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Recherche appliquée
L’Anses démarre un nouveau bâtiment expérimental à Ploufragan

Le laboratoire de recherche en santé, hygiène et bien-être avicoles et porcins met à jour ses installations conventionnelles d’expérimentation pour répondre aux enjeux des filières.

Sans ses propres équipements expérimentaux, le laboratoire de l’Anses de Ploufragan (1) ne serait pas ce qu’il est. « Au moins la moitié des programmes de recherche et de travaux qui sont menés ici utilisent les différents dispositifs d’expérimentation animale », souligne Alassane Keïta, le responsable de ce service. Pour mener à bien ses missions sanitaires, l’antenne ploufraganaise s’appuie en effet sur trois piliers réunis en un même lieu : la recherche fondamentale en laboratoire, l’étude des maladies sur le terrain (épidémiologie) et les essais sur les animaux (porcs, volailles, lapins). Mais ces installations, fussent-elles expérimentales, vieillissent et ont besoin un jour ou l’autre d’être rénovées ou remplacées. C’est le cas pour l’élevage conventionnel des volailles de chair. Ce type d’équipements permet d’élever des animaux commerciaux en nombre important dans des conditions proches de celles du terrain, mais en y ajoutant l’approche scientifique (répétitions et mesures).

Un programme de quatre millions d’euros

Le nouveau bâtiment de volailles de chair a été réceptionné en février dernier. Il fait partie du projet Elephans, acronyme d’« élevage de précision, phénotypage, animal et santé », qui vise à reconfigurer le site pour les vingt prochaines années. Ce programme de 4 millions d’euros comprend plusieurs volets : démolition des installations devenues obsolètes (désamiantage notamment), construction du bâtiment expérimental chair de 1 300 m2 (15,5 m x 84 m) réaménagement d’un bâtiment de poules pondeuses en volières, aménagement d’un bâtiment de poulettes élevées en volières, reconstruction d’un vestiaire d’entrée pour le personnel d’élevage et les visiteurs, création d’une salle d’autopsie pour l’équipe d’épidémiologie, travaux de voirie. Le nouveau bâtiment a coûté 1,4 million d’euros.

Un bâtiment de précision et prêt à tout explorer

Pour démontrer des différences significatives, il faut multiplier les essais en un même lieu et au même moment. Ce n’est donc pas le bâtiment du futur en tant que tel, mais il pourrait contribuer à le dessiner. « Tout ce qui est ici, existe déjà ailleurs en grande partie, précise Alassane Keïta, mais nous avons rassemblé ces technologies récentes. » Économe en énergie (normes BEBC), le bâtiment est compartimenté en six salles identiques, elles-mêmes divisées en huit parquets de 18 m2 (6 m de large par 3 m de côté), séparés par une allée centrale de circulation de 3 m de large. Chaque salle comprend deux échangeurs de chaleur, trois aérothermes de chauffage eau/air, un plancher chauffant indépendant des autres salles et des aérothermes, dix volets d’admission d’air, quatre ventilateurs progressifs, un ensemble de capteurs (température, CO2, hygrométrie). En plus de sa ligne de pipettes (avec compteur), sa distribution aérienne d’aliment (choix entre deux aliments, compteur), chaque parquet comprend une caméra et un peson (pour deux parquets). Les locaux techniques comptent entre autres la chaufferie (gaz de ville), la salle de traitement de l’eau (6 pompes doseuses connectées), la salle de supervision avec les six ordinateurs régulateurs d’ambiance, les 24 boîtiers de pesage et les six ordinateurs supplémentaires. « Nous en aurons besoin pour recueillir, analyser et exploiter l’ensemble des données des capteurs », remarque le responsable. Enfin le sas d’entrée sanitaire du personnel et des visiteurs contient cinq vastes douches, avec passage obligatoire. À l’extérieur, 24 volières bétonnées de 18 m2 couvrent un long pan. Il reste plus, à l’équipe des dix animaliers, qu’à se familiariser avec l’outil avant de faire les essais « pour de vrai ».

(1) Le laboratoire breton supervise également un site à Plouzané, dans le Finistère, et un à Niort, dans les Deux-Sèvres.

« Un outil qui apportera des réponses chiffrées et validées »

 

Tour de chauffe pour connaître l’outil

La destination du bâtiment est uniquement expérimentale. « Notre mission n’est pas de réaliser des tests pour des firmes, précise Alassane Keïta. En vue d’aider les filières à s’adapter aux nouvelles attentes des marchés, nous allons évaluer les impacts des modifications de méthodes d’élevage sur les conditions de travail, sur le bien-être animal, sur la santé des animaux et des travailleurs, sur la démédication. » Tous les 2-3 ans, les unités avicoles du site (hygiène, épidémiologie, qualité, pathologie, parasitologie) listent leurs propositions d’essais, auxquels peuvent s’ajouter des contributions ou des demandes de partenaires (Inra, autres centres de recherche, Itavi, interprofessions). Le premier lot de poulet devrait démarrer en avril « seulement pour se familiariser avec ces nouveaux équipements ». Pour les suivants, deux projets sont en cours de finalisation. Le premier s’intéresse à la réorientation de l’élevage du poulet en fonction des attentes sociétales. Il est prévu d’élever plusieurs génétiques (différant par leur vitesse de croissance), avec ou sans volière, et d’en mesurer les paramètres zootechniques, de bien-être et de santé. Le second projet concerne la santé et les conditions de travail des éleveurs. Cinq litières seront comparées au copeau pris comme référence, avec un suivi des paramètres d’ambiance (plus les poussières, l’ammoniac). Dans un second temps, les deux meilleures litières retenues seront étudiées sous l’angle de l’activité du poulet avec une conduite différente du programme lumineux.

Des installations avicoles variées

Le site dispose de trois dispositifs expérimentaux répondant à des problématiques variées :

Les animaux exempts d’organismes pathogènes spécifiés (EOPS) : 4 personnes élèvent en milieu protégé et en circuit fermé des poules, des dindes et des canes. Ce cheptel n’est renouvelé que tous les 15 à 20 ans. Il fournit l’équivalent de 60 000 œufs par an, utilisés sous forme d’œufs et d’oiseaux pour les essais en secteur contaminé ou comme support de culture de micro-organismes, notamment des virus influenza aviaire. Le site de Ploufragan est un laboratoire national de référence pour ce virus et d’autres pathogènes (Newcastle, salmonelloses, mycoplasmoses, campylobacter…) ;
Le secteur « contaminé » : 6 personnes s’occupent du quotidien d’oiseaux élevés dans 8 animaleries de 25 m2 classées en niveau de dangerosité (1) A2 et 3 salles classées en niveau A3, ainsi que 9 isolateurs pour les oiseaux de petite taille. ;
Le secteur "conventionnel " : suivi par 10 personnes, il comprend trois bâtiments d’élevage de volailles de chair dont le nouveau. Les poussins mis en place sont issus d’élevages commerciaux. Le bâtiment de pondeuses en cages aménagées n’est plus opérationnel ;
Le couvoir d’une capacité de 20 000 poussins.

Avant d’être réalisés, tous les essais doivent recevoir l’approbation d’un comité d’éthique. Les locaux doivent être en conformité et le personnel doit avoir été formé au bien-être animal.

(1) Par exemple, des essais sur des salmonelles sont réalisables en niveau A2 mais ceux sur influenza seulement en niveau A3.

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