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Des salariés bien formés aux enjeux du chantier

Le prestataire de services Part’Agri s’est spécialisé dans le ramassage manuel. Il sensibilise régulièrement ses salariés aux mesures d’hygiène et de sécurité.

Basée à Chemillé en Pays de la Loire, l’association Part’Agri a été créée il y a 20 ans à l’initiative d’éleveurs. « L’objectif était de professionnaliser le ramassage avicole, pour mieux faire face à un turnover élevé des ramasseurs et à une planification complexe », explique Joël Banbuck, directeur de Part’Agri. Le ramassage ne représente aujourd’hui plus qu’un quart de son activité. Au fil des ans, l’entreprise s’est diversifiée dans toutes sortes de prestations de services en élevages (vaccination, épointage, insémination, ramassage des œufs en élevages reproducteurs) et en couvoirs. « Lors du développement des machines de ramassage, nous nous sommes recentrés sur les productions standard peu adaptées au ramassage mécanisé (canard, pintade…) ainsi que sur les élevages repros et label. » Comptant parmi les plus gros prestataires avicoles, Part’Agri totalise environ 7 800 heures d’interventions par mois, dont 1 250 heures pour le ramassage auprès de 180 éleveurs. Elle emploie plus de 110 salariés, dont une soixantaine intervient en élevage.

Davantage de difficultés pour trouver des salariés

Recruter de la main-d’œuvre non qualifiée est aujourd’hui plus difficile. « Au-delà du travail physique, le principal frein est lié à l’absence d’horaires fixes. » L’activité de ramassage est tributaire de celle des abattoirs qui travaillent en flux tendus. Le planning d’une semaine n’est fixé que le jeudi ou vendredi précédent, avec une large amplitude horaire (jour/nuit), du dimanche soir au vendredi matin. Le plus souvent, un salarié réalise un enlèvement au petit matin, un second en début de soirée puis est en repos le jour suivant. « Le planning de travail est haché mais on s’attache à apporter de la souplesse, un niveau de salaire et des avantages d’entreprise. C’est indispensable pour conserver du personnel. » Par ailleurs, une trentaine de personnes est en contrat d’insertion. « L’arrivée dans l’entreprise est pour eux un tremplin, le temps de mûrir un projet professionnel ou de se former pour évoluer vers l’activité couvoir, plus valorisante. »

De meilleures conditions d’accueil des éleveurs

L’entreprise réunit régulièrement les salariés pour les sensibiliser aux mesures d’hygiène et de sécurité, qui vont souvent de pair. Pour les former, elle fait annuellement appel à des professionnels (MSA, Avipole Formation, réseau Cristal) : formation aux « bons gestes » pour ne pas se blesser, ni les volailles, à la biosécurité. « La prévention est essentielle. Les accidents graves arrivent surtout sur des personnes non averties. Ils sont heureusement rares chez nous. On demande d’être particulièrement vigilants en volaille de chair (circulation du télescopique). » Chez Part’Agri, le premier risque d’accident est le pincement d’une main dans le conteneur, puis la piqûre involontaire lors des vaccinations. Grosso modo, un enlèvement en bâtiment de chair mobilise huit personnes pendant deux à quatre heures, temps de transport compris. Le changement de tenue s’opère pour chaque élevage, y compris lors des transferts. Suite à l’arrêté biosécurité, le prestataire a renforcé ses procédures de nettoyage et de désinfection du matériel et des véhicules. L’entreprise sensibilise aussi ses salariés aux risques qu’ils peuvent faire courir aux éleveurs comme vecteur potentiel de pathogènes : respect du sens de circulation dans l’élevage, nettoyage des bottes et des mains… à condition qu’il y ait un point d’eau à disposition… « Dans 95 % des cas, nos équipes sont bien reçues mais il arrive parfois que l’accueil ne soit pas au top (pas d’endroit pour se changer, absence d’eau pour s’hydrater…). Un chantier qui se déroule bien est un chantier bien anticipé par l’éleveur : relevage des lignes, dispositif de parcage efficace… C’est la clé pour que l’enlèvement se passe rapidement et dans la bonne humeur. »

Un kit de vêtements et de protection à chaque enlèvement

Part’Agri fournit à chaque intervenant un sac de vêtements propres et d’équipements de protection (une combinaison en tissu à manches longues, gants, tee-shirts, chaussettes, masque PFP2 avec valves antipoussières, dosettes désinfectantes, gilet fluo pour être plus visible du conducteur du télescopique). Le salarié utilise ses bottes. « Pour les enlèvements en canard gras, on fournit des gants en toile souple avec tissage renforcé, pour prévenir les blessures. »

Un besoin de reconnaissance des ramasseurs

Les prestataires de services avicoles réunis au sein de la Fédération des entrepreneurs agricoles (EDT) des Pays de la Loire ont été partie prenante dans l’étude sur le ramassage Ramavol qui s’est achevée en 2015. « Nous avions des difficultés à être reconnus », souligne Joël Banbuck, « ambassadeur » avicole au sein de l’EDT Pays de la Loire. « L’enquête a permis de mieux comprendre les contraintes des éleveurs comme celles des équipes de ramassage. Cela a permis de mieux sensibiliser les éleveurs aux conditions d’accueil. On a vraiment constaté une évolution même s’il reste des marges de progrès. Les salariés apprécient toujours de voir le poster sur le ramassage affiché dans le sas. C’est une marque de reconnaissance de leur métier. »

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