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Investir dans une volière de poulettes

Construire une volière d’élevage de poulettes engage pour dix ans au moins. Tour des fournisseurs et avis d’éleveurs pour peser les plus et les moins.

Face à la demande exponentielle en œufs autres que ceux de code 3, l’adaptation de la filière concerne les fournisseurs de poulettes tout autant que les producteurs d’œufs. Car, neufs ou reconvertis, beaucoup d’élevages de ponte produiront du code 0, 1 ou 2 dans des volières. Pour réussir, il leur faudra des poulettes ayant été élevées en volière. Sinon, cela ne marchera pas ou difficilement. La poulette de sol ou de cage met du temps à s’acclimater aux trois dimensions, à trouver l’eau, l’aliment et surtout le nid.

Où en sont les volières ? En l’absence de recensement officiel, les sources professionnelles estiment le cheptel de poules en volière entre 5 et 5,5 millions. La capacité en élevage serait de 2,1 à 2,5 millions de places en volière sur environ 70 sites. Avec 2,3 lots élevés par poussinière et par an, le compte y est en théorie, mais l’équilibre est très tendu en tenant compte de la disponibilité du bon nombre à un instant T.

Hormis, les grandes fermes de ponte disposant assez souvent de leur propre parc, la fourniture des poulettes est assurée par un nombre réduit d’opérateurs privés ou coopératifs qui s’en sont fait une spécialité. Depuis deux ans au moins, ils cherchent à convaincre des candidats à se tourner vers la volière, sachant que la durée de concrétisation est longue. Mais ceux-ci ne semblent pas convaincus. Les porteurs de projets ont intérêt à se lancer dans la ponte plutôt que dans la poulette. Et pour cause. Tous les professionnels, éleveurs comme organisations, s’accordent à dire que le métier de l’élevage de poulettes conventionnelles est peu rémunérateur, avec des prestations qui ne permettent pas de rentabiliser un investissement en neuf. C’est encore plus vrai pour les élevages en volière. Alors que les prestations sont de l’ordre de 85 à 90 centimes en poulette conventionnelle, elles sont 15 à 20 centimes plus élevées en volière. Avec un investissement en neuf à 17 euros/place considéré comme le strict minimum (compter plutôt 20 euros/sujet), un technicien d’une coopérative de l’Ouest estime qu’il faudrait une rémunération de l’ordre de 1,35 euro par poulette. C’est pour l’instant inenvisageable pour les acheteurs qui consentent difficilement à verser plus de 1,1 euro de prestation. Il faudrait donc aménager au moindre coût un bâtiment d’élevage de poulette, voire de ponte d’anciens bâtiments de code 3. Sur le long terme, il peut être techniquement risqué de choisir son équipement en fonction d’un niveau de prestation actuellement sous-rémunérateur.
De l’avis des trois éleveurs rencontrés, un matériel qui fonctionne bien est primordial pour l’éleveur et pour le producteur d’œufs. Qui a envie de remonter des milliers de poules le soir sur les systèmes ou de ramasser au sol des milliers d’œufs ? « Il est temps de considérer que la poulette est un investissement et non une charge », explique l’un des éleveurs. Parmi les dix-huit modèles recensés, on trouve les modèles à plateaux, dont certains éprouvés, qui plairont bien aux « ex-éleveurs sol ». Ou bien des rangées à étages avec des rangées plus ou moins "aérées" qui pourront séduire les « ex-éleveurs cages ». Dans tous les cas, l’apprentissage des poulettes se fait mieux dans un environnement enrichi.

« Ne pas investir seulement en fonction du niveau de prestations »

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