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Salmonelles en pondeuses : la situation française s’est dégradée en 2020

Paru en décembre 2021, le rapport européen annuel de l’Efsa sur les zoonoses fournit des données sur la fréquence des salmonelles dans les troupeaux français de pondeuses d’œufs de consommation.

L'accroissement du nombre d'élevages de poules plein air est une des hypothèses de hausse des détections de salmonelles sur les cheptels
© P. Le Douarin

Publié courant 2021, le rapport de l’Anses sur le programme national 2019 de lutte contre la présence des germes Salmonella dans les troupeaux de volailles se voulait rassurant. « Les objectifs communautaires de prévalence ont été respectés dans toutes les filières avicoles » indiquaient les rapporteurs.

L'objectif fixé par l'Union européenne est de ne pas dépasser 1 % de fréquence des salmonelles classées DS1 pour « danger sanitaire de première catégorie » (S.enteritidis, S. typhimurium et ses variants, S. kentucky), sauf en production d’œuf de consommation (poulette et pondeuse) où le seuil est de 2 %.

En revanche, ces mêmes auteurs soulignaient une hausse des contaminations salmonelles dans les cheptels français de poules en 2019, celles en poulettes restant stable. Sur les 6400 contrôlés, 106 troupeaux avaient été abattus (1,66%).

S. enteritidis et S. typhimurium sur représentés en France

Faute de publication du bilan 2020 du programme de lutte français, les « rumeurs » remontant du terrain depuis plusieurs mois laissent entendre que le seuil des 2 % a été dépassé depuis deux ans.

Que dit donc le rapport zoonoses 2020 de l’Autorité européenne de la santé alimentaire (Efsa) publié en décembre dernier, autorité à laquelle les Etats membres doivent fournir les résultats des plans de lutte nationaux ?

En moyenne, Salmonella est retrouvé dans 4 % des lots des Etats déclarants (1389 lots positifs) contre 3,9 % en 2019 (1529 lots). Il est à souligner que la Pologne ne fournit pas de données sur cette filière…

La France dépasse le seuil cible des 2 %, avec la Belgique, la Croatie, Chypre, la Lituanie, Malte et la Tchéquie. Ces dépassements peuvent remettre en cause le cofinancement européen des programmes de lutte. En 2019, le programme a couté 7 millions d’euros toutes filières confondues (accouvage-sélection, chair, œuf de consommation) avec 40% de participation européenne.

Le sérovar le plus fréquemment détecté est S.enteritidis (prévalence de 0,88%) avec 78 % des  cas détectés dans 7 pays, dont la France pour 29% des notifications (88 cas).

 

En ce qui concerne S. Typhimurium, sa prévalence est de 0,43% (149 lots) dont 55% en France (82 lots).

Selon l’Efsa, ces données confirment la tendance déjà observée en 2019.

Rôle des suspicions non confirmées

Si le rapport de l’Efsa ne rapporte que des données brutes, celui de l’Anses avance quelques hypothèses pour expliquer la tendance à la hausse.

Premièrement, l’arrêt du recours systématique aux prélèvements de confirmation depuis le 1er aout 2018 a sans doute eu un impact. Auparavant d’un quart à la moitié des suspicions n’étaient pas confirmées, donc les cheptels non abattus.

Deuxièmement, la mutation du marché vers l’œuf de poule hors-cage s’est traduit par une hausse du nombre d’élevages de poules au sol et surtout plein air, augmentant la part de ces cheptels au détriment de ceux de pondeuses logées en cage qui se réduisent fortement.

En 2019, 72 % des foyers de salmonelles DS1 concernaient des poules hors cages et 60 % des poules en plein air. Faute de recensement précis du mode d’élevage dans la base de données, il n’a pas été possible de déterminer si les cas positifs sont surreprésentés en mode plein air.

Le risque d’exposition supplémentaire reste encore à démontrer dans les élevages plein air concluait l’Anses en 2021.

 

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