Aller au contenu principal

Barrer la route aux ténébrions

Avec le développement de résistances parmi les populations de ténébrions et le durcissement de la réglementation sur les insecticides, l’éleveur s’adapte et varie ses moyens de maîtrise.

Passer d’un traitement systématique à une démarche raisonnée de maîtrise.
Passer d’un traitement systématique à une démarche raisonnée de maîtrise.
© P. Le Douarin

La présence des petits ténébrions — nom français d’Alphitobius Diaperinus — est loin d’être ressentie par les éleveurs comme un complément de protéines pour leurs volailles de chair. Le pouvoir de nuisance de ces insectes d’un demi-centimètre est indéniable. Le ténébrion est un porteur sain de nombreux germes indésirables chez la volaille et transmissibles d’un lot à l’autre. Ces coléoptères sont aussi une source d’inconfort. L’insecte creuse des galeries dans les panneaux sandwich des poulaillers. En quelques années, les parois sont mangées de l’intérieur, d’où une perte d’étanchéité et d’isolation.

Coléoptère d’origine africaine, Alphitobius Diaperinus a été décrit pour la première fois en France en 1977. Il fait preuve d’un dynamisme et d’un pouvoir d’adaptation extraordinaires. Pouvant vivre 700 jours, une femelle pond de 200 à 2000 œufs. Dans les poulaillers, les conditions écologiques sont réunies pour boucler le cycle biologique en une quarantaine de jours à 30 °C et en 165 jours à 20 °C : température, nourriture, eau et gradient d’humidité, absence de prédateurs (hormis les volailles), cachettes.

Alterner les familles de substances pour infléchir la résistance des ténébrions

Les productions de longue durée sont les plus affectées du fait de l’impossibilité d’intervenir chimiquement en présence des oiseaux. Jusqu’à récemment, la lutte a reposé exclusivement sur les insecticides. Ils sont employés soit à la fin du lot pour atteindre les adultes qui remontent se cacher, soit avant le démarrage pour tuer les larves qui vont éclore.

Mais l’usage répété de molécules et leurs défauts d’utilisation (dosage, fréquence, lieu), se sont traduits par une résistance des ténébrions, mal admise par des metteurs en marché invoquant des applications inappropriées. Des chercheurs de l’université de Rennes 1 prouvent que les éleveurs avaient raison, mais que la situation varie d’un élevage à l’autre. L’usage raisonné des insecticides est dans l’air du temps, avec l’alternance des familles de substances. La réglementation européenne restreint le nombre de molécules, mais l’offre de produits reste abondante. En imposant des procédures longues et coûteuses, elle oblige les laboratoires à faire des choix. Telle molécule potentiellement active ne sera pas commercialisée parce qu’elle est déjà utilisée contre un autre type d’insecte ou des usages phytosanitaires.

Des alternatives émergent. La lutte biologique est au stade de la recherche. Le piégeage a fait son apparition en élevage avec un modèle passif initialement développé pour suivre les populations de charançon rouge du palmier. Une étape vient d’être franchie avec un nouveau piège attractif, dont les promoteurs mettent en avant le rôle de contrôle. Les éleveurs disposent d’une méthode qui leur permet de décider de l’opportunité d’un traitement en fin de lot. Le temps du traitement systématique et continu est révolu.

Les plus lus

<em class="placeholder">Guénaël Le Sourd, directeur d’Huttepain Bretagne, et Philippe Cotillard, responsable de l’activité œufs, entourent Samuel Beunel, aviculteur à Plumelec (56), et sa ...</em>
Production d’œufs : « Grâce à mon deuxième poulailler plein air, je me projette dans l’avenir »

Après avoir appris le métier avec un poulailler de 20 000 poules plein air, Samuel Beunel, installé à Plumelec, dans le…

<em class="placeholder">Hilaire Bousseau parvient à limiter ses pertes en canetons à 0,4% en moyenne.</em>
« Je sécurise le démarrage de mes canetons »

Pour Hilaire Bousseau, éleveur en Maine-et-Loire, le démarrage des canards est un moment clé pour la réussite du lot. Tout est…

poulet en élevage - brève LDC
Une revalorisation des marges de 90 millions d’euros déjà engagée chez LDC

 

LDC indique dans un communiqué avoir « déjà engagé la revalorisation des marges des éleveurs et des autres…

Grippe aviaire : où se trouvent les nouveaux foyers de la saison 2025?

Le nombre de foyers de grippe aviaire a fortement augmenté ces dernières jours dans le département de la Vendée, le plus…

<em class="placeholder">Les indices Itavi reflètent les évolutions mensuelles du coût des matières premières rentrant dans les différentes formules d’aliments</em>
L’indice Itavi, au cœur des négociations de la filière avicole

Indicateur clé pour la filière, l’indice Itavi sur le coût des matières premières fait peau neuve pour mieux refléter les…

<em class="placeholder">La priorité de la coopérative Le Gouessant est de mettre l’accent sur le suivi technique avant et après la reprise.</em>
Le Gouessant : « À l’installation, nous sécurisons la marge poussin-aliment »

Pour consolider l’installation des jeunes éleveurs en volailles de chair, la coopérative lamballaise Le Gouessant dans…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)