Arborez les parcours de vos pondeuses
Sur un parcours,
les arbres verdissent l’image de la production d’œufs,
tout en améliorant
le confort des poules. Quand en plus ce sont des fruitiers, ils peuvent même apporter un revenu complémentaire.

à Plussulien dans les Côtes-d’Armor, montre comment implanter des arbres fruitiers sur leur parcours aux adhérents du Gouessant.
En encourageant ses adhérents à arborer leurs parcours, la coopérative bretonne le Gouessant pratique l’agroforesterie version poules pondeuses. Si la présence d’arbres est un ‘plus’ pour l’image des productions alternatives, leur intérêt est aussi technique et économique. Les arbres plaisent aux poules. En leur offrant de l’ombre et un sentiment de sécurité, ils les attirent sur toute la superficie. Un parcours sur lequel les poules se dispersent largement permet aux dominées d’avoir des périodes de calme et facilement accès aux mangeoires. Un plus pour l’homogénéité du lot.
Interêts zootechnique et économique
L’intérêt est aussi économique. La plantation d’arbres fruitiers apporte une valorisation supplémentaire. On peut planter des pommiers à cidre, à couteau, poires, noix et autres fruits, en fonction des débouchés locaux. Et de ses goûts ! « Je vais planter des fruitiers, prévoit Sylvie Trémel, avicultrice à Rospez (22), dont le bâtiment accueille sa cinquième bande en plein air. Des arbres pour les poules, des fruitiers pour en profiter. Pourquoi ne pas faire un peu de cidre. Comme cela a un coût, je vais planter au fur et à mesure. »
Une plantation progressive
Dans la plupart des modes alternatifs, la plantation n’est pas une obligation. Seul le label rouge exige un minimum de vingt arbres par parcours. Dans le cadre de sa démarche « 4 soleils », Le Gouessant incite les éleveurs à arborer et les accompagne par des formations. Début novembre, Christian Tréguier, pépiniériste à Plussulien (22), a dispensé quelques conseils à un groupe d’éleveurs. Pour réussir ses plantations, le premier point est de veiller à choisir des variétés adaptées à son type de sol. Le pépiniériste conseille d’implanter un arbre tous les 7 à 10 mètres. Pour les haies, plantées en pourtour pour faire office de brise-vent et de brise-vue, les distances de plantation sont calculées en fonction du futur entretien au lamier. À la plantation, il faut épauler le jeune arbre à un tuteur. « Le tuteur doit être placé du côté du vent dominant », précise Christian Tréguier. Au pied, une bâche empêchera les poules de gratter. De l’engrais ou du compost seront apportés. Ensuite, les arbres n’ont plus besoin d’un amendement spécifique. De même un seul bon arrosage suffit. Les plants sont aussi taillés à la plantation. Les années suivantes, en février-mars, il faut juste éclaircir quand les branches ont trop poussé. Le seul entretien annuel est un chaulage du tronc pour limiter les risques de maladies.
Le choix des plants et leurs tailles successives doivent permettre d’avoir une hauteur de tronc suffisante. « Il ne faut pas mettre de basse tige, constate le pépiniériste. Sinon les poules se perchent et abîment les arbres. » Un an après la plantation, on peut espérer quelques fruits. Il faudra attendre quatre à cinq ans pour une pleine production, des pommiers notamment. Comptez 25 à 30 euros pour un plant et son tuteur.
La politique incitative du Gouessant
Au sein du Gouessant, une centaine d’agriculteurs élèvent des poules en plein air ou en volière. Cela représente 950 000 poules dans 130 bâtiments.
La coopérative les encourage à arborer leurs parcours. « C’est une image importante pour nos élevages, estime Cécile Mahé, responsable production de la filière œufs. D’ici à 2018, nous souhaiterions que 100 % des parcours soient arborés. »
Par exemple, au travers de la démarche « 4 soleils », qui, depuis 2008, encourage une agriculture durable soucieuse de l’environnement, du bien-être animal, de l’intégration paysagère. Dans le cahier des charges, l’image du parcours est un point important. À chaque référencement, l’éleveur est incité à arborer son parcours.
Cette incitation à planter est accompagnée par des formations. La coopérative n’apporte pas d’aide à la plantation, mais les éleveurs bretons peuvent être accompagnés financièrement par le programme Breizh bocage.