Aller au contenu principal

Gestion
Ne pas jouer avec les intrants

En ces temps de crise financière, la recherche d’économies devient une préoccupation majeure. Certains songent à limiter les intrants œnologiques ce qui peut-etre risqué. D’autres solutions existent.

Faire des économies en temps de crise se justifie. Mais pour atteindre un objectif qualitatif, l’économie d’intrant n’est pas forcément la meilleure stratégie.
Faire des économies en temps de crise se justifie. Mais pour atteindre un objectif qualitatif, l’économie d’intrant n’est pas forcément la meilleure stratégie.
© P. Cronenberger

Un constat en 2008 fait l'unanimité : dans de nombreuses régions, il a fallu faire appel à tout l'arsenal des produits œnologiques pour assurer la qualité des vins. L'impasse n'a pas pardonnée. « Les vignerons se demandent parfois pourquoi faut-il utiliser des levures, des enzymes ou encore des bactéries lactiques », constate Daniel Granès, directeur scientifique de l'ICV. La question est légitime puisque le produit en question a bien un coût et qu'il se répercute sur le prix de vente de la bouteille. « En revanche on ne sait pas estimer le coût de la non qualité. Entre économiser un paquet de levure et se retrouver avec un arrêt de fermentation : le choix devrait pourtant être vite fait. On connaît le prix d'un paquet de levures mais celui du temps passé à récupérer un arrêt de fermentation ne s'évalue pas aussi facilement et peut au final se révéler bien plus onéreux » estime-t-il encore.

Le coût de la non-qualité

« Effectivement lorsque le producteurs doit faire un choix en matière d'intrants, il y a beaucoup de paramètres qui vont entrer en jeu. Et si l'intrant est remplacé par une technique physique, il faut compter la main d'œuvre, l'énergie dépensée. Tout dépend de son environnement. Et c'est ce qui rend la chose complexe », observe Frédéric Charrier, chargé de recherche à l'IFV de Nantes. Une étude récente, menée par la société Laffort, a montré par exemple que le coût de l'emploi d'un levain malolactique était dans certains cas égale aux coûts de chauffage nécessaire à réaliser la fermentation malolactique spontanée. Le coûts du levain dépend de la bactérie employé et reste dans d'autres cas plus élevé. « Mais là encore, cela ne prend pas en compte les conséquences économiques de l'apparition de déviations organoleptiques, ou du développement de microorganismes d'altération qui auront forcément un impact sur la qualité du vin fini. Et que dire de la production d'amines biogènes qui tôt ou tard sera soumise à une limite maximale résiduelle », précise Daniel Granès. Et les exemples ne manquent pas. Faut-il utiliser des enzymes pectolytiques ou allonger le temps de débourbage ? Et là encore, certains moûts auront du mal à se clarifier. Faut-il ou non ajouter des activateurs de fermentations ? « On peut ici difficilement chiffrer le fait d'avoir des levures plus nombreuses et plus vigoureuses en fin de fermentation alcoolique », ajoute l'ICV. Au final, le viticulteur doit peser ses choix en prenant en compte tous les paramètres annexes notamment la dépense d'énergie, ou encore la main d'œuvre.

Les plus lus

<em class="placeholder">Jacques Lurton avec sa cuvée Diane</em>
Vinification en Gironde : « J'ai lancé un vin effervescent méthode traditionnelle vendangé à la machine »

Jacques Lurton, vigneron dans l’entre-deux-mers, produit un vin effervescent vinifié selon la méthode champenoise, mais…

Alerte sur les cultures : le scarabée japonais s'est introduit en France

La préfecture du Haut-Rhin a annoncé la détection du scarabée japonais sur son territoire. Annonce qui marque l'introduction…

<em class="placeholder">Luc Pélaquié dans son vignoble</em>
La conduite des vignes en palmette combine les avantages du gobelet et du cordon
Luc Pélaquié, vigneron dans le Gard, conduit ses vignes à la façon d’un gobelet en éventail, ou d’une palmette. Un moyen de…
<em class="placeholder">Enjambeur avec bricolage</em>
Astuce de vigneron : « J’ai transformé une écimeuse en tondeuses interrangs pour 1 300 euros »
Édouard Fontan, vigneron au Château l’Ermitage, à Preignac, en Gironde, a confectionné deux tondeuses interrangs pour vignes…
<em class="placeholder">Cédric Rougier devant son tracteur New Holland T4.100N équipé de pneumatiques Trelleborg Pneutrac </em>
« Plus de stabilité et moins de casse avec les Pneutrac »
En Charente-Maritime, Cédric Rougier est équipé de deux tracteurs chaussés en pneumatiques Trelleborg Pneutrac. Il nous décrit…
<em class="placeholder">Coopérateurs de la cave du Vieil Armand pratiquant l&#039;écopâturage.</em>
Ecopâturage en Alsace : « j'ai constitué un troupeau de moutons avec deux autres coopérateurs pour entretenir nos vignes »

Christine Sutter, vigneronne en agriculture biologique à Berrwiller, dans le Haut-Rhin, et vice-présidente de la cave du Vieil…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole