L’IFT en pratique
L’Indice de fréquence de traitement (IFT) permet de quantifier l’utilisation des intrants phytosanitaires et de mesurer l’évolution des pratiques. Il se calcule pour chaque produit à la parcelle, pour une exploitation ou un territoire.
L’Indice de fréquence de traitement (IFT) permet de quantifier l’utilisation des intrants phytosanitaires et de mesurer l’évolution des pratiques. Il se calcule pour chaque produit à la parcelle, pour une exploitation ou un territoire.
L’Indice de fréquence de traitement (IFT) représente la somme des ratios entre dose utilisée et dose homologuée, pour chacun des produits appliqués sur une parcelle, au prorata de la surface effectivement traitée.
IFT = dose appliquée x surface traitée/dose homologuée par cible visée x surface de la parcelle.
Il prend en compte les substances suivantes : herbicides, fongicides, insecticides, molluscicides, éclaircisseurs, hormones de croissance. En revanche, les adjuvants ne sont pas comptabilisés ; tout comme les produits classés Nodu Vert bio contrôle. Le soufre a d’ailleurs intégré cette liste en 2015. Enfin, si pour un produit, la cible visée n’est pas renseignée, on retient alors la dose minimale homologuée.
Dans le cas d’un mélange, l’IFT est la somme des IFT de chaque produit appliqué à sa dose (exemple, mélange d’un produit A à pleine dose sur l’ensemble de la surface et d’un produit B à demi-dose sur l’ensemble de la surface : IFT = 1 + 0,5 = 1,5). Dans le cas d’une exploitation, l’IFT est calculé en réalisant la moyenne pondérée des IFT en fonction de la surface de chaque parcelle.
Un indice qui ne tient pas compte des profils toxicologiques
Mais si cet indice est intéressant, il a aussi des limites. « L’IFT retranscrit assez fidèlement les pratiques des viticulteurs, explique Antoine Verpy du GDON du Libournais. C’est un outil pédagogique, qui permet aux producteurs de suivre leur évolution au fil des années et de se situer par rapport aux autres. Néanmoins, il n’évalue pas directement les quantités utilisées et il ne tient pas compte des profils toxicologiques et écotoxicologiques des spécialités commerciales ni de leur intérêt dans la gestion du risque d’apparition de résistances. C’est pourquoi nous recommandons de compléter l’utilisation de cet indicateur par une approche plus large qui prend en compte la gestion des résistances, la toxicité et l’écotoxicité des produits. »
Par ailleurs, si la possibilité de baisse de l’IFT est très liée à la pression parasitaire de l’année, Antoine Verpy souligne que « cette réduction est corrélée à la volonté de chaque vigneron et que les valeurs de l’IFT ne sont pas toujours en lien avec la quantité ou la qualité de la vendange ».
Un outil de calcul proposé par le ministère de l’Agriculture
La liste des produits classés Nodu vert
TÉMOIGNAGE
« Un outil pour se situer par rapport aux autres vignerons »
« Avec le soutien du GDON du Libournais, je calcule l’IFT de mon exploitation depuis plusieurs années et je suis très satisfaite de constater qu’il est inférieur aux moyennes de ma zone viticole. Ainsi, en 2014, j’étais à 12,8 en IFT hors herbicide alors que l’IFT moyen était de 14,74. Et en 2015, j’ai même pu descendre à 8,86 car mes observations et le climat m’ont permis de ne pas utiliser d’insecticides et d’anti-botrytis. Tout mon travail repose en effet sur l’observation et les comptages pour justifier ou non de l’intérêt d’une intervention phytosanitaire. Par ailleurs, je suis très sensible à la toxicité des produits, mais malheureusement, cela n’est pas pris en compte dans le calcul de l’IFT. »