Aller au contenu principal

Sélection de la dinde
Hendrix Genetics Turkeys France étoffe son parc grand-parental

Sélectionneur de dimension mondiale, le groupe Hendrix Genetics renforce son activité de production d’œufs de dinde en France avec le démarrage d’une nouvelle ferme d’élevage de grands parentaux.

Les 220 habitants du petit village de Sennevières, situé près de la forêt domaniale de Loches en Indre et Loire, ne se doutent pas que leur territoire recèle un patrimoine très précieux et presque unique au monde. En l’occurrence, un réservoir génétique, sous la forme de dindes sélectionnées, qui sera diffusé d’ici deux années dans les élevages de France et de « Navarre » (Pologne, Hongrie, Russie…). Malgré les réticences locales, c’est dans ce désert avicole que le groupe Hendrix Genetics a construit un quatrième site dédié à l’élevage des futurs reproducteurs « grands parentaux ».

Importées du Canada, les quatre lignées y terminent leur programme de sélection, avec l’élimination de 65 % des mâles et 10 % des femelles mis en place. À l’âge de 29 semaines, ces GP triés sur le volet sont transférés sur un site de ponte pour être accouplés avec des mâles ou des femelles d’une autre lignée GP (A avec B et C avec D). Ce croisement d’hybridation donnera des œufs à couver futurs « parentaux » (AB et CD), ensuite accouplés pour fournir des dindonneaux commerciaux ABCD.

Se sécuriser et être proche du terrain

Cette nouvelle ferme répond à deux motivations. La première est d’ordre stratégique. Pour Hendrix Genetics, il s’agit de sécuriser un dispositif de sélection et de multiplication qui alimente l’ensemble du monde, seulement à partir de trois pays : le Canada, les USA et la France depuis 2012. Une quatrième implantation de GP est prévue au Brésil. La France abrite des lignées de sélection, au cas où celles présentes au Canada ou aux États-Unis seraient mises hors service, notamment à cause de l’influenza aviaire. Après avoir acquis en 2007 le sélectionneur canadien Hybrid Turkeys, Hendrix Genetics a racheté en 2012 le groupe Grelier, leader français de l’accouvage de dindonneaux. Il l’a rebaptisé Hendrix Genetics Turkeys France (HGTF). Hybrid Turkeys en a fait sa tête de pont sur le continent européen. Elevés et achevés d’être sélectionnés dans le contexte européen (notamment nutritionnel), ces GP fournissent des reproducteurs et des dindonneaux plus en adéquation avec ce marché. La base française fournit 1.6 millions de parentales pour ses propres besoins (France, Pologne, Hongrie) et pour ses clients (France, Europe et Maghreb). Elle produit aussi 75 millions d’OAC commerciaux dont plus de 70 % sont exportés, sous forme d’œufs ou de dindonneaux. Les volumes exportés augmentant, il faut aussi plus d’installations.

Plus de places pour accélérer le gain génétique

La seconde motivation est d’ordre technologique. Même s’il ne reste que deux entreprises mondiales de sélection de dinde (Aviagen Turkey et Hybrid Turkeys), la compétition est rude. Pour rester dans la course, il faut investir dans des équipements de plus en plus coûteux et dans des méthodes de sélection de plus en plus pointues. L’accélération du progrès génétique est rendue possible par de nouvelles approches, telle que la génomique opérationnelle depuis fin 2016 (+15 % de gain global attendu), par une plus grande précision de l’estimation de la valeur génétique et par une plus forte pression de sélection (un plus faible % d’oiseaux est conservé pour créer la génération suivante). C’est aussi la volonté de trier plus sévèrement certaines lignées (notamment les lignées « mâles » associées à des caractéristiques de croissance) qui a poussé à investir 1,1 million d’euros dans la nouvelle ferme d’élevage et 11 millions dans toute la filiale française depuis trois ans : rénovations des fermes internes et de celles des 70 multiplicateurs partenaires, création d’une ferme expérimentale, création de stations de contrôle alimentaire en groupe.

