Aller au contenu principal

Hubert de Roquefeuil, président de Neovia
« L’ouverture internationale est une chance »

Neovia, la branche nutrition et santé animale d’InVivo est une entreprise mondialisée et digitalisée en pleine mutation, qui compte bien en faire profiter les agriculteurs français.

Hubert de Roquefeuil, président de Neovia - Neovia intervient dans sept domaines : aliment complet, aquaculture, animaux de compagnie (petcare), prémix et firmes services, additifs, laboratoires d’analyses, santé animale. Elle compte des sociétés et des marques connues comme Evialis, Inzo, Agro 01, ou Qalian.
© Neovia
In Vivo NSA, devenue depuis peu Neovia, a vécu une transformation en profondeur. Pourquoi ce virage radical ?
Hubert de Roquefeuil - «En 2010, la société n’était pas en bonne forme et exposée à de multiples risques que nous avons identifiés : volatilité des matières premières, épidémies, parité des monnaies, crises politiques, manque d’attractivité de talents… Nous avons bâti une nouvelle stratégie fondée sur un modèle résilient, en tenant compte de ces risques, afin de passer d’un cercle vicieux à un cercle vertueux. C’est-à-dire surtout ne pas faire un seul métier, pas sur un seul marché et pas avec une seule espèce. »
Comment cette volonté de diversification se concrétise-t-elle ?
Hubert de Roquefeuil - « Très franco dépendants de la nutrition animale, nous avons vendu nos actifs industriels non stratégiques à des coopératives, en gardant des participations minoritaires. Nous avons réinvesti dans d’autres pays, en commençant par le Mexique en 2011. En quatre ans, nous avons fait 44 acquisitions. Aujourd’hui, nous sommes présents dans 28 pays, avec trois activités quasiment nouvelles (animaux de compagnie, additifs fonctionnels, aquaculture). En nutrition animale, nous sommes très présents en Amérique du sud et en Asie, et bientôt en Afrique. 85 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’international contre 50 % en 2010. Nous sommes désendettés. La rentabilité a été triplée et nous avons eu un dernier exercice historique (presque 100 M€ d’Ebitda). »
Quelle est la recette de ce succès ?
Hubert de Roquefeuil - « Je ne vous la donnerai pas, mais je suis très attaché à la notion d’agilité. Ce n’est pas parce que les grands caps sont fixés qu’il ne faut pas remettre en cause son modèle et regarder comment l’améliorer en permanence. L’ouverture internationale nous irrigue et nous fait avancer. Nous n’hésiterons pas à sortir d’une activité pour être plus forts dans les six autres. Cela devrait nous permettre d’atteindre l’objectif de doubler le chiffre d’affaires en 2021 (3 milliards d’€), avec de la croissance interne et externe (5 à 10 rachats cette année) et des partenariats stratégiques. On veut surtout être rentables pour investir et sécuriser le futur. »
Vous croyez énormément à l’innovation et au Digital en créant un centre mondial d’innovation We’nov en Bretagne…
Hubert de Roquefeuil - « D’abord We’nov est le signe que nous continuons à croire et à investir en France. D’autre part, il s’agit de piloter une innovation totalement revisitée. C’est-à-dire décloisonnée dans l’entreprise (marketing, design, R & D, digital… réunis) et ouverte à des partenariats. Multiculturel (14 nationalités aujourd’hui), notre centre a vocation à faire progresser les connaissances. Le digital sera un accélérateur d’innovation dans nos métiers et pour les agriculteurs français. Nous allons créer une ferme du futur multiconnectée au siège de Saint-Nolff. Nous sommes prêts à la faire avec d’autres, ici et ailleurs. »
Vous avez dit que l’agriculture française a besoin que l’on croit en elle. C’est-à-dire ?
Hubert de Roquefeuil - « Par rapport à d’autres pays, la France ne soutient pas assez son agriculture. Nos décideurs politiques ne savent pas se positionner entre le modèle bucolique (Suisse, Autriche) et industriel (Espagne, Norvège), eux parfaitement assumés. En France, on pourrait avoir les deux. Comment limiter les impacts environnementaux si on ne peut pas augmenter la dimension des élevages ? Résultat, notre agriculture risque de sombrer. Les agriculteurs français ont besoin qu’on croit en eux parce qu’ils sont parmi les meilleurs du monde. Il n’est pas trop tard pour réagir. Je crois beaucoup aux changements de rupture qui bousculent des systèmes en place pour le bien de tous. La France peut sortir par le haut et Neovia veut y contribuer. »
« Un modèle agile à l’épreuve du feu »

Les plus lus

En 2022, le poulet lourd non sexé a encore amélioré sa marge brute (+88 en deux ans), dépassant même le lourd sexé.
Enquête avicole : Les marges des volailles de chair ont grimpé en 2022

L’enquête avicole des chambres d’agriculture portant sur les lots de volailles de chair abattus en 2022 en Bretagne, Pays de…

Jérôme Perrodin avec son épouse Linda : « J’ai opté pour un système de volière qui incite les poulettes à circuler verticalement mais aussi horizontalement, et ceci ...
« Ma volière favorisera la mobilité en 3D des poulettes »

Installé en Ille-et-Vilaine, Jérôme Perrodin a investi dans un bâtiment neuf pour poulettes futures pondeuses d’œufs bio,…

Éric Dumas, président du Cifog : « Nous demandons la prolongation de la campagne de vaccination des canards ainsi que la poursuite de l’accompagnement financier de ...
La filière foie gras se remplume
Le secteur du foie gras retrouve l’optimisme avec le retour d’une offre sanitairement maîtrisée et la montée en gamme des…
L’atelier avicole facilite la transmission de l'exploitation

Lors du recensement agricole de 2020, il a été demandé quel serait le devenir de l’exploitation à horizon trois ans lorsque l’…

pour entrée si besoin
La hausse de l’âge des exploitants avicoles devient préoccupante

L’analyse des données du recensement agricole 2020, réalisée par l’Itavi fin 2023, montre que comparativement aux autres…

Bureaux de MHP à Kiev. L'accord avec l'UE profitera surtout aux actionnaires de MHP et peu au peuple ukrainien.
137 000 tonnes de filets de poulet ukrainien sans droits

La prolongation des mesures commerciales autonomes pour l’Ukraine a finalement été largement validée par les eurodéputés le 23…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)