Expérimentation
Les terres de filtration pourraient finir en compost
Afin de résoudre le problème des déchets de terres de filtration usagées, des essais de compostage ont été conduits en Champagne. Les résultats sont très encourageants.
«Rien qu'à l'échelle de la Champagne, les terres de filtration usagées représentent 1 000 tonnes de déchets par an », précise Sébastien Kerner de l'IFV à Epernay. Des déchets bien encombrants qu'il n'est plus possible depuis 2002 de mettre en décharge dans la mesure où les terres de filtration ne sont pas considérées comme des déchets ultimes. La seule solution disponible à ce jour est d'intégrer le programme Eco-Diatos ® qui collecte ces terres dans des pallox et les expédie en Italie pour en assurer l'extraction des sels tartriques et le co-compostage. « Nous avons souhaité envisager une solution locale de compostage, en partenariat avec la Compostière de l'Aube », explique Sébastien Kerner.
Ajout de déchets verts
« En pratique, nous avons incorporé ces terres de filtration à hauteur de 10 et 20 % avec des déchets verts pour compostage. La faisabilité du compost a été validée avec ces deux teneurs, néanmoins à plus de 10 % d'incorporation, il a été observé des problèmes de pulvérulence au moment du criblage, ce qui peut être préjudiciable pour l'utilisateur du compost au moment de l'épandage. Le compost obtenu est conforme à la norme NF U44-051 mais comme les terres de filtration ne figurent pas dans la liste positive des intrants minéraux dans les composts, une demande d'ajout est en cours auprès de l'AFNOR. Elle a reçu un avis favorable », ajoute-t-il. Sur le plan agronomique, la valeur des composts obtenus n'est pas différente de celle des composts de déchets verts uniquement, « les terres de filtration apporteraient un plus pour la qualité du processus de compostage, car c'est un intrant humide (+ de 60 % d'eau en moyenne) », ajoute Sébastien Kerner. Cette nouvelle solution de traitement des terres de filtration usagées apparaît donc très intéressante à la fois sur le plan écologique (gestion des déchets au niveau local) et économique (coût du traitement).