Aller au contenu principal

Étude de AND International et l’Itavi
La reconquête du marché intérieur passe par le prix

La viande de poulet importée est principalement destinée aux secteurs de la restauration hors domicile et de l’industrie. Les clients invoquent l’écart de prix avec les produits français, mais ce n’est pas le seul argument.

Christian Renault, d’AND International : « Selon les clients enquêtés, on peut s’approvisionner en produits de poulets standard importés d’aussi bonne voire meilleure qualité que l’offre française et à moindre prix. »
Christian Renault, d’AND International : « Selon les clients enquêtés, on peut s’approvisionner en produits de poulets standard importés d’aussi bonne voire meilleure qualité que l’offre française et à moindre prix. »
© A. Puybasset

L’an dernier, près de 42 % de la viande de poulet consommée en France a été importée et cette proportion ne cesse de progresser. Elle était de 33 % en 2007. À la demande des professionnels, le bureau d’études AND International (Andi) et l’Itavi ont étudié les flux d’importation de viandes et interrogé les acheteurs sur leurs motivations. Les conclusions de l’enquête font froid dans le dos. « Sans réaction générale de la filière pour inverser la tendance, ce sont 30 000 tonnes de produits finis qui pourraient basculer chaque année au profit de l’import », a estimé Christian Renault de l’ANDI, lors de l’AG interprofessionnelle du 25 avril. C’est l’équivalent de la production annuelle d’une grosse usine française de volaille ! Les importations françaises de poulet ne viennent pas du Brésil mais essentiellement de l’Union européenne et sont réparties pour moitié entre frais et congelé. La Belgique et les Pays-Bas représentent 60 % des 315 000 tonnes de produits importés, suivis de l’Allemagne. Le taux d’importation varie selon le circuit d’utilisation. En poulet (tous segments confondus), il est le plus élevé en restauration hors domicile (60 %) et en industrie (65 %) et moindre pour la vente au détail, c’est-à-dire la grande distribution et les volaillers (9 %). Ces proportions s’accentuent en poulet standard.



Le prix, argument principal mais pas seulement

Selon une enquête réalisée auprès d’une trentaine de clients, l’écart de prix avec l’offre française est la principale motivation. Il représente 5 à 10 %, voire davantage. « Les Français sont souvent cités comme les plus chers des Européens », ajoute Christian Renault. Selon eux, l’origine française peut justifier 1 à 3 % de surcoût, mais pas plus. « Ils citent aussi les insuffisances des produits français qui génèrent des surcoûts en interne (main-d’œuvre ou manutentions supplémentaires) du fait de conditionnement trop petit ou d’un parage moins soigné, par exemple. »

Dans l’industrie agroalimentaire, l’importation de minerai s’est développée à partir de 2000. Ces dernières années, elle se fait davantage sous forme de découpes de poulet frais en provenance de l’Europe, du fait d’une meilleure qualité. En dehors de l’argument du prix, les acheteurs citent la régularité des approvisionnements, le conditionnement adapté (gros volume), la certification et le professionnalisme. Ils estiment qu’il n’existe qu’un seul offreur français à niveau sur ce marché. Leurs exigences sur le bien-être et l’hygiène sont de plus en plus poussées, ce qui soulève la nécessité d’une certification française.


En restauration hors domicile, le prix semble encore plus capital. Les exigences qualitatives sont moins fortes qu’en industrie. Les clients déplorent le déficit français d’offre volumétrique. Côté logistique, les Français peuvent livrer rapidement par petite quantité, tandis que les importateurs proposent une livraison du jour pour le lendemain ou surlendemain mais avec une livraison par palette.


