Aller au contenu principal

Grippe aviaire : De moins en moins d’oppositions à la vaccination

Avec des virus IAHP devenus pandémiques, le débat sur la vaccination des oiseaux d’élevage devient de moins en moins conflictuel.

En canard, deux injections IA seraient nécessaires contre une seule en Gallus au couvoir
En canard, deux injections IA seraient nécessaires contre une seule en Gallus au couvoir
© DR

Il y a un an à peine, « les organisations de producteurs ne voulaient pas entendre parler de vaccination », a rappelé au Space Paul Lopez, le président de la Fédération des industriels de l’abattage français. Encore moins les abatteurs et les sélectionneurs-accouveurs exportant vers les Pays tiers.

Gilles Huttepain, vice-président de l’interprofession et ancien dirigeant du groupe LDC, se montre encore hésitant. « Il ne faut pas attendre de miracle avec la vaccination des canards. N’oublions pas que les exportations avicoles françaises pèsent un milliard d’eurosÀ comparer aux 6-7 milliards de chiffre d’affaires du secteur. Les Brésiliens se frottent déjà les mains à l’idée de prendre nos places. »

Mais la donne a complètement changé depuis un an.

Au niveau national, les quelque 860 foyers du Grand Ouest ont fait comprendre que l’influenza aviaire n’était plus une affaire propre aux producteurs de foie gras et liée à une approche sanitaire particulière dans le Sud-Ouest.

Sur le plan international, « ce n’est plus une épizootie, mais une pandémie », rappelle Maxime Quentin, directeur scientifique de l’Itavi. 46 millions de volailles ont été abattues en Europe. Aux USA et au Canada, les cadavres se comptent aussi en dizaines de millions. Seule l’Amérique du Sud est épargnée.

Expérimentations en cours

En Europe qui interdit toujours la vaccination, un verrou a sauté. « En juin, l’UE a accepté de sortir du dogme de l’interdiction », commente Gilles Salvat directeur général délégué de l’Anses. Des essais de vaccination sont en cours dans plusieurs pays : canard en France, poule aux Pays Bas, oie en Hongrie, dinde en Italie.

Le vaccin idéal protégerait les volailles de la maladie et bloquerait l’excrétion des particules virales susceptibles de se répandre dans leur environnement. Doutant de l’obtention d’un vaccin « stérilisant », Gilles Salvat espère que des vaccins « ralentisseurs » pourront freiner un front épidémique qui peut avancer de 3 à 7 km par semaine.

Deux vaccins sont testés, l’un vectorisé, l’autre à ARN messager. Les résultats seront divulgués à la fin de l’année. Selon Sylvain Comte du laboratoire Ceva, intervenant à une table ronde au Space, « les résultats du premier essai sont encourageants et conformes aux nôtres ». En clair, l’excrétion virale serait très significativement abaissée.

Possibilités en 2023 ou 2024

Début 2023, il restera encore à passer l’étape des autorisations européennes de mise sur le marché et à définir rapidement la stratégie vaccinale à partir de données scientifiques : quelles cibles, quand, comment, où, quels contrôles… Plus que la vaccination (une injection au couvoir et une en élevage), ce sont les contrôles qui coûteront, certainement moins qu’un milliard d’euros d’accompagnement.

Techniquement, Ceva peut être prêt pour la saison 2023-2024, mais Paul Lopez avance que « la Commission européenne envisage l’hiver 2024 ». D’ici là, il sera aussi nécessaire de construire une stratégie européenne débouchant sur des accords sanitaires internationaux.

Soutenus par leurs autorités de tutelle, les exportateurs français devront convaincre un par un les Pays tiers d’accepter cette nouvelle donne.

Les plus lus

L'élevage alternatif est devenu dominant, mais la cage résiste très bien au delà d'un atelier de 50 000 poules.
Recensement agricole en volailles : La poule pondeuse a le vent en poupe

L’évolution des modes de production sous la pression du bien-être animal s’est traduite par une mutation structurelle…

Foie gras : Delpeyrat va fermer deux abattoirs de canards

Delpeyrat va fermer ses abattoirs de canards gras de La Pommeraie-sur-Sèvre (85) et de Vic-Fezensac (32). Cette décision vise…

Éric Baldo, responsable technique de la Ciab, suit de près les performances des deux bâtiments atypiques de Ludovic Drapeau conçus pour répondre à tous les cahiers des ...
Poulet "bien-être" : La coopérative Ciab a investi pour mesurer le surcoût des attentes sociétales

La coopérative Ciab a supporté financièrement le Gaec des Grandes Roussières pour chiffrer les attentes sociétales avec deux…

Jérôme Perrodin avec son épouse Linda : « J’ai opté pour un système de volière qui incite les poulettes à circuler verticalement mais aussi horizontalement, et ceci ...
« Ma volière favorisera la mobilité en 3D des poulettes »

Jérôme Perrodin a investi dans un bâtiment neuf pour poulettes futures pondeuses d’œufs bio, équipé d’une volière facilitant…

Anis Farhat, directeur d’exploitation de Taissir, entouré de Fabrice Poisbeau et de Guirec Rollando, de Sodalec Distribution : « La filtration d’air a largement ...
En Tunisie, des poules pondeuses sous air filtré pour en finir avec les salmonelles

Filtrer l’air des bâtiments de poules pondeuses de l’entreprise tunisienne Taissir a été une mesure sanitaire clé pour enrayer…

Avec l’IA, Jean-Luc Martin compte passer de la correction des dysfonctionnements des bâtiments d’élevage au copilotage de leur conduite par l’éleveur.
Big Data : Tell Élevage vise la supervision des poulaillers avec l’intelligence artificielle

La start-up Tell Élevage prévoit d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) pour créer un outil de conseil au pilotage en…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)