Des équipements éprouvés avec des partenaires locaux

Avec des dindes valant plus de 100 euros pièce, il n’était pas question de prendre de risques techniques pour cette nouvelle ferme. D’où le choix de privilégier les fournisseurs référencés avec du matériel éprouvé : Dugué pour la structure et Boissinot Élevage pour la fourniture des équipements (chauffage Systel, ventilation et alimentation Tuffigo-Rapidex, abreuvement Plasson). « Nous avons joué la carte de la proximité et de la continuité », explique Guillaume Missonneau, le responsable de la production GP. « C’est aussi plus facile pour la maintenance », ajoute Benoit Janvrin responsable de l’entretien en sélection. Le site de 3000 m2 couverts est en forme de H (comme Hendrix). Les barres verticales du H font 116 m de long par 12 m de large. Elles sont reliées par un couloir contenant les vestiaires, ainsi que les douches en doublon (en cas de cloisonnement sanitaire des deux ailes) et une salle de stockage d’OAC (transformation possible en ponte). Chaque barre comprend une salle mâle de 400 m2 et une salle femelle de 1000 m2.

400 euros investis par mètre carré

Les élevages GP de HGTF datent d’une quinzaine d’années pour le plus récent. « Avant, on construisait deux bâtiments de tailles inégales, car on élevait des mâles d’une souche et des femelles d’une autre, précise François Dumont technicien du site de Sennevières, sachant qu’il faut plus d’animaux en lignée femelle. » Cette nouvelle ferme n’élève qu’une seule lignée, avec les deux sexes, mais avec des installations en double. Chaque salle femelle accueille 4300 oiseaux et celle des mâles un millier. En fin d’élevage, 65 % des mâles et 10 % des femelles ne seront pas conservés, comme le prévoit le schéma de sélection terminale. Les deux sexes sont démarrés ensemble en chauffage localisé, complété d’un chauffage d’ambiance par canon à gaz. La ventilation est transversale (entrée d’air par des trappes Kan’air). Vu la valeur du cheptel, une brumisation a été installée. Une attention particulière a été apportée à l’étanchéité et à la nettoyabilité : sol en béton isolé avec évacuation des eaux, panneau sandwich résistant aux lavages en sous-toiture. Situé en zone à faible densité avicole, l’élevage ne filtre pas l’air entrant, comme la majorité (une seule ferme est équipée). S’ajoutent des aménagements extérieurs soignés : 2000 m2 de bitume, clôtures, station de décontamination des véhicules, parking extérieur, système d’euthanasie à gaz, désinfection de l’eau.

Les plus lus

<em class="placeholder">De gauche à droite : Maxime Forget, Florian Gérard, Clément, Isabelle et Mickaël Trichet, avec Pierre Benoît (devant). Le premier lot de poules pondeuses devait arriver ...</em>
« Nous avons diversifié notre exploitation céréalière et bovine avec un bâtiment de poules pondeuses en Loire-Atlantique »

Le Gaec Le Bois Guillaume, en Loire-Atlantique, a ouvert les portes de son bâtiment de poules pondeuses plein air, le premier…

<em class="placeholder">La variété Grise Vercors F1 a une croissance plus rapide et pond davantage, tout en gardant ses qualités gustatives.</em>
Un nouvel envol pour la poule Grise du Vercors

Pour pérenniser la race pure du Royans Vercors, des passionnés ont créé un croisement F1 mixte, croissant plus vite et…

<em class="placeholder">Guillaume Séchet, jeune installé et Christophe Dilé, le cédant : « Une confiance s’est rapidement installée. Nous étions sur la même longueur d’onde. »</em>
« La transmission de mon exploitation avicole et porcine a été étalée sur quatre ans »

Christophe Dilé a cédé progressivement son activité avicole et porcine à son salarié, Guillaume Séchet. Un mode de reprise…

poulet label rouge sur un parcours avec des haies
Grippe aviaire : la France passe en risque modéré

Le niveau de risque d’influenza aviaire hautement pathogène sera relevé au niveau modéré par un arrêté ministériel publié ce…

<em class="placeholder">oeuf rose (celui en haut au milieu)</em>
Repérer les défauts liés à un déséquilibre phosphocalcique chez la poule pondeuse

Chez la poule pondeuse, une perturbation du métabolisme phosphocalcique peut être à l’origine de défauts d’ossification et d’…

<em class="placeholder">Alexandre Guinard, éleveur de volailles à Hénansal (Côtes d&#039;Armor). « J&#039;ai préféré investir dans mon propre épandeur pour mieux maîtriser la fertilisation organique ...</em>
« Mon épandeur dose les fientes de volailles à deux tonnes par hectare »

Pour optimiser la fertilisation organique de ses cultures, Alexandre Guinard, éleveur costarmoricain, a investi dans un…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)