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Rhonea implante des capteurs connectés dans les vignes

Des réseaux collectifs de stations météo se mettent en place dans les vignes à l’initiative de chambres d’agriculture ou de coopératives, dans le but de mieux protéger les vignes. Exemple avec Rhonea qui met en place un système numérique collectif capable de donner des préconisations individualisées en temps réel.

© E. Brugvin

« Nous sommes entrés dans la coopérative nouvelle génération », annonce Thierry Sansot, directeur Vigne et vin de Rhonea. La partie visible de la transition numérique de cette coopérative de la vallée du Rhône se matérialise par l’implantation de 7 stations météo propres associées à celle d’un domaine partenaire voisin. Le réseau, relié par radio, maille avec précision les 1 500 hectares des 168 exploitations de la cave.

Avec cet outil implanté en janvier, le vigneron bénéficie sur son smartphone et son ordinateur de données actualisées toutes les 15 minutes sur la température, l’hydrométrie, la vitesse et la direction du vent, la pluviométrie, l’humectation foliaire, la persistance de l’humidité sur le feuillage. Ces données géolocalisées, traitées par l’outil d’aide à la décision RIMpro, permettent au service technique de Rhonea d’apporter des préconisations personnalisées pour prévenir les attaques de mildiou, d’oïdium, de black rot et du ver de la grappe. Les viticulteurs restent libres de leur usage.

Recoupement de données pour des itinéraires optimisés

« À ces données brutes en temps réel, le système superpose plusieurs couches d’informations collectées à l’extérieur », détaille Mathilde Joumas, responsable du vignoble et jeune ingénieure agro. Aux données météo locales s’ajoutent les alertes de grêle, le taux d’ozone dans l’air, la présence de certaines particules fines, les prévisions météo à deux, cinq et dix jours fournies par Terre Net (Isagri) et les modèles de prévisions des maladies générées par le Cirame, centre d’information régional d’agrométéorologie situé à Carpentras.

L’ensemble du système d’information permet d’individualiser et d’optimiser la conduite des cultures et de diminuer les intrants, de réduire les coûts de production et l’impact sur l’environnement. « Une journée de formation suffit à chaque viticulteur pour maîtriser l’interface de l’outil numérique », souligne Mathilde Joumas.

Le système intègre la traçabilité des traitements phyto

Le viticulteur, informé des traitements immédiats et pour la semaine, peut même programmer des alertes sur son smartphone qui le réveilleront, au petit matin, en fonction de différents paramètres, à commencer par la vitesse et la direction du vent. Rhonea s’est également équipé d’Agréo pour faciliter la gestion de la traçabilité des traitements phytosanitaires. Le viticulteur, même dans ses vignes, peut renseigner la base de données immédiatement avec son smartphone. La parcelle apparaît sur l’écran et se sélectionne en un clic. Mais surtout, les données restent stockées dans un endroit sûr. Outre l’aspect réglementaire, ces informations permettront des traitements statistiques futurs recoupés avec d’autres données.

Un projet évalué à la fin des prochaines vendanges

Des ateliers « d’actions collectives » auxquels participent les coopérateurs, sont à l’origine du projet. La diffusion des données a commencé en avril. L’ensemble de la cave attend la fin de la récolte prochaine pour réaliser un bilan et capitaliser sur son retour d’expérience.

Rhonea n’en est pas à son coup d’essai en termes d’utilisation d’applications numériques. Lors des dernières vendanges, la coopérative s’était dotée des données satellites Œnoview (ICV) pour ordonnancer la récolte 2018. L’interprétation des images infrarouges de la surface foliaire a permis d’effectuer une sélection parcellaire suivant la vigueur des plants. Prochainement, ce système de géolocalisation permettra à chaque vigneron de renseigner la granulométrie de ses parcelles.

À fond dans l’ère numérique

Demain, l’ensemble des données pourront être traitées, recoupées pour améliorer toujours plus la conduite des cultures. Dans les semaines à venir, chaque coopérateur disposera sur son profil personnel de l’extranet de la cave de toutes ses données comptables avec la coopérative, notamment le versement de ses acomptes. Depuis fin avril, plus de fax ni de mail d’information de la cave. Les messages généraux et individualisés arrivent dans l’espace numérique personnel doublé d’une notification par mail pour chaque information mise en ligne.

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