Le projet de nouvelle directive nitrates inquiète la filière viticole
La Champagne, puis désormais la Cnaoc, s’inquiètent du projet de nouvelle directive nitrates rédigée suite à la condamnation de la France par l’Union Européenne. Plusieurs mesures seraient aberrantes.

pentes de plus de 15 %.
Quand la législation perd la tête, le SGV(1) n’hésite pas à monter au créneau. La réaction à ce projet de texte a été vive. En effet, s’il était adopté, tout type de fertilisation serait interdit au-delà de 15 % de pente, et même 10 % dans le cas des fertilisants de type II. Engrais minéraux et écorces de résineux seraient traités de manière similaire. “ Ces mesures sont simplement contre-productives ”, explique François Pierson, vice-président du SGV. En effet “ si on supprime tous les apports fertilisants sur les coteaux, les vignerons abandonneront l’enherbement et le mulchage à base d’écorces… on retournera donc aux herbicides en plein et à l’érosion ”.
Mesures contre-productives
Ce texte autorise également l’épandage d’engrais minéraux (à partir de 2 m d’un cours d’eau) là où il interdit les engrais organiques jusqu’à 35 mètres, comme s’ils présentaient plus de risques de libération de nitrates dans les eaux. À ceci s’ajoute enfin l’interdiction de tout apport fertilisant sur sol gelé, “ alors que c’est à ce moment où les sols portent qu’il est recommandé d’apporter les écorces ”, selon François Pierson. 40 % de la Champagne est menacée… Mais pas seulement : la Cnaoc, qui gère maintenant le dossier, estime que les deux tiers des appellations autour de Sancerre, un tiers du vignoble alsacien, le Beaujolais, la vallée du Rhône sont concernés.
1) Syndicat général des vignerons de Champagne