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« Pour mon bâtiment de poulet export de 1 800 m2, j’ai raisonné mes choix en fonction du temps de travail »

Après l’incendie de son poulailler statique de 1 200 m2 en poulet export, Antoine Lijour a reconstruit un bâtiment dynamique de 1 800 m2, équipé et automatisé pour optimiser le temps de travail.

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Antoine Lijour : « En reconstruisant un poulailler de 1 800 m2, la condition était de ne pas avoir à consacrer davantage de temps qu'avec l'ancien. »
© A. Puybasset

À Bannalec dans le Finistère, Antoine Lijour a démarré son nouveau poulailler dynamique de 1 800 m2, destiné à la production de poulet export avec le groupement Yer Breizh. Il a été reconstruit sur l’emplacement du bâtiment statique de type Louisiane de 1 200 m2, brûlé en février 2024.

Le jeune de 29 ans, également éleveur de porc, n’a pas hésité longtemps à réinvestir dans la volaille, y voyant l’opportunité de consolider l’exploitation, comprenant également un atelier naisseur-engraisseur de 300 truies sur deux sites et 300 hectares de cultures, le tout géré avec son père et l’aide de deux salariés, soit 4 UTH. « Nos choix sont raisonnés en fonction du temps de travail et de la rentabilité horaire, justifie-t-il. La contractualisation en volaille me permet d’estimer à l’avance le résultat annuel, tandis qu’il est moins prévisible en porc. La planification des lots et le rythme de production régulier – 8,5 lots par période de six semaines dont 5 d’élevage et 1 de vide – facilitent l’anticipation des interventions et l’organisation du travail. Cela se coordonne bien avec l’activité porcine. »

Un cycle complémentaire au porc

 
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L’objectif, pour ce bâtiment hyperisolé et équipé,est d’atteindre le niveau de performances économiques du premier tiers des élevages de poulet lourd de Yer Breizh avec un niveau de marge poussin aliment annuelle de 85 à 100 euros/m2, avec 8,5 lots par an. © A. Puybasset

Repris à un tiers lors de l’installation d’Antoine en 2021, le site de Bannalec comprenait également un poulailler de 600 m2 en arrêt dont le droit à produire a été récupéré pour reconstruire un poulailler plus grand. « La condition était toutefois de ne pas avoir à consacrer davantage de temps à la volaille, faute de pouvoir embaucher une personne supplémentaire. » Dans cette optique, il a opté pour des matériaux et des équipements permettant de gagner en efficacité et en temps de travail, tout en étant performants et économes en énergie. Large de 18 mètres et d’une longueur de 100 mètres, la coque conçue par Le Couillard est isolée par 6 cm de panneaux sandwich, y compris en sous-toiture. La ventilation dynamique sous concept Skov est à extraction haute, complétée par des turbines en pignon (accès à distance au boîtier de régulation). La dalle bétonnée entièrement isolée facilite le réglage des lignes d’alimentation et le curage. « Ce poulailler fera probablement toute ma carrière. Avec le sol béton et les baies lumineuses, non imposés en poulet export, je pourrais accéder si besoin à d’autres cahiers des charges, sans avoir à réinvestir dans les dix prochaines années. »

Des équipements automatisés

L’éleveur s’est équipé d’un godet pailleur, pour réaliser seul le primopaillage en 1 h 30. « Toute la manutention est réalisée à l’aide d’un télescopique dédié au site, pour des raisons d’organisation du travail et de biosécurité. » Les équipements intérieurs ont été installés par Breizh Brumisation : lignes de mangeoires Multibeck pivotantes pour le lavage, rampes de pipettes Lubing avec purge automatique, tubes LED à couleur variable pour optimiser la croissance… La particularité du poulailler est son système de chauffage par pompe à chaleur Calopor, une première en France (voir sous papier). Les trois silos sont sur peson et reliés à deux vis d’alimentation, afin d’assurer la continuité de la distribution en cas de panne d’un moteur.

Une MPA visée de 85 à 100 €/m2/an

 

 
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Les trois silos sont sur peson et reliés à deux vis d’alimentation, afin d’assurer la continuité de la distribution en cas de panne d’un moteur. © A. Puybasset

Au quotidien, Antoine démarre toujours sa journée de travail par le site comprenant le poulailler et une partie des places d’engraissement, avant de rejoindre le reste de l’équipe sur l’élevage porcin, à 8 kilomètres. « Pour les pics de travail comme l’arrivée des poussins ou la période de vide, on intervient à plusieurs », apprécie-t-il. Le lavage du poulailler est désormais confié à un prestataire.

Le coût du bâtiment s’élève à 450 euros par mètre carré dont la moitié a été couverte par l’indemnité de l’assurance. Le surcoût du prototype de chauffage Calopor, économe en énergie, est de 62 euros par mètre carré. Dès 2026, il sera alimenté en journée par la centrale photovoltaïque installée en toiture du poulailler (charpente renforcée), contribuant à améliorer son retour sur investissement.

L’objectif, pour ce bâtiment hyperisolé et équipé, est d’atteindre le niveau de performances économiques du premier tiers des élevages de poulet lourd de Yer Breizh avec un niveau de marge poussin aliment annuelle de 85 à 100 euros par mètre carré, avec 8,5 lots par an de 55 000 poulets exports, à laquelle s’ajoute la prime à la construction du groupement.

« La planification des lots et le rythme de production régulier facilitent l’anticipation des interventions »

Des aides Yer Breizh pour maintenir le parc (en poulet) export

 

 
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Antoine Lijour entouré de Maguelonne Le Quéau et Pascal Le Floch, de Yer Breizh : « Les aides à la construction sous forme d’une prime représentent environ un tiers de l'investissement. » © A. Puybasset

Créée en 2018, après la restructuration de Doux, la société Yer Breizh regroupe 120 éleveurs, soit 300 000 m2 de poulaillers et 100 000 tonnes de vif par an. Il s’agit à 90 % de poulets export pour l’abattoir France Poultry à Chateaulin dans le Finistère, les 10 % restants étant des poulets tout-venant de 2 kg pour le compte de SBV. « Afin de pérenniser le parc, Yer Breizh a déployé un dispositif d’aides à la construction sous forme d’une prime représentant un tiers de l’investissement », souligne Pascal Le Floch, son président. Le groupement propose aussi une prime à la rénovation ainsi qu’une aide à la reprise et à l’installation. Yer Breizh détient également une activité d’accouvage de 330 000 poules reproductrices, basé à la Harmoye, dans les Côtes d’Armor, et l’usine d’aliment de Bannalec (220 000 tonnes par an en aliment Gallus). Yer Breizh est détenue par France Poultry, appartenant au groupe saoudien Almunajem (40,5 % du capital), à LDC Amont (40,5 %), à Eureden (14 %) et la région Bretagne (5 %).

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