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Ambiance en volailles de chair
José Percher teste un nouveau concept de ventilation

Depuis le mois d’avril 2018, José Percher utilise un appareil de ventilation modulaire combinant la récupération de chaleur et le chauffage pour ses poulets La Nouvelle Agriculture.

Avec son nouvel appareil présenté au Space 2018, le fabricant Le Roy LLC veut apporter du renouveau dans le domaine des échangeurs récupérateurs de chaleur (ERC) où il est déjà présent(1). Il a breveté un appareil mural et compact (un cube de 1,5 m de côté), résultant de l’accouplement d’un chauffage à combustion indirecte et d’un ERC. Celui-ci peut produire et récupérer des calories, ainsi que fournir ou extraire un débit d’air. Il se substitue donc aux systèmes de chauffage.

Un concept validé avant sa diffusion à grande échelle

Deux ans de mise au point se sont écoulés avant d’aboutir au modèle testé depuis le mois d’avril 2018 chez José Percher, aviculteur à Nueil-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire. Celui-ci détient un site de trois bâtiments, tous en ventilation longitudinale (Tuffigo Rapidex) : deux 1 480 m2 datant de 2013 avec cinq ERC Lead’Air 2800, ainsi qu’un 600 m2 refait à neuf en 2011. C’est ce dernier qui a été équipé de deux Lead Exp’air, en remplacement des radiants à gaz et du dosage cyclique (en « tout ou rien ») pour le renouvellement minimal d’air. Tous accueillent des poulets sous cahier des charges La Nouvelle Agriculture, de Terrena. Visité avec des poussins de 4 jours en conditions climatiques pluvieuses et fraîches (6,5°C), ce poulailler a surpris par la qualité de son ambiance. À ce moment-là, le Lead Exp’air fonctionnait à 21 % de sa capacité de ventilation. Avec 29° C et 41 % d’hygrométrie, les poussins étaient parfaitement répartis. Aucune sensation d’atmosphère « tropicale » (chaude et humide) et aucune condensation sur des lunettes. « Pour moi, l’hygrométrie est un critère très important à maîtriser, dans la mesure où cela impacte beaucoup sur l’état de la litière et sur le confort animal », affirme l’éleveur. C’est pourquoi il s’est fixé une limite d’hygrométrie relative allant de 50 % à la mise en place, à 63 % à 38 jours. « Avec ces appareils, si l’hygrométrie est maîtrisée, le taux de CO2 est sous la limite réglementaire », ajoute-t-il.

Priorité à la ventilation plus qu’à la récupération de chaleur

À l’usage, José estime que le Lead Exp’air a simplifié sa ventilation. « L’économie d’énergie n’était pas ma priorité. » Avant l’installation des Lead Exp’air, il consommait un kilo de gaz par lot. « Je l’ai installé en considérant que ce serait le premier palier du programme, avant d’enclencher les ventilateurs progressifs du pignon. » L’éleveur modifie le débit de renouvellement minimal en fonction de l’âge : 1 m3/h/kg jusqu’à 7-8 jours, puis 1,5 m3 jusqu’à 12-15 jours et 0,8 m3/h/kg. En général, il utilise les deux appareils jusqu’à 18-20 jours. « La première semaine, je veux éviter les vitesses d’air et je rebaisse vers 12 jours pour ne pas saturer l’échangeur trop vite et ne pas déclencher les autres ventilateurs trop tôt. Sans l’échangeur, mon minimum serait plutôt à 0,5 m3/h qu’à 1 m3/h. Et, précise-t-il, 15-20 jours, c’est la période délicate de transition entre ventilation latérale et longitudinale. » Une analyse partagée par Éric Hérault, responsable développement du groupement Val’iance, « d’autant que la densité plus faible des poulets La Nouvelle Agriculture (17 à 18/m2) retarde le déclenchement de la ventilation longitudinale ». Côté maintenance et nettoyage, les parties du caisson sont à hauteur d’homme et faciles d’accès. Les deux blocs échangeurs sont aisément manipulables. « En moyenne, il faut vingt minutes pour laver un bloc à haute pression, précise José, avec une lance que j’ai fabriquée pour passer entre les plaques. » L’appareil est équipé en option d’une capture des poussières pour réduire l’encrassement des plaques. Posé sur la bouche intérieure d’extraction, un filtre tourne à intervalles régulièrs devant l’embout fixe d’un aspirateur à cyclone installé dans le caisson extérieur. Par ailleurs, un modèle Lead Exp’air sortira cette année pour les ambiances corrosives. « Cette amélioration d’ambiance et de comportement des animaux s’inscrit tout à fait dans notre cadre La Nouvelle Agriculture, car bien-être et démédication sont au cœur de notre démarche », conclut Éric Hérault.

