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Canards mulards en Dordogne
Un prégavage "pro" chez Daniel Marchès

Initialement installé au moindre coût en élevage de canards mulards, un éleveur périgourdin a réinvesti pour améliorer ses résultats et réduire sa charge de travail.

Les mulards de trois jours dans la poussinière neuve. 
Un grand volume intérieur, douze radiants (Sol’air), six extracteurs d’air à vitesse progressive, une régulation d’ambiance (Sodalec MVC10), deux lignes de pipettes et une ligne d’assiettes.
Les mulards de trois jours dans la poussinière neuve.
Un grand volume intérieur, douze radiants (Sol’air), six extracteurs d’air à vitesse progressive, une régulation d’ambiance (Sodalec MVC10), deux lignes de pipettes et une ligne d’assiettes.
© P. Le Douarin

En 1987, Daniel Marchès s’installe seul en Dordogne sur la ferme de son père, non loin de Bergerac. En polyculture-élevage, avec des céréales sur 25 hectares, une trentaine de bovins viande et du tabac. Il en aura jusqu’à 75 000 pieds, mais cette culture est très gourmande en main-d’oeuvre, de plus en plus difficile à trouver, et son avenir est incertain malgré un revenu correct. En 2001, il cherche à la remplacer : « J’ai d’abord voulu faire du poulet, mais un voisin m’a parlé des canards prêts à gaver pour fournir l’abattoir Palmigord. Il m’a dit qu’on gagnait assez bien sans trop travailler, plaisante-il. J’ai converti le séchoir à tabac en poussinière et j’ai fait construire deux tunnels pour élever 20 000 canards sur l’année, avec trois lots de 2000 animaux présents en permanence sur l’exploitation. L’investissement calculé au minimum a permis de remplacer le tabac sans trop de frais », se rappelle Daniel. Mais l’outil avait des limites techniques. Le démarrage des mulards n’était pas optimal. « La poussinière à l’atmosphère trop confinée provoquait des problèmes respiratoires. »

UNE « VRAIE » POUSSINIÈRE

Les poids de carcasse non éviscérée à 3,4-3,5 kg, au lieu des 3,7-3,8 kg attendus, convenaient de moins en moins à l’organisation de production de Terres du Sud, même si pour l’éleveur le revenu était encore correct. À partir de 2004, une réflexion s’engage vers un nouveau bâtiment de démarrage avec la coopérative,mais la concrétisation sera retardée par la crise de l’influenza aviaire jusqu’en 2007. Le nouveau système en bande « semi-unique » mis en place par Terres du Sud est le suivant: la poussinière accueille les canetons jusqu’à 4 semaines. Ils sont alors transférés vers des parcours munis d’abris-tunnel, de sorte que les nouvelles normes de protection sanitaire vis-à-vis de l’influenza aviaire sont respectées. Le même site accueille deux lots de canards,mais avec un seul âge à l’extérieur. Le démarrage a lieu toutes les neuf semaines.

SIX MILLE CANETONS

Pour augmenter son revenu, Daniel Marchès a préféré bâtir une poussinière en dur de 600 m2, plutôt que de 400 m2. Ce qui l’a aussi obligé à construire un troisième abritunnel de 270 m2 (7,5 canards logés par m2). Parfois, entre deux lots, il réalise un démarrage sur trois semaines pour le compte de Terres du Sud. La poussinière de 624 m2 exactement (12 m de large par 52 m de long), opérationnelle depuis décembre 2007, accueille 6 000 canetons, ensuite répartis dans les trois parcours attenant à la poussinière. Dès l’âge de deux semaines, selon les conditions climatiques, les canetons ont accès à de petits parcours extérieurs.

 

UNE MARGE À 2,20 EUROS

Le plus grand volume du bâtiment et la ventilation transversale permettent une extraction plus performante de l’air vicié et la suppression des problèmes liés aux dégagements d’ammoniac. L’alimentation est automatisée, ainsi que le chauffage. L’isolation concourt encore à améliorer le confort des mulards. L’éleveur n’a plus de difficulté à respecter les 28 °C au démarrage, sans que cela lui coûte cher en frais de chauffage. Les résultats des lots de Daniel Marchès se sont améliorés. « Le poids de carcasse se joue dans les trois premières semaines, à condition ensuite de bien maîtriser la consommation entre 8 et 12 semaines », précise Patrice Marcelly, responsable de la production de mulards de Terres du Sud. À 21 jours, l’éleveur a constaté un surplus de poids d’environ 200 grammes par rapport à la situation antérieure, sachant que l’objectif est de 1-1,1 kg à cet âge avec un mulard d’origine PKL x MMG. « Sur les deux premiers lots réalisés en 2008, j’ai gagné 400 grammes en passant à 3,7- 3,8 kg. Je gagne 0,50 euro de plus par tête pour une marge brute portée à 2,20 euros par canard » affirme Daniel. L’éleveur a investi au total 120000 euros (poussinière et abri) qu’il compte amortir en huit ans, « le plus vite possible car les coups durs sont toujours possibles et plus faciles à supporter une fois les équipements amortis ». « À elle seule, l’augmentation du volume produit permet d’amortir cet investissement, souligne Patrice Marcelly. Sans compter l’amélioration du poids de chaque canard ».

 

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