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Six mois pour moderniser la viticulture

GESTION DE LA FILIÈRE >> Le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a annoncé le 11 octobre le lancement d’un plan de modernisation de la viticulturre en mars 2008. La gouvernance de la filière devrait être au cœur des débats.

Ce nouveau plan de modernisation de la filière a été lancé par le ministre de l’Agriculture suite à la lettre de mission que lui a adressée le président de la république. Il prévoit un calendrier précis. La première étape étant la réunion de trois groupes de travail dont le pilotage a été confié à des professionnels : le premier sera consacré à la recherche-développement et au transfert de connaissance et présidé par Bernard Nadal (président de l’IFV), le second concernera la compétitivité des exploitations viticoles et des entreprises aval et sera dirigé par Yves Benard (président de l’INA l’INAO) O) et le troisième a pour ambition de donner une gouvernance à la filière viticole, tâche difficile revenant à Jérôme Despey (président du conseil vin de Viniflhor). Leurs conclusions seront remises fin décembre et donneront lieu à un arbitrage qui abou tira au lancement du plan en mars.

Gouvernance ou la bataille des pouvoirs
La tâche devrait être en effet difficile, pour Jérôme Despey car la gouvernance est sans nul doute la thématique la plus sujette à divergences. “ La question centrale du plan de modernisation de la viticulture sera la gouvernance économique ”, affirme le directeur de Viniflhor, Pierre-Georges Malpel. Aborder cette question va revenir à s’interroger sur le rôle et la nature des interprofessions qui “ n’en sont pas au sens de la loi ”, selon Viniflhor. Beaucoup souhaitent le renforcement de leurs pouvoirs et une révision de leur composition. Certains se demandant même s’il n’y a pas trop d’interprofessions. D’aucuns jugeant même que certaines régions font de “ l’interprofessionite aigue ”. “ Il faut fusionner, fusionner ”, martèle Bernard Devic, président d’InterSud, et représentant d’une région qui ne compte pas moins de quatre interprofessions. Ghislain de Longevialle, président de l’UIVB (Union interprofessionnel des vins du Beaujolais) indique pour sa part “ réfléchir très sérieusement avec les inter-professions rhodaniennes et bourguignonnes à réaliser des actions de promotion communes en grand export. Mais la fusion paraît prématurée ”. La question de la pertinence des comités de bassin devra également être tranchée. Imaginés par le préfet Bernard Pommel, ils sont destinés à tenir un rôle d’arbitrage dans la gestion des produits et offrent l’avantage d’être un lieu de réunion avec les collectivités territoriales. Mais, “ présidés par un préfet qui a d’autres affaires à régler, les comités de bassin sont constitués d’une soixantaine de personnes, voire plus. Quelles décisions peut- il prendre ? ”, s’interroge Michel Bernard, président d’Inter Rhône. Les comités de bassin peuvent toutefois s’avérer pertinents dans les bassins où les interprofessions sont multiples, tout comme dans les zones de mixité. Et pour Bernard Devic, comme pour Viniflhor, les comités de bassin devraient être maintenus. “ L’OCM valide leur existence et des budgets promotion leur sont destinés. Les interprofessions doivent se transformer en comités de bassin ”, estime-t-il. Il faudra également délimiter les rôles des instances nationales. Et la peur d’une filière viticole jacobine fait frémir les représentants viticoles régionaux. “ La conception d’une viticulture française administrée à Paris et de Paris n’a aucun sens dans le marché tel qu’il est. Il n’est pas question que l’avenir de nos filières soit seulement décidé au sein de Viniflhor ”, fustige Alain Vironneau, président du CIVB. Pour Pierre-George Malpel, le rôle d’un office public est de fournir un observatoire économique performant, et de centraliser notamment les données économiques présentes dans les bassins. “ Le Conseil national de la viticulture a pour mission d’arbitrer les décisions prises au niveau du bassin pour harmoniser les stratégies régionales ”, rappelle le préfet Bernard Pommel. Enfin, si l’OCM autorise les mentions de cépages et de millésimes, la question de la gestion des vins de pays sera lancée. Sera-t-elle confiée à l’Inao ?

Un hypothétique budget promotion à se partager
Le plan de modernisation sera également l’occasion de se pencher sur la promotion. Et un gâteau de 31millions d’euros, demandé par la France dans le cadre de la réforme de l’OCM, pourrait arriver entre les mains de la filière. La question est de savoir comment il pourrait être partagé. “ Il faudra avoir le courage de réaliser une évaluation de la promotion en France ”, demande Denis Verdier erdier tout en constatant la multitude d’opérateurs qui interviennent dans le domaine. “ Il faut mettre de l’argent sur les entreprises qui réalisent des investissement commerciaux avec une obligation de résultat et un cofinancement pouvoirs publics-entreprises ”, poursuit-il. Et Xavier de Volontat, président des VIF, d’estimer qu’il “ ne faudrait pas répartir les fonds en fonction de la taille des entreprises mais plutôt par rapport à un projet et un résultat visé ”. La filière a du pain sur la planche…
MARION IVALDI

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