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Bien choisir son équipement de lavage du poulailler

Une large majorité d’éleveurs continue à laver soi-même ses poulaillers, mais de plus en plus sous-traitent cette activité par manque de temps ou parce qu’ils préfèrent confier cette tâche à des professionnels. Certains font aussi appel à un prestataire parce que leur matériel ne leur permet pas de bien laver dans le temps imparti ou qu’il les fatigue.

Tous les élevages de volailles disposent d’un nettoyeur à haute pression pour tout laver sur l’exploitation, mais est-il adapté pour nettoyer correctement le bâtiment et ses équipements souillés par les déjections, les plumes et autres poussières d’aliments ? Voici les conseils d’Hydroclean, un des principaux fabricants français spécialisé dans l’équipement de nettoyage pour l’élevage.

1 Donner la priorité au débit

Pour bien laver un bâtiment avicole, il est important de bien choisir sa pompe. La bonne adéquation entre le débit et la pression est primordiale, sachant que le débit de la pompe est constant (la pression peut être abaissée si besoin).

Selon Olivier Léon, directeur commercial d’Hydroclean, « le débit est vraiment prioritaire. Il permet d’évacuer facilement les salissures quand la pression permet de les décoller. Inutile de dépasser les 150 bars à 170 bars, au risque d’abîmer des surfaces comme l’isolant en sous toiture. Quant au débit, il faut entre 20 et 30 litres d’eau par minute pour obtenir un effet chasse d’eau. Idéalement 26 ou 30 litres par. » C’est-à-dire 1,8 m3 par heure pour un 30 litres par minute (l/min). La capacité du site à fournir ce débit est donc la première chose à vérifier. Il n’y a pas de problème avec une alimentation de 25 mm de diamètre venant du réseau, mais ce n’est pas toujours le cas. « Il faut aussi que ce débit 20 à 30 % supérieur à celui de la pompe. Jamais au-dessous, sinon la pompe risque de caviter et donc d’user prématurément. » Pour y pallier, il est possible d’installer un bac tampon où sera aspirée l’eau.

2 Avoir la bonne puissance électrique

L’éleveur doit s’assurer que son circuit électrique a la puissance nécessaire pour démarrer et faire fonctionner la pompe. Pour une pompe 170 bars-30 litres, il faut 32 A au démarrage et 20 A en marche. « Si la puissance électrique est trop juste, l’éleveur devra s’équiper d’une pompe montée sur prise de force. Son avantage est qu’on peut passer en gros débit (70 à 80 l/min) pour envisager de travailler avec deux opérateurs. » Dans le cas d’un usage intensif (plus de 500 h/an), il peut être intéressant de choisir une pompe tournant à 1000 tours par minute au lieu de 1 450 tours par minute qui aura ainsi une meilleure longévité. Les pompes à entraînement axial sont à éviter, car plus fragiles. « Il est possible d’utiliser son groupe de brumisation à haute pression délivrant au moins 20 litres par minute, pour s’en servir comme groupe de lavage », souligne Olivier Léon. Il suffit d’installer une rampe fixe en diamètre 13 millimètres et un by-pass. Ce régulateur de pression délivre l’eau à 80 bars pour le circuit de brumisation et à 150 bars pour le circuit de lavage. Il faut compter un surcoût de l’ordre de 2 000 euros, mais on gagne sur l’achat de la pompe.

3 Vingt-cinq à cent mètres de flexible

La longueur de flexible entre la pompe et l’opérateur dépend des habitudes de chacun. Pour Olivier Léon, il est préférable de déplacer la pompe une à deux fois plutôt que de tirer du flexible, vu son poids (550 à 600 g par m en diamètre 10 mm). « La solution idéale, c’est un réseau fixe (inox ou flexible) le long du mur avec plusieurs points de repiquage pour brancher un tuyau flexible de 25 mètres. On l’installe souvent lorsque la pompe sert au lavage et à la brumisation, mais aussi avec un nettoyeur mobile. » L’adepte des grandes longueurs peut utiliser un enrouleur complémentaire avec un tuyau allégé (300 g/m) et plus résistant, mais avec un surcoût d’environ 20 %. L’enrouleur sur la pompe est aussi pratique pour éviter de laisser traîner le tuyau et pour le ranger. Avec un long flexible, l’éleveur a intérêt à choisir le système marche arrêt sur la pompe. Lorsque la gâchette est relâchée, l’équivalent d’un verre d’eau se recycle dans la culasse de la pompe et va monter jusqu’à 70 °C en moins de dix minutes. Il y a risque de choc thermique du système lorsque l’opérateur rappuie sur la gâchette, ce qui peut user prématurément la pompe. Cette option est donc intéressante si le laveur est loin de la pompe ou manipule longtemps du matériel.

