Aller au contenu principal

Influenza aviaire : quel scénario d’éradication est le plus probable ?

Le ministre de l’agriculture Julien Denormandie se rend vendredi 8 janvier dans les Landes. Après examen de l’avis scientifique de l’Anses, il devrait annoncer une nouvelle stratégie de lutte contre l’influenza aviaire.

 En matière d’épizootie d’influenza aviaire, les mois de janvier ont toujours été décisifs dans l’évolution de la stratégie de lutte :  En 2016, pour éradiquer le virus H5N1  ce fut l’annonce d’un dépeuplement progressif des élevages de 15 départements du sud-ouest ; contre le virus H5N8 , ce fut l’annonce en tout début d’année 2017 d’un abattage préventif dans 150 communes du sud-ouest, étendu progressivement à 463 communes.

Julien Denormandie penchera-t-il pour le dépeuplement progressif ou pour une « vidange » accélérée de la zone avant que le virus n’en sorte  ?

Situation devenue hors de contrôle

L’analyse de la situation ferait plutôt pencher la balance vers l’élimination des canards sur au moins 10 km autour des foyers (au lieu des 3 km), voire à grande échelle sur une zone jugée critique.

En effet, depuis une semaine le nombre de foyers explose dans la Chalosse (plusieurs dizaines annoncés) et le virus s’exprime aussi dans le Gers et les Pyrénées-Atlantiques. Sa propagation est facilitée par l’addition de facteurs de risques : forte contagiosité et hyper sensibilité des canards, forte densité en canards, canards restant à l’extérieur, certainement des failles de biosécurité, effets controversés de la tempête Bella.

La stratégie adoptée le 23 décembre, consistant à éliminer préventivement les canards dans un rayon de 3 km autour d’un foyer confirmé, a été prise de vitesse par la multiplication rapide des foyers. On manque de moyens pour euthanasier très vite les canards infectés et pour transporter dans deux abattoirs dédiés les animaux hors foyers.

Délimiter les zones à dépeupler

Si Julien Denormandie annonce le lancement du dépeuplement, il lui faudra préciser le périmètre  concerné, qui pourra évoluer avec la propagation du virus. L’hypothèse d’une zone pare feu dépeuplée sur 10 à 20 km de large autour des zones déjà touchées ne semble pas avoir été retenue car elle serait longue à mettre en œuvre et couteuse. Elle suppose aussi un contrôle très strict des mouvements de personnes et d’ équipements avicoles de la zone infectée vers l’extérieur via des corridors de circulation.

Donner un calendrier de redémarrage

Le ministre pourrait annoncer une période de vide sanitaire généralisé, une fois que la zone infectée aura été vidée. En 2016, la pause avait été de 4 semaines (18 avril au 16 mai) et annoncée avec le dépeuplement. En 2017, Stéphane Le Foll avait  annoncé l’abattage préventif le 21 février à Mont de Marsan, puis le redémarrage des mises en place un mois plus tard au vu de l’amélioration de la situation sanitaire. Les mises en place de Gallinacés avaient progressivement repris le 20 mars par secteur, avec un minimum de garanties (4 semaines en claustration, analyses…). Les mises en place de canetons n’avaient été autorisées qu’à partir du 29 mai.

Enfin, il lui faudra annoncer un échéancier de versement rapide des indemnisations des pertes causées aux éleveurs mais aussi à leur amont et leur aval.

L’histoire se répète malgré les efforts faits par la filière pour améliorer la biosécurité et les dispositifs de surveillance. Quel que soit le scénario choisi, il faudra faire le retour d’expérience pour analyser les failles d’un dispositif qui a montré des limites.

 

Rétrospective des épidémies d’influenza H5N1 en 2016 et H5N8 en 2017

Les dates clés de 2016

  •  24 novembre 2015 : premier foyer H5N1 à Biras (Dordogne) ;
  • Mi-janvier 2016 : environ 70 foyers confirmés ;
  • 18 janvier au 17 avril : interdiction des mises en place dans 15 départements et vidange progressive ;
  • 18 avril au 15 mai : aucune volaille dans la zone de restriction;
  • 16 mai : reprise des mises en place dans la zone dépeuplée ;
  • 4 juillet : reprise de mises en gavage.

 

Les dates clés de 2017

  • 2 décembre 2016 : premier foyer H5N8 à Almayrac (Tarn) ;
  • 1er janvier 2017 : 85 foyers confirmés ;
  • 4 janvier : annonce d’un dépeuplement sur quatre départements ;
  • 21 février : Stéphane Le Foll étend le dépeuplement actif de 3 km à 10 km autour des foyers;
  • 20 mars : redémarrage des mises en place de Gallinacés par secteur indemne ;
  • 29 mai : redémarrage des mises en place de palmipèdes ;
  • 13 avril : signature du « pacte d’avenir influenza » par 32 organisations professionnelles.

 

 

Les plus lus

<em class="placeholder">De gauche à droite : Maxime Forget, Florian Gérard, Clément, Isabelle et Mickaël Trichet, avec Pierre Benoît (devant). Le premier lot de poules pondeuses devait arriver ...</em>
« Nous avons diversifié notre exploitation céréalière et bovine avec un bâtiment de poules pondeuses en Loire-Atlantique »

Le Gaec Le Bois Guillaume, en Loire-Atlantique, a ouvert les portes de son bâtiment de poules pondeuses plein air, le premier…

<em class="placeholder">La variété Grise Vercors F1 a une croissance plus rapide et pond davantage, tout en gardant ses qualités gustatives.</em>
Un nouvel envol pour la poule Grise du Vercors

Pour pérenniser la race pure du Royans Vercors, des passionnés ont créé un croisement F1 mixte, croissant plus vite et…

<em class="placeholder">Guillaume Séchet, jeune installé et Christophe Dilé, le cédant : « Une confiance s’est rapidement installée. Nous étions sur la même longueur d’onde. »</em>
« La transmission de mon exploitation avicole et porcine a été étalée sur quatre ans »

Christophe Dilé a cédé progressivement son activité avicole et porcine à son salarié, Guillaume Séchet. Un mode de reprise…

<em class="placeholder">La station de compostage (à gauche) et le hangar de maturation.</em>
« Le compost sécurise le droit à produire de mon élevage de volailles»

Depuis plus de vingt ans, Olivier Rousseau transforme le fumier de ses volailles en compost, exporté en zone céréalière. Le…

<em class="placeholder">oeuf rose (celui en haut au milieu)</em>
Repérer les défauts liés à un déséquilibre phosphocalcique chez la poule pondeuse

Chez la poule pondeuse, une perturbation du métabolisme phosphocalcique peut être à l’origine de défauts d’ossification et d’…

<em class="placeholder">La pailleuse pneumatique Euromark RP12 dispose d&#039;une caisse de 12 m3 qui peut accueillir tout type de litière en vrac (paille broyée, copeaux, sciure...).</em>
Une repailleuse pneumatique qui séduit par sa simplicité les éleveurs de volailles
Deux éleveurs de volailles livrent leur avis après six mois d’utilisation de la pailleuse pneumatique Euromark RP12.
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)