Dans le secteur de la grande distribution, le taux de pénétration est comparativement plus faible, mais la tendance est à l’augmentation. Notamment sur le segment découpe de poulet standard premiers prix où, par définition, le tarif est fondamental. Deux enseignes françaises et deux hard discount allemands importent depuis plusieurs années. « La concurrence est rude. Au moment de l’enquête (fin 2012, début 2013), toutes les autres enseignes se disaient prêtes à basculer vers l’import dans l’année (effet moutonnier des grandes surfaces) », prévient l’économiste. L’offre vient surtout d’un opérateur d’Europe du Nord (Plukon). Les enseignes citent la bonne maîtrise du poids fixe (1 kg ou 600 g), la barquette simple à présentation horizontale ou la qualité du parage.


Chez les bouchers-volaillers, le poulet entier standard reste d’origine française, mais les volumes de découpe sont en croissance et ouvrent la porte aux importations. L’offre belge, 100 % halal et bon marché, couvre une large part du marché halal, qui pourrait représenter 100 000 tonnes de produits frais en France. En Île-de-France, une boucherie artisanale sur deux est halal.Un impact « origine France » limitéFace à ce constat alarmant, les professionnels veulent croire en l’effet positif qu’aurait l’étiquetage « origine France » sur tous les produits à base de poulet. « Dans certains secteurs, l’effet ‘cocorico’ pèse pour 5 % voire 10 % du prix, remarque Paul Lopez, directeur de Boscher. Il existe une marge de manœuvre possible avec une communication renforcée sur l’origine France, mais à condition de mettre en avant une différentiation sur le produit. Celle-ci est plus difficile à trouver sur du poulet premier prix », répond Christian Renault. « Le principal levier d’action reste la réduction des coûts de production comme source de compétitivité. À prix quasiment égal, l’effet cocorico apportera le dernier coup de pouce pour basculer en faveur d’opérateurs nationaux. »

Les plus lus

<em class="placeholder">De gauche à droite : Maxime Forget, Florian Gérard, Clément, Isabelle et Mickaël Trichet, avec Pierre Benoît (devant). Le premier lot de poules pondeuses devait arriver ...</em>
« Nous avons diversifié notre exploitation céréalière et bovine avec un bâtiment de poules pondeuses en Loire-Atlantique »

Le Gaec Le Bois Guillaume, en Loire-Atlantique, a ouvert les portes de son bâtiment de poules pondeuses plein air, le premier…

<em class="placeholder">La variété Grise Vercors F1 a une croissance plus rapide et pond davantage, tout en gardant ses qualités gustatives.</em>
Un nouvel envol pour la poule Grise du Vercors

Pour pérenniser la race pure du Royans Vercors, des passionnés ont créé un croisement F1 mixte, croissant plus vite et…

<em class="placeholder">Guillaume Séchet, jeune installé et Christophe Dilé, le cédant : « Une confiance s’est rapidement installée. Nous étions sur la même longueur d’onde. »</em>
« La transmission de mon exploitation avicole et porcine a été étalée sur quatre ans »

Christophe Dilé a cédé progressivement son activité avicole et porcine à son salarié, Guillaume Séchet. Un mode de reprise…

poulet label rouge sur un parcours avec des haies
Grippe aviaire : la France passe en risque modéré

Le niveau de risque d’influenza aviaire hautement pathogène sera relevé au niveau modéré par un arrêté ministériel publié ce…

<em class="placeholder">oeuf rose (celui en haut au milieu)</em>
Repérer les défauts liés à un déséquilibre phosphocalcique chez la poule pondeuse

Chez la poule pondeuse, une perturbation du métabolisme phosphocalcique peut être à l’origine de défauts d’ossification et d’…

<em class="placeholder">La pailleuse pneumatique Euromark RP12 dispose d&#039;une caisse de 12 m3 qui peut accueillir tout type de litière en vrac (paille broyée, copeaux, sciure...).</em>
Une repailleuse pneumatique qui séduit par sa simplicité les éleveurs de volailles
Deux éleveurs de volailles livrent leur avis après six mois d’utilisation de la pailleuse pneumatique Euromark RP12.
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)