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La vaccination grippe aviaire se déploie au couvoir

La primovaccination influenza aviaire des canetons d’un jour est expérimentée à grande échelle depuis mai 2024. Mise en pratique au couvoir Soulard en Loire Atlantique.

Comme ce fut le cas lors du lancement de la campagne de vaccination en élevage contre l’influenza aviaire à l’automne 2023, l’entreprise de foie gras et de canard de chair Soulard, basée à L’Oie en Vendée, était dans les starting-blocks pour déployer la vaccination à un jour au couvoir. 

Lire aussi : Grippe aviaire : mise en place progressive de la vaccination à un jour dans les couvoirs de canards

Elle a été mise en place sur son site d’accouvage de canards de Barbarie à Remouillé en Loire-Atlantique dès l’annonce de la phase pilote décidée mi-mai par le ministère de l’Agriculture. Le couvoir Soulard fait partie des seize entreprises d’accouvage de palmipèdes à pouvoir tester à grande échelle la vaccination à un jour. En canard de Barbarie, celle-ci est réalisée avec le vaccin Ceva Respons AI H5, qui a été intégré dans le deuxième appel d’offres. Sa particularité est d’être injecté dans le muscle (en intramusculaire) et non pas dans l’arrière du cou (sous-cutanée), ce qui nécessite une manipulation différente du caneton. L’injection à un jour est réalisée à l’aide de machines semi-automatiques Dovac, fabriquées par l’entreprise Desvac, filiale du laboratoire.

 

 
Rodolphe Mérand, vétérinaire sanitaire Labovet Conseil, Valérie Gadais, et Anthony Boussonnière, responsable du couvoir : « 100% des canetons de Barbarie du couvoir de ...
Rodolphe Mérand, vétérinaire sanitaire Labovet Conseil, Valérie Gadais, et Anthony Boussonnière, responsable du couvoir : « 100% des canetons de Barbarie du couvoir de Remouillé sont vaccinés à un jour, soit 35 000 sujets par semaine destinés aux élevages du groupe Soulard. » © A. Puybasset

Une seule manipulation du caneton

Anthony Boussonnière, responsable du couvoir, a revu l’organisation du process et des équipes pour intégrer une étape supplémentaire avec la vaccination IA. Lors des trois éclosions hebdomadaires, il fait toujours appel à l’entreprise d’intervention Aviserv pour le sexage et la préparation des canetons. Depuis 2022, le couvoir est équipé de quatre lignes d’automates Novatech réalisant à suivre trois opérations : le traitement infrarouge du bec et des griffes puis la vaccination contre la parvovirose avec une injection en sous cutanée. Elles mobilisent un opérateur par ligne et une personne pour la préparation des vaccins. « Lors du premier test, nous avions aménagé un poste de travail séparé pour injecter le vaccin IA après le passage par l’automate Novatech. Cette solution nécessitait de manipuler deux fois le caneton, davantage de port de caisses et mobilisait une personne supplémentaire et était trop chronophage. » Le couvoir a alors optimisé son process en inversant les vaccinations : une machine Dovac est positionnée devant chaque ligne Novatech. C’est le même opérateur qui vaccine contre l’IA sur la machine compacte puis qui positionne le caneton sur l’automate. « Cela nécessite une concentration constante pour enchaîner deux gestes différents mais l’équipe d’Aviserv s’est bien adaptée à nos besoins », explique le responsable du couvoir. « Avec cette organisation, on tend à retrouver les mêmes cadences, alignées sur les recommandations du constructeur Novatech de 550 canetons par heure et par opérateur. »

Bien anticiper les commandes de vaccins

Lors de la mise en place de la vaccination IA, les opérateurs ont été formés et accompagnés par Clémentine Caudron, du support technique de Ceva, notamment pour la maîtrise du geste de vaccination, la préparation de la solution vaccinale et la traçabilité, ainsi que de l’entretien de l’appareil.

Une autre spécificité du vaccin Ceva Respons AIH5 est sa conservation congelée. Commandées toutes les trois semaines par Rodolphe Mérand, vétérinaire sanitaire de Labovet Conseil, les doses sont livrées à -80 °C sous glace carbonique puis placées à -20 °C dans le congélateur du couvoir, pour vingt-huit jours au maximum. Après chaque jour de vaccination, un certificat est transmis au groupement pour permettre la traçabilité des animaux jusqu’en fin d’élevage. Le premier rappel de vaccination est réalisé avec le même vaccin entre 21 et 28 jours.

Avis d’expert : Valérie Gadais, responsable technique du couvoir Soulard et des élevages de reproducteurs

« La vaccination des canetons au couvoir répond à une forte attente des éleveurs »

 

 
Valérie Gadais, responsable technique du couvoir Soulard et des élevages de reproducteurs
Valérie Gadais, responsable technique du couvoir Soulard et des élevages de reproducteurs © A. Puybasset

« Depuis le lancement mi-mai de la phase pilote de vaccination contre l’influenza aviaire au couvoir, 100 % des canetons de Barbarie du couvoir de Remouillé sont vaccinés à un jour, soit 35 000 sujets par semaine destinés aux élevages du groupe Soulard. Notre petite structure d’accouvage nous a permis d’être très réactifs et de nous adapter plus facilement. Il y avait une forte attente de la part des éleveurs pour réaliser la primovaccination au couvoir et non plus vers quatorze jours, pour améliorer la biosécurité, le bien-être et le confort de travail. La totalité de nos canards mulard et Barbarie est vaccinée à un jour, qu’ils s’agissent de canetons de notre couvoir (un tiers des besoins en Barbarie) ou de couvoirs partenaires. Les craintes de surmortalité à un jour, liées à la vaccination IA, ont été levées. Nous n’avons pas observé de soucis en élevage. Tous nos reproducteurs sont également vaccinés contre l’IA. L’objectif est que cette primovaccination à un jour ne coûte pas plus cher que lorsqu’elle est pratiquée en élevage. »

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