(1) Lead’air 1400 en ventilation tout ou rien, et Lead’Air 2800 (deux fois plus puissant) en mode progressif.

« Mon premier combat, c’est l’hygrométrie »

Les arguments du constructeur Le Roy LLC

- Le brûleur à combustion indirecte de 40 kW de pouvoir calorifique n’augmente pas les concentrations de CO2 et l’hygrométrie.
- Les deux blocs échangeurs réchauffent l’air entrant (économie de gaz) et augmentent sa capacité à absorber plus de vapeur d’eau.
- L’appareil assure le renouvellement minimum du démarrage, complète la ventilation générale et retarde le passage en ventilation longitudinale (quand c’est le cas).
- Le débit maximal avec chauffage et échangeur va jusqu’à 3 500 m3/h en mode progressif et jusqu’à 6 000 m3/h en extraction seule.
- Le pilotage est intégré par l’ordinateur dans le dispositif général de ventilation.
- La capture des poussières est conseillée pour réduire l’encrassement des plaques échangeuses.
- Le nombre d’appareils à installer varie selon la taille du bâtiment et le besoin de chauffage.

Apprendre à exploiter un nouvel outil

Concernant ses résultats techniques, José Percher reste prudent, même s’il est très satisfait du système. « Sur les cinq lots réalisés, les trois derniers sont très bien sortis. Malgré des conditions climatiques plus difficiles, le dernier a été exceptionnel avec une viabilité à 99,2 % et un écart poids-indice de 330 g. » Il juge la combinaison chauffage-ventilation-échangeur prometteuse. En revanche, estime Éric Hérault, responsable développement du groupement Val’iance, « ce n’est peut-être pas un outil à mettre entre toutes les mains, sans un minimum d’apprentissage ». Comme pour toute nouveauté technique, il faudra attendre plus de retours d’expérience afin de connaître son potentiel au sein du système global de maîtrise de l’ambiance. Selon le responsable développement, « les Lead Exp’air doivent s’intégrer dans la gestion de la ventilation minimale, avec en plus la maîtrise de l’hygrométrie. Ils ne doivent plus être seulement considérés comme des économiseurs de gaz. Car, dans le passé, des ERC ont plutôt compliqué la ventilation que résolu des problèmes d’ambiance ».

Quatre usages du Lead Exp’air

- Préchauffage : l’air intérieur est réchauffé au contact du brûleur (combustion indirecte avec un rendement de 91 %) et réinjecté par le ventilateur bas (3 500 m3/h fonctionnant en tout ou rien) sans apport d’air neuf.
- Chauffage et récupération de chaleur : l’air neuf traverse les deux modules échangeurs et capte les calories de l’air extrait par le ventilateur haut (trappe T1 ouverte). L’air réchauffé est aspiré par le ventilateur bas (trappe T2 ouverte) et traverse le brûleur. Les deux ventilateurs fonctionnent en progressif (500 à 3 500 m3/h). L’ordinateur central gère le Lead Exp’air dans le menu chauffage.
- Ventilation et échange de chaleur : hormis le chauffage qui est interrompu, le fonctionnement est identique au précédent. L’appareil est géré par le menu échangeur.
- Extraction d’air : l’échangeur est shunté (trappe T2 fermée, ventilateur bas arrêté). Le ventilateur haut extrait jusqu’à 6 000 m3/h via une trappe (T3). L’air frais pénètre par les volets d’admission du bâtiment. Ce débit entre dans le calcul des pourcentages d’ouvertures d’entrée d’air (avec la régulation Sodalec, mais pas encore avec celle de Tuffigo Rapidex).

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