Aller au contenu principal

Euralis booste sa volaille de chair

Le groupe coopératif du Sud-Ouest mise sur la volaille de chair pour apporter une bouffée d’oxygène à ses adhérents en mal de résultats financiers.

Avec 200 éleveurs répartis entre Nouvelle Aquitaine et Occitanie, l’organisation des volailles de chair d’Euralis a réussi à maintenir sa production tout en répondant à la demande croissante du marché en labels sous IGP Sud-Ouest, Gers et Landes. Confronté au changement de génération des éleveurs et à l’évolution des exploitations, le pôle volaille se restructure lui aussi. Nommée responsable des productions de volailles, Sandra Fontaine coordonne l’équipe technique et suit les projets d’implantations. Selon Didier Canguilhem, nouveau directeur des productions animales du pôle agricole d’Euralis, « nous devons gagner en lisibilité auprès de nos adhérents comme de nos partenaires et sortir de notre image de coopérative 'végétale'. Nous accompagnons tous les projets qui donnent une cohérence économique à l’exploitation et à la coopérative ». Cette réorganisation correspond aux souhaits de François Lacome, président d’Euralis Volaille, qui précise que « notre objectif est de passer des six millions de volailles produites annuellement à neuf millions d’ici cinq ans. C’est pour répondre à un marché porteur, mais aussi pour assurer notre pérennité. »

Sortir du schéma unique et rassurer

« Nous sommes capables d’apporter de la valeur ajoutée à de nombreuses exploitations. Encore faut-il le faire savoir et susciter des vocations. Nous renforçons notre présence sur le terrain pour faire découvrir Euralis Volailles et apporter des réponses adaptées à chaque projet. » Créer chaque année quarante nouveaux bâtiments de 400 m2 ou l’équivalent de 170 cabanes mobiles nécessite de mobiliser les énergies. Pour atteindre l’objectif quinquennal, la règle des quatre bâtiments par site ne sera plus suivie. La « nouveauté » est d’aborder la volaille comme une production d’appoint. « Il faut apporter des solutions à un moment où les agriculteurs sont beaucoup « secoués ». Il n’y a pas de règle établie, précise Christian Pees, président du groupe Euralis. Un éleveur peut démarrer avec un bâtiment, s’agrandir et la volaille devenir le revenu principal de certains. La stabilité de la volaille apporte de la sécurité. » Avec un accompagnement du projet, un soutien technique renforcé au démarrage, un programme de nutrition optimisé (avec une éventuelle valorisation des céréales de l’exploitation) et un accompagnement sanitaire, l’équipe volaille compte rassurer les néophytes et les inciter à se lancer quel que soit leur projet.

Un premier 400 m2 au Gaec Casamayou

Installé à Sauveterre de Béarn (64) sur une exploitation de 94 ha en polyculture-élevage, Alain Lordon travaille depuis cette année avec son fils. « Avec le retour de Bruno après ses études agricoles, s’est posée la question du moyen de générer deux salaires. Nous ne souhaitions pas augmenter l’atelier bovin de 75 vaches allaitantes calibré par notre autonomie alimentaire, l’autre partie du parcellaire étant réservée au maïs doux. » Il fallait aussi respecter les plannings de travail avec ses pointes au printemps et début d’automne, sans recourir à de la main-d’œuvre extérieure. Pour allier sécurité de revenu et investissement mesuré, Alain et Bruno ont choisi un premier 400 m2 en volailles fermières. « La solution d’Euralis nous convient. Elle nous met le pied à l’étrier, et nous apprend à maîtriser cette activité, sans prendre trop de risque financier », précisent père et fils (voir les chiffres clés). Les résultats de la première bande démarrée le 15 mai, correspondent aux objectifs. « Au deuxième lot, nous commençons à prendre nos marques au niveau de la technique et de l’organisation du travail. Nous intégrons cet investissement dans une démarche à long terme. Selon l’orientation des productions bovines, nous envisagerons d’accroître l’activité ». Le père et le fils perçoivent bien l’intérêt de cette production annexe. « Aujourd’hui, elle génère du revenu pour Bruno. Elle m’aidera sûrement dans quelques années, lorsque je commencerai à prendre du champ, confie Alain. Avec une heure de travail journalier, sauf au démarrage, c’est une bonne variable d’ajustement de notre tandem. »

X. C.

Un investissement type

La coque New Tech Distribution à charpente métallique en profil C de 400 m2 possède une régulation automatique d’ambiance (Tuffigo-Rapidex), une ligne d’alimentation (assiette Tuffigo-Rapidex), deux rampes de pipettes (Plasson), des rampes de chauffage et d’éclairage (Systel), et un système de traitement d’eau (Aquadis). L’ensemble est relié à un système d’alarme. Les bâtiments Euralis sont conformes au cahier des charges label/iGP Sud-Ouest avec trappes élargies.

Les plus lus

Emissions des élevages : La révision de la directive IED soulève un tollé général
  Le projet de révision de la directive sur les émissions industrielles et agricoles fait "tousser" la profession agricole et les…
À gauche, Marc Le Hir, le fabricant Euromark, et Jean Pierre Marchand, inventeur de la repailleuse pneumatique.
" J'ai inventé une repailleuse pour mes dindes"
Éleveur de dindes dans le Morbihan, Jean-Pierre Marchand a mis au point une repailleuse pneumatique, efficace et facile d’…
Éleveur « fafeur » installé à Avenhein, Hervé Roeckel a franchi le pas de la conservation par inertage du maïs humide pour ne plus revivre la récolte catastrophique de 2021.
" Pour mes poules, je suis passé au maïs humide pour me sécuriser "
Depuis l’automne 2022 en Alsace, Hervé Roeckel alimente en partie ses pondeuses avec du maïs humide inerté. Il a investi 300 000 …
Le poulet lourd non sexé fait un rattrapage spectaculaire de marges mais sans revenir au niveau d’avant Covid.
Enquête avicole : Les marges brutes se sont redressées en 2021
L’enquête avicole de 2021 montre une amélioration générale des marges poussin-aliment et brute qui rattrape ou dépasse celles de…
Le nouveau bâtiment répond à la demande sociétale de plus de bien-être animal qui est traduite par un apport de lumière naturelle 3 % de surface utile des poulaillers, abritant une densité d’animaux passée de 22 à 20/m².
Un poulailler atypique en poulet de chair
À Geyssans dans la Drôme, Emmanuel Dochier a investi 580 000 euros dans son quatrième poulailler mis en service en décembre 2021…
Nicolas Giboire installé à la suite de son père Patrick est l’un des 63 éleveurs de Janzé ayant investi dans un tracker photovoltaïque, dans le cadre d’un partenariat avec le fabricant OKwind.
Les éleveurs de volailles de Janzé investissent dans les énergies renouvelables
Avec soixante-trois élevages équipés de trackers OKwind et la mise en route de l’unité de biogaz Enerfées, la coopérative des…
Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)