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Pour Yohann Girault « le poulet Plein champ de Loué est exigeant mais motivant »

Troisième génération d’éleveur de volailles de Loué à Avessé dans la Sarthe, Yohann Girault est « né dans la volaille ». Il produit du poulet Plein Champ depuis un an.

Yohann Girault, éleveur à Avessé (Sarthe) apprécie le comportement actif du poulet Plein Champ qui requiert plus de suivi technique qu'un poulet label rouge.
Yohann Girault, éleveur à Avessé (Sarthe) apprécie le comportement actif du poulet Plein Champ qui requiert plus de suivi technique qu'un poulet label rouge.
© P. Le Douarin

Le poulet Plein Champ est intéressant à élever. Économiquement, 56 jours d’élevage au lieu de 84 permettent d’accroître la trésorerie, souligne d’entrée Yohann Girault. Et le passage de 11 par m2 en label rouge à 13 poulets par m2 en certifié augmente la rentabilité, sachant qu’il y a tout de même plus de travail. » Plus de préparation et de surveillance, plus de nettoyages, plus de paille broyée, plus de frais de chauffage et d’enlèvement. « Rapporté au temps, ce doit être à peu près équivalent. » En pratique, Yohann alterne entre poulets label ou Plein Champ et dinde de découpe label, selon le principe d’une seule production pour chaque rotation.

 
Issu d'un croisement Hubbard entre une poule type label et un coq standard, le Plein Champ est uniquement destiné à la découpe. © P. Le Douarin

Plus de suivi technique

En contrepartie, ce poulet exige un suivi plus attentif qui ne convient pas à tous.

Martine Cottin, vétérinaire des Fermiers de Loué. " Ce n'est pas juste un poulet standard ayant accès au parcours. " © P. Le Douarin

« D’abord, il faut s’habituer à un rythme plus rapide, précise Martine Cottin, la vétérinaire de la Cafel, avec un calibre de poids à respecter (2,160-2,170 kg pour un indice de consommation de 2,3) et une grande homogénéité à rechercher. Habituellement en label, on commence à s’intéresser au poids à 56 jours, en se disant qu’on a le temps de rectifier. »

Yohann Girault pèse deux fois par semaine à partir de l’âge de 3 semaines. « Si on n’atteint pas l’objectif des 500 gr à cet âge, il est assez difficile de rattraper le retard pris », ajoute la vétérinaire. Le démarrage est donc important. Aux pipettes et aux mangeoires habituelles, Yohann ajoute des siphoïdes pour l’eau et des alvéoles pour l’aliment, ainsi que du papier de démarrage.

Par ailleurs, il est important d’avoir une litière de qualité, broyée si possible, ce qui signifie deux repaillages par semaine avec un épandeur à plateaux de sa conception.

Ce qui est compliqué avec le poulet jaune, c’est que son comportement alimentaire varie. « Il n’aime pas trop la chaleur, remarque Yohann. Il commence à perdre l’appétit quand il fait trop chaud. Au-delà de 20 °C, le poulet sort dès qu’il peut. »

Des poulets actifs qui se perchent

Elevé au minimum jusqu'à 56 jours, le poulet Plein Champ a accès au même parcours que le poulet label rouge de Loué. © P. Le Douarin

Les trappes sont ouvertes toute la journée à partir de l’âge de 28 jours et les poulets déjà bien emplumés sortent volontiers. « J’ai été agréablement surpris par leur comportement. Ce ne sont pas des "pépères" qui passeraient leur temps à se reposer entre deux repas. Ils sont actifs, ils sortent, ils grattent, ils se perchent et ne se laissent pas facilement approcher. Ce sont des animaux rustiques. » Sur ce bâtiment de 5200 animaux, Yohann comptabilise 36 poulets morts ou triés jusqu’à 53 jours.

« Pour l’instant, nous n’avons jamais soigné de lot avec des antibiotiques, complète Martine Cottin. Nous les avons exclus du cahier des charges, comme les anticoccidiens de synthèse. En revanche, nous vaccinons au couvoir (Newcastle, Marek, bronchite infectieuse, coccidiose) et nous faisons la Gumboro en élevage. Comme en label, nous utilisons des produits préventifs à base d’extraits de plantes. »

 
Ce poulet est très rustique mais exige plus de suivi qu'un label rouge, d'autant plus qu'il est issu d'une génétique jaune au comportement alimentaire plus variable qu'en blanc. © P. Le Douarin

 

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