4 Des lances selon les usages

Plusieurs types de lances et de buses sont utilisables. Olivier Léon conseille la lance mitra (certains l’appellent aussi « lance pompier ») plutôt polyvalente et permettant des angles de travail variables. En tirant la manette vers soi, on obtient un jet crayon à haute pression qui va décaper. En la poussant, le jet s’élargit et l’impact diminue tout en permettant de pousser les saletés. Il existe aussi la lance télescopique (plus encombrante), la lance dite " push-pull" dont l’extrémité est orientable à partir du pistolet et permet de nettoyer les zones difficiles d’accès. Pour les buses, outre la rotabuse et le jet plat, il existe aussi la buse orientable pour atteindre les recoins et la double buse à bille permettant de travailler sous deux pressions différentes.

5 Des raccords rapides pour le confort

Enfin, l’éleveur peut choisir des connexions à bille ou à baïonnette, plutôt qu’à pas de vis. Elles permettent de brancher ou de débrancher plus rapidement les lances et les buses, si on en utilise plusieurs. C’est le cas, lorsqu’on utilise une grande lance pour le plafond et une plus courte ou à double jet pour les lignes. Ou bien lorsqu’on utilise un chariot à mousse avec une tête de moussage à changer pour le rinçage avec la même lance. Le raccord à vis est aussi déconseillé pour les rallonges au sol car le frottement peut les dévisser.

Au final, le choix du matériel est large, mais il doit rester cohérent et adapté aux pratiques de l’opérateur. Ce choix engage pour longtemps car ce matériel peut fonctionner environ 5 500 heures. À condition d’être bien entretenu, notamment avec une vidange toutes les 150-200 heures (au minimum une fois par an). Pour un équipement « standard » comprenant le nettoyeur HP mobile, le flexible, les lances avec les buses, il faut tabler sur un budget moyen de 2 500 à 3 000 euros. L’achat peut atteindre 6 500 euros si l’éleveur ajoute un chariot à mousse, une lance mitra, du flexible allégé, un enrouleur sur le nettoyeur équipé d’un flexible…

Des accessoires pas accessoires

Il est important de bien équiper son nettoyeur haute pression dès l’achat, pour gagner du temps et du confort de travail. Quelle longueur de tuyau de lavage prendre ? 25, 50 ou 100 mètres, et de quelle qualité ? Faut-il choisir un dispositif de marche arrêt pour la pompe ? Utiliser un pistolet standard ou anti-fatigue qui réduit par deux l’effort d’appui sur la gâchette (qui ne doit jamais être bloquée par un collier) ? Quel système de moussage choisir pour appliquer le détergent ou plus tard le désinfectant ? Un bidon de deux kilos posé sous la lance ou un chariot à mousse triple usages (détergence-lavage-désinfection) ? Choisir des raccords à visser ou à connexion rapide ? Quelles lances et avec quelles buses ?

Ne pas se tromper de calibre de buse

Le calibre de la buse est déterminé par le débit et la pression du nettoyeur HP. Avec un calibre trop petit, le débit de l’eau émise diminue (l’excédent est recyclé par le by-pass de la pompe). Si le calibre est supérieur, la pression diminue et le lavage perd en efficacité. Il faut y veiller particulièrement si l’on veut utiliser plusieurs lances en même temps ou monter plusieurs buses sur des équipements (rampe de lavage par exemple). Par exemple, pour un nettoyeur 170 bars-30 l/min, il faut une buse de calibre 10 (2,3 mm de diamètre) et passer au calibre 5 (1,55 mm) avec deux buses si on veut balayer une surface plus large.

De nombreux fournisseurs

Comme Frigidaire de General Motors, la marque Karcher a atteint une telle notoriété qu’au quotidien ce nom remplace souvent le terme exact de « nettoyeur à haute pression ». Deux types de fournisseurs se distinguent sur ce marché : Karcher et Nilfisk Alto sont les deux principaux généralistes, présents avec des produits passe-partout dans tous les secteurs du lavage (particulier, tertiaire, industrie…). On trouve aussi un large choix de fournisseurs avec des produits plus adaptés à l’élevage : Comet, Dibo, Dimaco, Hydroclean, Kranzle, Lavor, Meier, Okki, Renson, Stiga… (liste non exhaustive).

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