Une large palette de volières pour poulettes
Pas moins de dix-huit modèles sont proposés par les constructeurs, avec deux principes de fonctionnement radicalement différents, chacun avec des variantes.
Pas moins de dix-huit modèles sont proposés par les constructeurs, avec deux principes de fonctionnement radicalement différents, chacun avec des variantes.
L’offre en volières se divise en deux catégories très distinctes. D’un côté des systèmes inspirés de l’élevage au sol avec une poulette libre la majeure partie de sa vie (sauf au démarrage avec un espace plus restreint). De l’autre des systèmes qui sont dérivés de la cage à niveaux superposés où la poulette est confinée plus longtemps. Le choix d’un type est souvent orienté par le cheptel que l’éleveur est autorisé à élever, tout comme par la présence d’un hangar de stockage des fientes s’il s’agit d’un ancien site avec cages est à aménager. En effet le système en rangées permet de loger plus de sujets par mètre carré au sol, du fait d’une plus grande surface développée par mètre carré de bâtiment. Enfin, selon nos informations (1), les coûts d’investissement à la poulette logée varient presque du simple au double selon le modèle, dans une fourchette de 4 à 7 euros (1).
Quatre volières de type « plateaux »
En France, la volière à plateaux est apparue il y a une dizaine d’années. On démarre les poussins au sol, puis on crée une troisième dimension par le déploiement progressif de plateaux-ascenseurs et de plateaux placés en hauteur et qui pivotent. C’est la disposition adéquate de ces plateaux supportant les lignes d’eau qui permet d’éduquer la poulette à se déplacer de support en support pour aller boire et se percher. Quatre marques sont présentes : Jansen, Landméco, Ska et Vencomatic (voir tableau). Les plateaux et le matériel sont supportés soit par un ou des portiques indépendants de la charpente, soit par des poteaux (Landméco). Ces modèles se différencient par la présence ou pas d’un caillebotis sur une partie du sol.
La seconde catégorie de volières dérive des rangées de cages de poulette, avec deux à quatre étages (voir tableau). Les poussins sont démarrés dans un niveau équipé d’eau (réglable en hauteur) et d’aliment (fixe) à proximité. Puis, ils sont desserrés dans un second étage, avant de commencer à occuper le sol des couloirs. Pendant cette période pouvant aller jusqu’à six semaines, ces niveaux sont fermés. La porte grillagée est soit coulissante, soit escamotable, soit rabattable pour l’utiliser comme plateforme d’envol ou de travail ou comme perchoir supplémentaire.
Quatorze volières de type « rangée »
Selon les modèles, les oiseaux sont incités à sortir du module par des rampes inclinées que pose l’éleveur dans le couloir, par des portes-plateformes ou par des perchoirs extérieurs repliables. La zone de grattage du sol est exempte de matériel. Le dessous de la rangée est accessible ou non. Les dimensions et l’agencement intérieur ont une grande importance. La sous-catégorie la plus nombreuse (8 modèles sur 14) est directement inspirée de la cage poulette avec un espace de circulation plus ou moins restreint en hauteur (moins de 56 cm) et en profondeur (1,4 à 1,8 m pour deux compartiments dos à dos). En contrepartie, l’accès aux poulettes est facilité pour l’éleveur. Quatre modèles octroient plus de hauteur (0,85-0,9 m) et de profondeur (1,6 à 2,2 m), ce qui permet d’ajouter des perchoirs intérieurs ou encore d’implanter un balcon fixe ou bien un plateau ascenseur, muni de pipettes ou perchoir. Cela permet d’entraîner la jeune poulette à la troisième dimension avant d’ouvrir la façade.
Enfin, deux modèles très similaires vont plus loin en proposant plus d’un mètre de profondeur et jusqu’à 2 mètres de hauteur avec deux étages de largeur différente. Ce qui permet à l’opérateur de pénétrer à l’intérieur pour les interventions. Enfin, les lignes d’eau et les mangeoires sont placées en niveaux décalés. Si l’éleveur est pour beaucoup dans la fourniture de poules qui remontent le soir et ne pondent pas au sol, c’est aussi grâce au matériel. Le temps et le bouche-à-oreille trieront le bon grain de l’ivraie.
(1) Les constructeurs n’ont pas communiqué leur prix catalogueDeux marques prépondérantes
Le marché français est dominé par Vencomatic qui revendique une trentaine de sites équipés de ses deux modèles Jumpstart et Bolegg starter, talonné par Big Dutchman avec sa Primus, puis quelques autres marques à moins de dix unités. Alors que le marché de la volière était à peine naissant à la fin des années 2000, les fabricants historiques de cages ont privilégié la mise aux normes du code 3. Ils ont laissé les spécialistes (Vencomatic, Jansen, Volito) défricher le terrain. Les « cagistes » reviennent en force en adaptant leur offre cage.
Des règles de bon sens
Les conditions de logement des poulettes ne font l’objet d’aucune réglementation européenne ou française, hormis dans le Land allemand de Basse-Saxe. C’est l’expérience du terrain et les conseils des constructeurs qui s’appliquent. On s’intéresse au nombre de poulettes par pipette d’eau (8-10), au nombre de centimètre de perchoir (5 à 8) et de centimètre de mangeoire par poulette (3 à 5) et enfin à la densité. Elle peut être calculée par mètre carré de système (pour s’assurer que toutes les poulettes peuvent y dormir à 16 semaines), par mètre carré de surface développée (le sol accessible plus le système) ou par mètre carré de bâtiment. Cette dernière densité est un caractère économique, sachant qu’il n’y aura toujours des poulettes dans les systèmes. La densité « utile » est de l’ordre de 18/m2 tandis que la densité « système » peut atteindre 40 sujets/m2 (250 cm2/oiseau). Il est surtout essentiel que l’oiseau puisse vraiment évoluer verticalement et horizontalement dans le système et y dormir la nuit venue.
Une norme allemande qui pourrait s’étendre
En 2013, le ministère de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire de Basse-Saxe (Laves) a publié un recueil des recommandations sur l’élevage des poulettes et des poules pondeuses (logement, alimentation, ambiance…). C’est devenu une norme officielle ainsi qu’en Mecklembourg-Poméranie occidentale. Les critères minima sont notamment : 10 cm de perchoir et 4,5 cm par poulette, 10 poulettes max/pipette, 18 poulettes max./m2 utilisable, 36 max./m2 de sol et 54 max/m2 de zone de grattage.