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Reprise d'exploitation : Adéquation difficile entre offre et demande

L’installation hors du cadre familial se complique car il faut mettre en phase les attentes du repreneur avec la réalité des exploitations proposées.

Laurence Chèze, conseillère transmission-installation dans le Morbihan. « Avoir des candidats en production avicole standard n’est pas du tout évident. »
© P. Le Douarin

Environ une cinquantaine de personnes sur les 390 inscrites au Répertoire départ-installation (RDI) de la chambre d’agriculture de Bretagne sont à la recherche d’un élevage avicole. « C’est plutôt faible pour la première région avicole, estime Laurence Chèze, conseillère transmission-installation à Ploërmel, dans le premier département avicole (Morbihan). Beaucoup ne sont pas issus du milieu avicole, alors que des enfants d’éleveurs laitiers inscrits cherchent des reprises en lait. De plus, les candidats « extérieurs » ont souvent des clichés et des a priori négatifs sur l’élevage standard. Près de la moitié préférerait faire du plein air (bio notamment). Totalement méconnus, les élevages de reproduction ne les intéressent pas. Autre « cliché », il apparaît plus facile de s’installer en volailles de chair, même sans être formé. En lait ou en porc, c’est un prérequis. La volaille semble moins technique et il est admis qu’on peut démarrer de zéro. » Sur la moitié nord du Morbihan, Laurence Chèze comptabilise une quarantaine de demandes pour une vingtaine d’exploitations à céder, dont cinq élevages multiplicateurs, six poulaillers uniques, quatre exploitations spécialisées. Ceux qui ont vraiment du mal à partir sont les poulaillers seuls sans foncier ou des biens « plombés » par un prix initialement trop élevé. « Depuis deux ans, la valeur de marché est en baisse, constate la conseillère. Peut-être est-ce dû à une offre qui augmente et à un « risque désamiantage » émergent. »

Beaucoup de critères à réunir

Les candidats ont assez souvent des contraintes et des souhaits communs. Tout d’abord, « ils ont tendance à rechercher dans un secteur restreint, parce que leur vie personnelle les y oblige (résidence, lieu de travail du conjoint…). Certaines fois, nous avons des salariés qui cherchent une reprise avicole à proximité de l’exploitation qui les emploie pour l’intégrer comme associé. » Ensuite, « le manque de foncier est un handicap très important. Les candidats sont demandeurs de terres pour se sentir « indépendants ». Je me demande pourquoi, car des solutions alternatives au plan d’épandage existent. » La taille de l’atelier joue également. « Pour une question de rentabilité, trois poulaillers seront beaucoup plus simples à céder qu’un seul, sauf s’il a du foncier. Il est également assez difficile de céder une exploitation mixte (lait-volaille fréquent) à une personne seule, sauf si l’atelier avicole est arrêté et reconverti. »

Enfin, le secteur avicole souffre d’un manque de médiatisation positive auprès des candidats potentiels. « Mieux vaudrait passer des annonces dans des journaux généralistes, estime Laurence Chèze. Et pourquoi pas dans des pôles emploi ? Beaucoup de personnes seraient sans doute intéressées, mais elles ignorent tout des opportunités et des métiers de la volaille. J’ai eu le cas d’un salarié qui voulait se reconvertir et a repris l’élevage de futures reproductrices de son voisin. La première chose à faire quand on veut transmettre, c’est d’en parler beaucoup autour de soi, en dehors du milieu agricole. »

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