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Le poulet standard gersois reprend des couleurs

Après une longue et lente érosion, le poulet standard gersois a retrouvé son potentiel de production. Il lui reste à regagner ses lettres de noblesse perdues.

Pour contourner les oppositions locales, seuls deux sites de quatre bâtiments ont vu le jour. D’ici peu, 
les plantations les intégreront au paysage pour les rendre presque 
invisibles.
Pour contourner les oppositions locales, seuls deux sites de quatre bâtiments ont vu le jour. D’ici peu,
les plantations les intégreront au paysage pour les rendre presque
invisibles.
© X. Cresp

Sans un sursaut de la coopérative Vivadour au milieu des années 2000, le poulet standard aurait pu disparaître du paysage gersois, entraînant dans sa chute celle d’au moins un abattoir, celui de Condom. Après un passé glorieux, les approvisionnements extérieurs avaient pris le dessus sur le poulet local, mais les coûts logistiques mettaient en péril un abattoir ne pouvant être rentable qu’avec des volailles label rouge. Confrontée à cette problématique, Vivadour a fait le choix politique de relancer le standard dans une zone marquée par le label rouge. Presque tout le monde connaît le slogan « Élevé en plein air, élevé en plein Gers  ». La coopérative ne souhaitait pas faire de l’ombre à la production fermière.
Elle voulait créer un pôle de production standard concerté avec Gastronome, en optimisant les coûts et la logistique. Il fallait saturer l’outil de transformation et correspondre aux parts de marché sur l’axe Bordeaux-Montpellier. L’objectif était de 150 000 volailles par semaine, réparties pour deux tiers à Vivadour et pour un tiers aux coopératives voisines Artéris et Terres du Sud.


Une mise en route contrariée par les réactions de l’opinion publique


Le modèle de développement reposait sur des sites de quatre bâtiments de 1200 m2 (100 000 poulets) correspondant à une unité de main-d’œuvre, de manière à proposer un temps plein aux candidats. La présentation du plan de relance n’a pas suscité l’objection des professionnels et a rencontré un certain intérêt des producteurs. Mais sa découverte par l’opinion publique a fait l’objet de fortes réactions éloignées des réalités économiques de la filière. Le déballage médiatique s’est mêlé aux réactions divergentes des politiques locaux, exacerbées par des milieux associatifs anti-élevage industriel. Le projet a suivi malgré tout son cours. « Nous nous sommes adaptés », relate Christian Laforêt, le président du pôle animal de Vivadour. « Avec l’appui des administrations concernées, nous avons monté des dossiers très carrés. Progressivement, la pression est retombée. Les gens se sont rendu compte de la vraie nature du projet : pas une invasion de sites industriels, mais un type d’élevage correspondant aux besoins des consommateurs, fait sur place, dans un environnement préservé et conforme au bien-être animal. »
La complémentarité standard-label rouge illustre la réalité du marché. Quatre années auront été nécessaires pour réussir à inverser la tendance et atteindre en 2014 les objectifs.

Un réseau d’éleveurs performants reconstitué


Avec cinquante bâtiments répartis chez vingt-et-un éleveurs, le Gers est encore loin des concentrations tant décriées. Seuls deux sites de quatre bâtiments ont vu le jour, dont celui de Murielle Marquisseau, le reste du parc étant composé d’unités de un à trois poulaillers. Aujourd’hui, 65 % de la surface est constituée de structures récentes en amortissement. Le plan a conforté les éleveurs historiques pour qu’ils poursuivent la production sur des sites plus anciens. Toutes les unités tournent correctement, mais Christian Laforêt encourage les 35 % restants à viser l’optimum économique. « Les volumes sont stabilisés. L’argument d’une volaille élevée ici, avec des produits d’ici, abattue et consommée sur place, s’inscrit dans notre ligne directrice soutenue par Fermiers du Sud-Ouest. Cela justifie la complémentarité des deux modes d’élevage sur notre territoire. »

Une production historique

. Dès les années 1960, le Gers a été une figure de proue de la production de poulet standard dans le Sud-Ouest. Le système d’intégration permettait de fournir 100 000 têtes par semaine pour le Grand Sud-Ouest. Le socle des aviculteurs spécialisés s’est bâti sur le standard, avant le label rouge démarré la décennie suivante.
. En 1985, la reprise des abattoirs de Condom par le groupe Bourgoin conforte l’activité. À la fin des années 1990, Vivadour reprend les éleveurs intégrés et devient livreur de poulets standard.
. En 1999, l’histoire s’accélère avec le dépôt de bilan de Bourgoin, dans lequel Vivadour assume l’impayé. Gastronome reprend Condom. Avec des bâtiments en fin de course, sans organisation de la production, les volumes baissent, les approvisionnements extérieurs augmentent.
. Après un dernier sursaut en 2006, l’érosion met en péril l’avenir du site de Condom.

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