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Un distributeur de miettes de paille sur rail

Didier Gachie, éleveur de canards prêt à gaver remplace progressivement la paille broyée par des miettes de pailles épandues comme de l’engrais.

L’entretien des litières des élevages de canards prêts à gaver demeure un problème surtout en période pluvieuse. Ce constat, Didier Gachie, installé à Arget dans les Pyrénées-Atlantiques, l’a fait jusqu’à la découverte du « pellet » il y a un an et demi. « Un voisin utilisait en complément ces granulés de paille concassés pour assainir son bâtiment, confie l’éleveur. J’ai commencé à faire de même dans mon ancien bâtiment de 400 m2. » Le rajout avec brouette et pelle a permis de supprimer les zones humides localisées (dessous d’abreuvoirs et chaînes d’alimentation, passages de trappes). « J’ai très rapidement constaté une amélioration de la litière, avec des canards plus calmes, moins sales, et surtout plus au sec. Et je respire un air moins piquant et plus sain. » En créant cette année un bâtiment de 800 m2, Didier a réfléchi à la solution « zéro tracteur » dans la zone d’élevage. « Avec les nouvelles règles de biosécurité et le bien-être animal, je souhaitais automatiser le maximum de fonctions, et surtout éviter les entrées de toutes sortes. »

Passer au paillage automatisé

La solution pour mécaniser le repaillage lui a été apportée par François Vinée, le gérant de la société First-Pellets qui fabrique les miettes. Celui-ci a conçu le distributeur Firstlit qui applique automatiquement la litière en granulé, sans intervention manuelle. « Réduire ma charge de travail était une raison suffisante pour tester l’appareil », confie l’éleveur. Le système est composé d’une trémie extérieure de stockage des miettes, d’une vis d’acheminement et d’un distributeur mobile à deux plateaux réglables. D’une capacité de 700 kg, le distributeur posé sur rail central se déplace en épandant à l’aller à la vitesse de 30 mètres par minute, puis revient à sa position. La mise en route se fait toujours en présence de l’éleveur. « Compte tenu des chaînes à relever et de l’état variable de la litière, l’automatisation intégrale est délicate à envisager », estime François Vinée. Trois modes de fonctionnement sont proposés : mise en place de la litière, rajout automatique, rajout manuel (avance du chariot avec plateaux débrayés). La largeur d’épandage dépend de la vitesse de rotation des plateaux, régulée par variateur sur l’armoire de commande. On peut donc travailler en pleine largeur ou en rajout ciblé sur une bande plus ou moins large, notamment sous les lignes d’alimentation et d’abreuvement remontées. Comme pour un semoir à engrais, l’ouverture des trappes au-dessus des plateaux joue sur la densité des pellets.

Premiers pas sur le terrain

Didier Gachie utilise le deuxième prototype Firstlit, l’autre étant testé en Vendée avec du poulet export. « Le montage doit être soigné, surtout l’alignement du rail central, observe l’éleveur. Il faut aussi prévoir le bon emplacement de la trémie pour simplifier l’alimentation du distributeur avec la vis. »

La technique de la litière de pellets se met en place en canard prêt à gaver. Chez Didier, trois kilos de miettes par mètre carré suffisent jusqu’à huit jours. Entre 8 et 21 jours, l’éleveur consomme 1 kg par mètre carré, épandu en entretien ciblé en présence des canetons et sur une largeur réduite (dessous des pipettes et des chaînes d’alimentation, proximités des radiants). « Je complète par un recouvrement complet à 1 kg/m2 tous les trois jours environ. » Une fois les canards sur parcours, l’entretien fait l’objet d’un à deux passages ciblés par semaine ou plus selon la saison et la météo.

« Avec les miettes de paille, j’espère m’engager dans une démarche qualitative et compétitive à long terme. Les nouvelles normes et le nouveau bâtiment m’obligent à améliorer mes résultats technico-économiques. J’espère donc que cet investissement se traduira par l’amélioration de la qualité des prêts à gaver et de leur aptitude au gavage. »

Le pellet, absorbant et hygiénisé

Avec son aspect légèrement éclaté, le pellet ne ressemble pas à un bouchon de paille. « Il doit être confortable pour les animaux, surtout au démarrage », précise François Vinée. Le pellet résulte d’une granulation mécanique de la paille par pressage à froid et compression dans une filière. Celle-ci provoque une montée à 95 °C (effet antibactérien) et rend chaque particule de paille absorbante (jusqu’à 3 fois et demie le poids du pellet). Le bouchon d’environ 6 mm de diamètre est concassé afin de donner une sensation de souplesse. De l’huile essentielle d’eucalyptus ou un produit désinfectant peut être ajouté à la demande.

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