Le Rilsan, une alternative écologique aux diatomites
Une polymère biosourcé extrait de l'huile de ricin est actuellement à l'étude pour devenir un produit œnologique utilisé en filtration.
Qu’est ce que le Rilsan ?
Le Rilsan est un polymère issu d’un acide aminé extrait de l’huile de ricin. Ce produit biosourcé, qui existe en granulés et en poudre, est notamment utilisé pour la fabrication des revêtements d’objets métalliques comme les canalisations des stations de traitement des eaux ou encore les paniers de lave-vaisselle. En œnologie, il fait actuellement l’objet d’une recherche pour évaluer ses qualités en tant que produit de remplacement des précouches de filtration à base de diatomites ou de perlites. Son intérêt potentiel est lié à son origine végétale mais aussi à la possibilité le réutiliser ou de le régénérer. En outre, lorsqu’il est en fin de vie, son incinération ne génère pas de composés organiques volatils.
Quel est l’intérêt de cet acide aminé ?
Les premiers tests réalisés en 2007, sur une suspension synthétique, ont mis en évidence son efficacité avec une baisse de la turbidité et du colmatage de 96 %, pour une vitesse de filtration dix fois supérieure à celle constatée sur les diatomites. Les dégustations et les analyses chimiques n’ont mis en évidence aucun impact organoleptique.
Depuis 2014, un programme de recherche FUI (Fonds Unique Interministériel) dénommé Clarifil et piloté par la Société Arkema a relancé ces essais de filtrabilité. Désormais sept mélanges granulométriques de poudre de Rilsan sont à l’étude, contre seulement trois lors des premiers essais. Il s’agit ici de répondre aux différentes situations rencontrées en œnologie, où, suivant les millésimes et les technologies employées, les vins sont plus ou moins faciles à filtrer. Les travaux 2014 ont consisté à caractériser ces mélanges. Les tests d’efficacité démarrent en 2015.
La régénération du Rilsan par un nettoyage des particules après filtration est elle aussi à l’étude. Le Rilsan pourra en effet être réutilisé plusieurs fois. Reste à savoir combien. Cette opération, qui pourrait combiner un nettoyage chimique et une séparation physique des particules, devrait pouvoir être effectuée par les vinificateurs.
Par ailleurs, le projet Clarifil s’est élargi avec un second volet d’étude qui vise à fabriquer de nouvelles membranes de microfiltration conçues à partir de non tissé biosourcé.
À quel stade de développement en est-on pour l’utilisation en "précouche" ?
Le projet est prévu sur une période de quarante-deux mois avec pour objectif d’arriver à une commercialisation par les industriels partenaires au terme du programme. Soit une disponibilité pour les vinificateurs envisageable pour fin 2017.