livrent leur avis après six mois d’utilisation de la pailleuse pneumatique Euromark RP12.





Dévoilée fin 2022 au Sommet de l’élevage, la pailleuse pneumatique RP12 d’Euromark n’est véritablement arrivée dans les élevages qu’en milieu d’année dernière. Nous avons rencontré deux éleveurs qui utilisent leur machine depuis mai 2024. Samuel Ollivier, dans les Côtes-d’Armor, et Sébastien Pommier, en Mayenne, sont convaincus par le concept du repaillage sans faire entrer de matériel dans le bâtiment. « Cette méthode ne se justifie rien que par l’aspect sanitaire et par la réduction du stress sur les animaux. En poulet, c’est d’ailleurs la seule solution pour mécaniser le repaillage », argumente Sébastien Pommier. Les deux éleveurs ont également trouvé un moyen de gagner du temps et de réduire la pénibilité du repaillage. « Le gros avantage est de pouvoir tout faire seul », complète Samuel Ollivier.
Une pailleuse facile à régler
Le premier constat mis en avant par les deux utilisateurs est la simplicité de mise en œuvre du système StormDrive développé par Euromark. « Il suffit, lors de la première utilisation, de trouver un réglage de la vitesse du tapis et de l’écluse adapté aux produits épandus. Ensuite, on n’y touche plus », indique Samuel Ollivier.

Utilisant de la paille broyée et des copeaux en vrac, les deux éleveurs passent d’un produit à l’autre sans modifier les réglages. Après avoir engagé la prise de force du tracteur et mis en pompage continu le distributeur hydraulique, une petite télécommande permet de piloter à distance l’arrêt et la mise route du fond mouvant. L’opérateur peut ainsi stopper le flux de paille pour par exemple changer la position du tuyau, sans avoir à sortir du bâtiment.
La conception du système de dosage et de propulsion de la matière semble donner satisfaction. La machine délivre un flux régulier avec une projection homogène en sortie du tuyau. « Pour que ça fonctionne bien, il faut utiliser un produit bien sec et non compacté. Et dans ce cas, les bourrages sont quasiment inexistants, assure Sébastien Pommier. Je veille aussi à utiliser une paille qui a le moins de pierres possible, de façon à limiter l’usure et les risques éventuels de blocage. »

Un transport pneumatique peu bruyant
Autre observation des éleveurs, le transport pneumatique de cette pailleuse leur paraît peu bruyant. « Le système Euromark privilégie la vitesse et le débit d’air, plutôt que la pression. Cela crée moins de résonance dans les tuyaux », analyse Sébastien Pommier en comparant à sa précédente machine. L’entraînement du compresseur demande peu de puissance. « Avec mon tracteur de 110 ch, le moteur tourne à bas régime en sélectionnant la prise de force 1 000 tr/min pour un régime de 540. Pas de soucis non plus pour le débit hydraulique demandé de 50 l/min », apprécie Samuel Ollivier. Euromark laisse aussi la possibilité aux utilisateurs de vieux tracteurs de monter une centrale hydraulique.

Les 12 m³ de la caisse procurent une autonomie suffisante, même si Sébastien Pommier ne refuserait pas quelques mètres cubes supplémentaires. « La capacité répond à mes besoins et j’apprécie la faible hauteur de la caisse facilitant le chargement avec un godet grand volume, considère Samuel Ollivier. J’ai observé qu’il ne fallait pas trop tasser la matière pour vouloir en mettre le plus possible. Il se crée un phénomène de voûte empêchant le bon écoulement vers la vis sans fin. » Sébastien Pommier relève l’absence de hublot pour estimer le volume restant dans la caisse. « On est obligé de monter à l’échelle. Ou alors, il faudrait prendre le système de pesée optionnel. » Autre option indispensable aux yeux des deux utilisateurs, le système de bâchage identique à celui employé sur les bennes TP de camions assure une étanchéité sans faille. « C’est essentiel, car on ne va pas attendre le soleil pour pouvoir pailler ! »
Un entretien à la portée des éleveurs
Dernier point soulevé et non des moindres, l’entretien de la remorque Euromark est peu contraignant. « Cette machine n’est pas bardée de capteurs et d’électronique. C’est plutôt rassurant pour son vieillissement et cela permet de se dépanner seul », observe Samuel Ollivier. « Identique à celui des désileuses-pailleuses de la marque, le fond mouvant est surdimensionné vu le peu de contraintes qu’il subit. Les pales de l’écluse en polyuréthane ne montrent pas de signe d’usure. Dans le cas où elles seraient endommagées par un corps étranger, leur remplacement ne pose aucune difficulté », poursuit Sébastien Pommier.

