Aller au contenu principal

Agrivoltaïsme : Des faisans à l’abri d’ombrières photovoltaïques

Dans le Lot-et-Garonne, des ombrières recouvertes de panneaux solaires ont remplacé des volières de la faisanderie des Bournizeaux, améliorant le confort des animaux et celui des hommes.

Depuis la route, un reflet au coin de l’œil attire le regard du conducteur. En s’approchant de l’élevage de faisans de Pascal Tarrisse, à Loubes-Bernac (47), l’impression fugace s’explique : les rayons du soleil se réverbèrent sur les panneaux photovoltaïques qui couvrent ses volières. L’installation a été inaugurée fin novembre dernier aux côtés des agents de Technique Solaire, l’entreprise qui a réalisé projet. Elle a été raccordée au réseau électrique mi-décembre.

 

 
Agrivoltaïsme : Des faisans à l’abri d’ombrières photovoltaïques
© L. Roth

 

Une innovation dont n’est pas peu fier Julien Soto, chargé du développement des projets solaires du groupe pour le Sud-Ouest. « C’est un challenge de réussir à combiner les besoins d’un agriculteur et des animaux, les contraintes urbanistiques et le cadre légal du solaire », estime-t-il. Implantés sur treize rangées d’ombrières, les 20 000 panneaux couvrent huit hectares de volières abritant 18 000 faisans.

 

 
Très satisfait de cette opération, Pascal Tarrisse envisage déjà une extension des ombrières.
Très satisfait de cette opération, Pascal Tarrisse envisage déjà une extension des ombrières. © L. Roth

 

Avec sa production de 9, 264 GigasWh par an, l’installation est le plus gros projet d’agrivoltaïsme de Technique Solaire. « Je me penchais sur le solaire depuis longtemps, explique Pascal Tarrisse. Lorsqu’ils m’ont proposé le projet, je n’ai pas hésité. »

Des faisans qui volent mieux

Aux Bournizeaux, l’installation photovoltaïque a remplacé une partie des anciennes volières, offrant davantage de confort aux faisans, mais aussi à l’éleveur et ses salariés, notamment grâce à la hauteur des ombrières et des filets qui sont accrochés pour les relier hermétiquement. « Avec 5,5 mètres de haut et 150 mètres de long, cela permet aux oiseaux de bien voler dans les 20 mètres séparant chaque rangée, constate Pascal Tarrisse.

"Les faisans se défendent mieux, il y a moins de prédations et plus d’oiseaux échappent aux chasseurs." Les ombrières maintiennent les animaux et les hommes au sec en cas de pluie et leur permettront également de rester à l’abri du soleil en été. Comme des volières intégralement en filet à maille de 5 centimètres, elles protègent les faisans des contacts physiques avec l’avifaune sauvage.

 

 
Une large allée centrale, isolée des volières par des filets et des portails, permet de surveiller les faisans sans pénétrer dans les parcours
Une large allée centrale, isolée des volières par des filets et des portails, permet de surveiller les faisans sans pénétrer dans les parcours © Technique Solaire

 

Une large allée centrale, isolée des volières par des filets et des portails, permet à Pascal Tarisse d’effectuer les vérifications nécessaires sans rentrer dans les enclos, afin d’avoir le moins de contact possible avec ses oiseaux, destinés à la chasse. L’aménagement a été fait à sa demande. « Nous proposons du sur-mesure aux agriculteurs, explique Julien Soto. Le solaire vient apporter un complément à l’activité agricole, nous nous adaptons aux sites et à l’élevage. »

Ainsi, les ombrières ont été inclinées en fonction des besoins en ombre et non pour maximiser la production d’électricité. Pascal Tarrisse dispose aussi d’un bâtiment d’attrapage pour mettre les faisans en caisse avant leur expédition. Dans d’autres projets, Technique Solaire a construit des bâtiments de stockage, des poussinières… toujours en fonction des demandes des exploitants.

Un bail emphytéotique de 30 ans

Grâce à la protection permanente des ombrières, Pascal Tarrisse envisage d’alimenter ses grandes trémies d’aliment avec une distribution automatique, ce qui réduira les interactions homme-faisan, avec un comportement plus sauvage.

 

 
Les mangeoires sont bien abritées, ainsi que les faisans qui peuvent aussi accéder à une surface exempte d’ombrière.
Les mangeoires sont bien abritées, ainsi que les faisans qui peuvent aussi accéder à une surface exempte d’ombrière. © Technique Solaire

 

L’agriculteur n’a pas déboursé un centime pour cette installation, dont le financement a été monté par Technique Solaire. Le bail qui lie les deux parties court pendant 30 ans, durant lesquels l’énergie produite par les panneaux appartient à l’entreprise, qui la revend à Enedis. À Loubes-Bernac, la volière photovoltaïque doit produire l’équivalent de la consommation annuelle électrique de 2000 ménages. L’entretien et la maintenance du système sont assurés par Technique Solaire. Les panneaux peuvent produire jusqu’à 50 ans, prévoit-on du côté de l’installateur.

 

 
L'ensemble du site est hermétique à l'avifaune ne pouvant traverser la maille de 5 cm.
L'ensemble du site est hermétique à l'avifaune ne pouvant traverser la maille de 5 cm. © Technique Solaire

 

À la fin du bail, l’agriculteur deviendra propriétaire de la structure et des panneaux. « Il y a alors trois solutions, précise Julien Soto. Soit on démarre une nouvelle entente sur la vente de l’énergie et l’entretien des panneaux, soit il fait tout lui-même, soit on s’engage à démanteler l’ensemble et à le recycler. » En cas de cession de l’exploitation en cours de bail, ce dernier échoit au nouveau propriétaire. Pleinement satisfait de cette opération, Pascal Tarrisse aimerait bien poursuivre l’implantation d’ombrières sur ses autres volières, d’autant que les élus locaux y semblent très favorables.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Les grands bâtiments de reproducteurs deviennent la règle pour fournir le groupe d’accouvage BD France.</em>
Un bâtiment de poules reproductrices fait pour durer au moins trente ans

Le bâtiment de Nicolas Grellepoix est ce qu’il y a de mieux pour assurer une production d’œufs à couver nombreuse et de…

<em class="placeholder">Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.</em>
En Bretagne, Nicolas Grellepoix se reconvertit avec un grand atelier de poules reproductrices

À 51 ans, Nicolas Grellepoix change de métier pour devenir producteur d’œufs à couver à Loguivy-Plougras, dans les Côtes-d’…

bâtiment de ponte de canard mulard du sélectionneur Grimaud Frères
Grippe aviaire : Grimaud Frères sécurise sa production de canards reproducteurs

Initié il y a deux ans suite aux épidémies de grippes aviaire, l'objectif de dédensification du maillon parental du…

Vidéo : le sexage à l’aile des poussins de chair s’automatise

Le spécialiste français de l’équipement des couvoirs, Ceva Ecat-iD, vient de lancer Ceva Genesys, un système de tri automatisé…

<em class="placeholder">DCIM\101MEDIA\DJI_0396.JPG</em>
Une année de croissances externes pour le groupe LDC

Après deux exercices records consécutifs, le groupe LDC a stabilisé ses activités volailles au premier semestre 2024-2025,…

<em class="placeholder">éleveur avec poussin dans la main dans son poulailler</em>
« Je gagne dix fois plus en volaille qu'en bovin par heure de travail"

Loeizig Rivalan raisonne toutes ses décisions sur l’exploitation en fonction du temps de travail, qu’il mesure au quotidien.…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)