Aller au contenu principal

Toujours moins et mieux d’antibiotiques

Enclenché depuis fin 2011, le plan national de réduction de la consommation des antibiotiques vétérinaires est un succès. L’enjeu reste de n’y avoir recours qu’au strict nécessaire pour les molécules « critiques ».

Il reste encore des progrès à faire pour diminuer les traitements en période de démarrage.
© P. Le Douarin

a baisse des antibiotiques dans le secteur de la volaille est allée au-delà des espérances. Le plan Ecoantibio 1 visait une réduction globale de l’usage antibiotique de 25 % sur 5 ans, entre 2012 et 2016. En se basant sur les ventes de matières actives déclarées à l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, le recul en volailles a été de 53 % entre l’année 2011 et l’année 2017. Il en est de même si on s’intéresse au poids vif traité, évalué par le calcul de l’indice d’exposition. Celui-ci a baissé de 49 %. Le plan Ecoantibio a permis d’inverser la tendance. Alors que depuis 2005, l’exposition ne cessait de croître, depuis 2012 elle ne cesse de reculer pour revenir aux niveaux des années quatre-vingt-dix. Les sociologues constatent que les dynamiques de changement mettent une dizaine d’années pour vraiment s’installer. Il faut du temps pour que tous les acteurs passent les quatre étapes du processus : prendre conscience du problème (l’enjeu majeur de l’antibiorésistance pour la santé humaine), puis comprendre qu’il faut soi-même évoluer, ensuite se décider à faire quelque chose et enfin passer à l’action concrète. Les résistances sont comportementales (du genre « ce n’est pas le peu que j’utilise qui va poser un problème »), économiques (« les solutions alternatives coûtent cher ») ou techniques (« il n’y a pas d’autre moyen efficace »). Si l’évolution a été rapide c’est sans doute grâce à l’influence des vétérinaires prescripteurs et des organisations de production. Tous ont compris qu’un échec collectif aurait pu conduire à un durcissement réglementaire beaucoup plus contraignant. Les vétérinaires prescripteurs et délivreurs de médicaments ont été en première ligne pour faire passer le message dans leurs rangs et auprès de la clientèle. « Nous avons recadré nos pratiques avec la réalisation d’un référentiel d’usage des antibiotiques et avec des fiches techniques par grands syndromes, explique Jocelyn Marguerie, responsable de la commission aviaire des groupements techniques vétérinaires. Faire passer le message aux éleveurs sur le bon usage et sur les substitutions aux antibiotiques a été assez facile, à quelques rares exceptions. Il faut dire que les aviculteurs étaient depuis longtemps sensibilisés au diagnostic préalable (autopsie et antibiogramme) et à l’impact financier du traitement de grands effectifs. » Il reste néanmoins des situations sanitaires qui nécessitent l’usage d’antibiotiques comme l’enrofloxacine et la colistine. Du fait de leur importance en médecine humaine, ces antibiotiques sont à utiliser avec modération. L’usage des céphalosporines et des fluoroquinolones est encadré depuis 2016 ; le plan Ecoantibio 2 vise une réduction de 50 % de la colistine d’ici 2021. « S’il n’existe pas d’autre solution, il est difficile d’accepter l’absence de traitement qui conduirait à des situations de forte mortalité. » Les vétérinaires et les producteurs vont une nouvelle fois chercher des solutions qui permettront de continuer à utiliser l’arme antibiotique dans certains cas. Car le « jamais d’antibiotique » serait la pire des solutions.

« Éviter d’aller jusqu’au zéro antibiotique »

Les plus lus

<em class="placeholder">William Thomas a fait le choix du jardin d’hiver, pour donner à ses poules un accès à l’extérieur tout en les protégeant des prédateurs et des risques sanitaires.</em>
« J’ai développé mon élevage de poules pondeuses pour travailler à temps plein sur l’exploitation »

En construisant un troisième bâtiment de 21 000 places dans le Morbihan, William Thomas a atteint son objectif de 40…

<em class="placeholder">La variété Grise Vercors F1 a une croissance plus rapide et pond davantage, tout en gardant ses qualités gustatives.</em>
Un nouvel envol pour la poule Grise du Vercors

Pour pérenniser la race pure du Royans Vercors, des passionnés ont créé un croisement F1 mixte, croissant plus vite et…

<em class="placeholder">Guillaume Séchet, jeune installé et Christophe Dilé, le cédant : « Une confiance s’est rapidement installée. Nous étions sur la même longueur d’onde. »</em>
« La transmission de mon exploitation avicole et porcine a été étalée sur quatre ans »

Christophe Dilé a cédé progressivement son activité avicole et porcine à son salarié, Guillaume Séchet. Un mode de reprise…

<em class="placeholder">La station de compostage (à gauche) et le hangar de maturation.</em>
« Le compost sécurise le droit à produire de mon élevage de volailles»

Depuis plus de vingt ans, Olivier Rousseau transforme le fumier de ses volailles en compost, exporté en zone céréalière. Le…

<em class="placeholder">oeuf rose (celui en haut au milieu)</em>
Repérer les défauts liés à un déséquilibre phosphocalcique chez la poule pondeuse

Chez la poule pondeuse, une perturbation du métabolisme phosphocalcique peut être à l’origine de défauts d’ossification et d’…

<em class="placeholder">La pailleuse pneumatique Euromark RP12 dispose d&#039;une caisse de 12 m3 qui peut accueillir tout type de litière en vrac (paille broyée, copeaux, sciure...).</em>
Une repailleuse pneumatique qui séduit par sa simplicité les éleveurs de volailles
Deux éleveurs de volailles livrent leur avis après six mois d’utilisation de la pailleuse pneumatique Euromark RP12.
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)