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Des produits alternatifs aux antibiotiques et rentables

La firme-services Idena a focalisé sa journée d’information sur la démédicalisation qu’elle accompagne depuis les années 2000, avec du concret.

Les produit finis Idena subissent un contrôle qualité, notamment la réalisation systématique d'une empreinte spectrale proche infra-rouge.
© Idena

Le plan Ecoantibio a l’objectif de réduire de 25 % en cinq ans (en 2017) l’usage vétérinaire des antibiotiques. Cela passe d’abord par une démarche raisonnée de traitement (diagnostic, antibiogramme, prescription), par l’interdiction des usages préventifs (au démarrage notamment) et par l’encadrement des antibiotiques critiques (céphalosporines arrêtées, fluoroquinolones modérées). Parallèlement, avec un filet de sécurité plus relâché, le retour aux fondamentaux de l’élevage est indispensable, avec une remise à plat des pratiques d’élevages et de la biosécurité.

Les plantes au secours des animaux

Parmi les autres mesures figure le développement de produits pouvant en partie remplacer les antibiotiques. Renaud Domitille, dirigeant d’Idena, insiste sur le souci qu’a eu sa firme-services de fournir des solutions efficaces et rentables, bien avant Ecoantibio. « Nous sommes arrivés à la troisième génération de produits », assure-t-il, grâce à une amélioration des connaissances et les retours d’expérience. Ces solutions sont basées sur des mélanges de molécules végétales, contenues dans les huiles essentielles et les extraits de plantes. Celles-ci contiennent des composés chimiques « secondaires » qui jouent des rôles de défense (vis-à-vis de l’environnement vivant ou ambiant) et de communication au sein de la communauté végétale. Selon Amaury Greuter, directeur technique d’Idena, ces molécules ont des effets similaires sur l’animal, en améliorant la digestibilité, en protégeant l’intestin des agressions physiques, en jouant un rôle anti-inflammatoire et en agissant sur l’expression de certains gènes des bactéries et de l’animal. Ces principes actifs agissent à plusieurs niveaux dans les mécanismes cellulaires, ce qui évite les phénomènes de résistance. Certaines molécules ont la capacité d’amplifier l’efficacité d’autres molécules (rôle « potentialisateur »). Ainsi la molécule 5’MHC associée à la berbérine rend celle-ci efficace contre le germe S. aureus à la dose de 30 ppm plutôt qu’à 256 ppm sans 5’MHC.

Trouver et tester les bons assemblages

Les tests « in vitro » sont indispensables pour proposer le mélange d’huiles essentielles et d’extraits qui sera potentiellement le plus efficace contre tel ou tel germe. Il faut aussi que le cocktail n’agresse pas les « bonnes » bactéries de l’intestin (lactobacilles par exemple). Tel est le cas d’Evoperf visant Clostridium perfringens. Qualifié de « facteur de croissance naturel », l’additif, distribué via l’aliment (dose de 1 kg/t), aide le poulet à lutter contre l’entérite nécrotique subclinique. Il contient des huiles essentielles (carvacrol, thymol) à action antiseptique et des extraits de plantes (curcumin notamment) à action anti-inflammatoire et potentialisatrice. Des tests menés en Serbie sur des poulets standard élevés en station (régime maïs-blé-soja avec maduramicine), font apparaître une amélioration du poids de 2 % et de l’indice de consommation de 3 %. La concentration intestinale en Clostridium est divisée par 1000, diminuant les risques d’entérite nécrotique. À performances égales, l’incorporation en routine de cet additif sécuriserait et régulerait la flore digestive, tout en réduisant légèrement le coût alimentaire. Selon le contexte prix (aliment à 250 ou 400 €/t), Mickaël Crinière a calculé un retour sur investissement de 2,5 à 4 euros pour un euro investi.

 

Recadrer mais pas supprimer les antibiotiques

Faut-il se passer des antibiotiques comme certains cahiers des charges le demandent ? Invité à la journée Idena, le vétérinaire Dominique Balloy préfère parler de « médicalisation raisonnée, plutôt que d’élevage sans antibiotique. Je préfèrerais une démarche de retrait étape par étape plutôt que de voir les supprimer d’un coup, poursuit-il. Interdire les anticoccidiens serait une contrainte supplémentaire qui pourrait au contraire favoriser le recours aux antibiotiques. »

Son réseau suit les pratiques de prescription. Pour sa thèse de doctorat vétérinaire, Emilie Merigoux a analysé les prescriptions de deux cabinets ligériens membres du Réseau Cristal. Elles ont été établies entre 2010 à 2014 pour la production de poulet standard et label rouge (95 000 lignes analysées) (1). Les bétalactamines (amoxiciline, pénicilline…) pèsent un tiers des lots traités en standard et un quart en label, devant les fluoroquinolones (26 % en standard et 36 % en label), puis les macrolides (16 % en standard et 21 % en label). Un pic de prescriptions est observé les quatre premières semaines d’élevage, avec un âge moyen des poulets prescrits de 14 jours en standard et de 26 jours en label. Par ailleurs, la majorité des traitements sont réalisés par une minorité d’élevages : 25 % réalisent 50 % des traitements en standard et 60 % en label. Les marges de progrès sont possibles. « Réduire les quantités d’antibiotiques utilisées chez quelques éleveurs aura un fort impact sur le total utilisé », conclut Dominique Balloy.

(1) Les prescriptions d’autres cabinets sont possibles, mais rares.

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