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Testez vos connaissances sur les engrais verts

Plutôt que de fertiliser avec des engrais, pourquoi ne pas confier cette action aux plantes ? C’est le principe des engrais verts. Petit "vrai/faux" sur ce mode de fertilisation.

L’effet de l’engrais vert sur le rendement dépend du type de plante utilisée et de son pilotage.
L’effet de l’engrais vert sur le rendement dépend du type de plante utilisée et de son pilotage.
© IFV-Sud-Ouest

. Un engrais vert est un produit commercial fertilisant écolo


FAUX. Les engrais verts sont des plantes ! “ On peut les définir comme toutes plantes cultivées pour améliorer la fertilité du sol et non pour être récoltées ”, indique une fiche technique de l’IFV Sud-Ouest. La pratique est utilisée dans de nombreuses cultures, notamment en grande culture pour éviter de laisser les sols nus durant l’hiver et prévenir de l’érosion. L’avantage agronomique des engrais verts est d’améliorer la fertilité du sol. Ils agissent sur le cycle de l’azote via le piégéage et la restitution d’azote minéral (apport par les légumineuses). Leur implantation permet d’augmenter le taux de matière organique et d’améliorer la structure du sol via l’action des racines du couvert. Il existe une trentaine d’espèces utilisables, de différentes familles botaniques, cependant le choix se restreint de façon importante en fonction de la date de semis.


. Un engrais vert n’a pas d’incidence sur le rendement


FAUX. Selon les derniers essais menés par l’IFV du Sud-Ouest, les engrais verts peuvent être un facteur de baisse ou de  hausse de rendement. En fait, l’effet de l’engrais vert sur le rendement dépend du type de plante utilisée et de son pilotage. Les observations de l’IFV ont relevé que les légumineuses détruites tardivement n’agissent pas sur le rendement de la vigne. En revanche, des graminées et des crucifères pures ont eu un effet dépréciatif sur le rendement. L’expérimentation de l’IFV a relevé une baisse de 17 %. Ce n’est pas rien ! Selon l’hypothèse de l’IFV, l’explication viendrait de l’existence d’une faim d’azote de la vigne au moment de la floraison sur les parcelles portant des couverts de graminées ou crucifères. Ces couverts sont caractérisés par un rapport C/N élevé, qui s’explique par un taux d’azote relativement bas. Pour transformer le carbone, les bactéries du sol utilisent de l’azote et il arrive qu’elles mobilisent temporairement tout l’azote du sol créant une faim d’azote pour la plante. Ce déficit d’azote aurait lieu au moment de la floraison, selon les hypothèses de l’IFV, qui a pu mesurer grâce à la pince Dualex une légère baisse de la teneur en azote foliaire à ce stade végétatif. L’hypothèse est encore à confirmer.


. L’alimentation en azote de la vigne est modifiée


VRAI. Même s’ils sont détruits en début de période végétative, les engrais verts ont un effet sur l’alimentation en azote de la vigne. Les couverts riches en légumineuses sont particulièrement susceptibles de modifier l’alimentation azotée de la plante. Ainsi, lors de ses essais, l’IFV a relevé une augmentation de 19 % à 65 % du taux d’azote assimilable des moûts issus d’une modalité cultivée avec des légumineuses. “ Cela s’explique par le fait que la vigne a reçu davantage d’azote entre la fermeture de la grappe et la véraison du fait de l’action positive des légumineuses sur le taux d’azote dans les sols ”, a expliqué Laure Gontier, de l’IFV Sud-Ouest, lors des journées Tech et Bio à Amboise en juillet dernier.
 

. Le mode de destruction n’a pas d’incidence sur la vigne

 

FAUX. Le mode de destruction a une incidence comme l’ont montré les essais de l’IFV. Le broyage et l’enfouissement permettraient une dégradation plus rapide des résidus dans le sol du fait d’un contact optimal avec le sol. Du coup, ce type de destruction provoque, plus que tout autre mode (simple broyage ou roulage), une augmentation plus rapide de la teneur en azote du sol avec un pic de teneur observé à la véraison pour une destruction début mai. L’IFV a relevé une hausse de 30 % de la vigueur avec ce mode de destruction ainsi qu’une hausse significative du taux de débourrement en année n +1. C’est pourquoi “ on peut imaginer que les engrais verts agissent sur la mise en réserve ”, indique Laure Gontier, IFV Sud-Ouest.
 

. Rouge, rosé, blanc : un pilotage de l’engrais vert différent


VRAI. La conduite des couverts est à adapter suivant l’objectif de production. En effet, les engrais verts contenant une association de légumineuses agissent sur la teneur d’azote dans les moûts. Pour les blancs aromatiques et les rosés, une augmentation de la teneur en azote des moûts est recherchée. Les couverts contenant une association de légumineuses peuvent améliorer cette teneur élevée car ils favorisent un apport d’azote non négligeable au moment de la véraison. Pour les rouges, la maîtrise de l’azote est recherchée, de même que dans les régions viticoles où le risque botrytis est élevé. Il faudra choisir des couverts plus riches en graminées et crucifères.

. Semer en octobre : c’est l’idéal


FAUX. L’idéal serait de semer avant les vendanges. En effet, jusqu’à la mi-septembre, l’implantation du couvert a plus de chance de réussir qu’en octobre à cause des conditions météorologiques. Par ailleurs, plus on sème tôt, plus le couvert arrive à maturité tôt et peut être détruit précocément. La destruction d’un engrais vert en mai (pratique courante quand on sème en octobre) peut provoquer une libération d’azote à la véraison très importante, ce qui n’est pas recherché dans toutes les situations. Reste que semer avant les vendanges nécessite de se tourner vers des équipements de semis direct. Avec des semoirs classiques, comme les semoirs à dent, un travail du sol est inévitable mais il pose un problème de portance au moment des vendages. Le semi direct n’altère pas le sol et permet d’avoir une portance satisfaisante au moment des vendanges.

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