Les principaux points d’entretien se limitent au compresseur d’air (filtre à air et niveau d’huile et vidange), à la tension du tapis et à une petite dizaine de graisseurs. « J’ai ajouté un compteur horaire pour me repérer plus facilement dans les intervalles d’entretien », précise Sébastien Pommier, accessoire désormais monté de série. « Il ne faut pas oublier d’ouvrir la trappe sous la boîte de mise en vitesse. Je le fais tous les quinze jours sinon la poussière et les petites pierres peuvent s’y accumuler. À l’arrière, il faut régulièrement évacuer la poussière et les pierres tombées en dessous du fond mouvant en retirant une trappe après avoir ouvert la porte arrière », avertit Samuel Ollivier. Une porte qui facilite aussi le déchargement éventuel du contenu restant dans la remorque en inversant le tapis.
Un système de dosage en cascade

Le système StormDrive de la pailleuse RP12 repose sur l’utilisation d’un fond mouvant qui déverse la matière en vrac (paille broyée, copeaux, sciure…) sur une vis sans fin alimentant une écluse rotative étanche. Cette dernière permet d’introduire le produit dans un flux d’air sous pression issu d’un compresseur à palette. La matière se mélange à l’air par un effet venturi au niveau d’un caisson profilé duquel elle ressort par un orifice relié à un tuyau souple de 90 mm de diamètre. Ce dernier est ensuite connecté à une interface qui traverse la cloison du bâtiment pour alimenter la tuyauterie de paillage. Hormis le compresseur qui est entraîné par la prise de force, les autres éléments sont mis en rotation par trois moteurs hydrauliques.
Chiffre clé
36 000 euros HT d’investissement pour la remorque avec les options (système de bâchage, béquille hydraulique et échelle arrière).
Avis d’éleveur : Samuel Ollivier, éleveur de dindes à Gomené dans les Côtes-d’Armor
« Je repaille mes deux bâtiments en une heure et demie »

« Avant l’arrivée de la remorque Euromark RP12, j’utilisais des balles de copeaux pour le repaillage de mes deux bâtiments. Il nous fallait deux heures à deux pour faire les 2 200 m². Désormais, je le fais seul en une heure et demie. J’effectue trois repaillages par semaine avec des copeaux quand les dindes ont entre 5 et 12 semaines. Je poursuis avec de la paille défibrée. Je fais appel à une ETA équipée d’un broyeur lors de chaque repaillage pour avoir une paille fraîchement broyée et éviter le stockage. J’ai profité de la mise au point d’un système d’injection d’eau et de produits (désinfectant, huiles essentielles…) en sortie de pailleuse, très efficace pour réduire la poussière dans le bâtiment. Une fois trouvé le bon débit, cela fonctionne parfaitement avec mon tuyau en PVC de 100 mm de diamètre parcourant toute la longueur du bâtiment. »
Avis d’éleveur : Sébastien Pommier, éleveur de dindes et de poulets standard à Fontaine-Couverte, en Mayenne
« J’ai renouvelé ma pailleuse pour plus de tranquillité »

« Je pratique le repaillage avec une remorque pneumatique depuis 2017. Mon ancienne machine était devenue trop exigeante en entretien. Je me suis orienté vers la pailleuse RP12, rassuré par sa simplicité technique et par la proximité d’un concessionnaire. Elle me sert au repaillage de mes trois bâtiments sur une surface totale de 4 600 m² (2 x 1 700 et 1 200). J’ai réutilisé le tuyau souple de 80 mm suspendu à un rail qui avait été installé sur toute la longueur des bâtiments pour ma précédente remorque. Je fais un premier repaillage avec des copeaux en dindes, comme en poulets. J’applique ensuite pour les poulets de la paille que je broie moi-même à l’aide d’une machine Teagle. Chaque lot est repaillé quatre à cinq fois, soit environ une fois par semaine. En dindes, je passe en paille à partir de 6 à 7 semaines, avec un repaillage deux à trois fois par semaine. Il me faut un peu moins d’une heure par bâtiment. »