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L’engrais organique, une solution durable

Stratégie n° 1. Fertiliser à l’aide d’engrais organiques est une vision à long terme. Cette pratique est toutefois plus aléatoire, et nécessite d’anticiper les apports.

Les bouchons d'engrais organique proviennent de composts ou déchets animaux et végétaux.
© J.-C. Gutner

Passage en bio, baisse du bilan carbone, entretien de l’humus… Les raisons d’opter pour des engrais organiques sont diverses et variées. « C’est un mode de fertilisation que l’on recommande davantage que les solutions minérales, indique Jean-Yves Cahurel, coordinateur fertilisation à l’IFV. D’une part pour des raisons environnementales, et d’autre part car il induit une logique de réflexion sur la vie du sol. » En effet, lorsque l’apport est bien fait, cela influe positivement sur l’activité biologique et le bon fonctionnement agronomique de la parcelle. Il ne faut toutefois pas compter sur cette pratique pour accroître la part de matière organique du sol. « Vouloir relever le taux d’humus avec de tels engrais est illusoire, affirme Guillaume Morvan, conseiller viticole à la chambre d’agriculture de l’Yonne. Aux doses apportées, c’est-à-dire entre une et deux tonnes par hectare maximum, cela n’a qu’un faible impact sur le stock. » Contrairement aux engrais minéraux, la mise à disposition des éléments assimilables par la plante est conditionnée par l’activité des micro-organismes du sol, et donc par la météo.

La période de minéralisation est incertaine

Plus le temps est doux et humide, et plus la libération est rapide. Il faut ainsi composer avec une part d’incertitude, qui rend le positionnement plus complexe que dans le cas des solutions minérales. « L’idéal est de réaliser l’apport dans l’hiver, afin que l’azote soit disponible au moment de la floraison », estime Jean-Yves Cahurel. Dans des conditions peu favorables (parcelles argileuses ou froides, régions sèches), il devra être anticipé de quelques semaines, alors qu’il pourra être retardé dans les sols très actifs.

« Mieux vaut ne pas attendre au-delà de l’hiver, cela risque d’entraîner une mise à disposition des éléments après le pic des besoins ainsi que de conduire à des vigueurs tardives et l’apparition de pourriture », précise Guillaume Morvan. La matière première de l’engrais (végétale ou animale) n’est pas un critère de choix en tant que tel, mais joue sur le niveau de fertilisants. Les matières animales, par exemple, renferment davantage d’azote.

Du sang pour l’azote, des coques de tournesol pour la potasse

« Si l’objectif est de relancer la vie microbienne et d’augmenter le rendement, mieux vaut opter pour une origine animale, ayant un rapport C/N plus faible, conseille Marc Chovelon, conseiller viticole à l’ITAB. Mais si on est plutôt sur de l’entretien, on peut privilégier l’origine végétale. » S’il n’est pas possible de créer un engrais sur mesure, la gestion différenciée des éléments principaux est somme toute faisable. « Les solutions organiques sont souvent déficientes en potasse, avertit Guillaume Morvan. Ce n’est pas un problème mais il faut y penser, car si l’on attend, on risque la carence, et cela coûte cher. » Il est donc nécessaire de complémenter au fur et à mesure lors de la fumure d’entretien. Des solutions riches en potasse existent, à l’instar des produits Terrial, issus de la combustion de coques de tournesol. Dans le cas où l’on souhaite enrichir plus particulièrement en azote « le sang séché, la farine de plume ou encore le guano sont très efficaces, car très concentrés, informe Marc Chovelon. De plus, ces formes se minéralisent assez rapidement. »

L’apport de tels engrais ne remplace pas systématiquement les amendements en matières organiques. Une analyse régulière de ces dernières est nécessaire pour vérifier l’état du stock.

En pratique

Un apport annuel d’engrais d’origine animal ou végétal

Une correction régulière en potasse

Un positionnement idéalement au mois de février

Un complément ponctuel de matière organique par amendement, si besoin

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