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Le chenillard, un incontournable pour les vignes en pente

Avec une part importante du vignoble en pente et en terrasses, les Domaines Schlumberger ont fait le choix de tracteurs chenillards.

Sur les 130 ha que comptent les Domaines Schlumberger situés dans le Haut-Rhin — 110 regroupés sur Guebwiller, 20 sur Rouffach — une soixantaine sont travaillés avec des chenillards. L’exploitation en compte aujourd’hui quatre, des Drago Varia 1360, qui seront prochainement rejoints par un cinquième modèle. « Ils interviennent en terrasses – l’exploitation entretient 52 km de murets – dans les vignes très étroites avec beaucoup de dévers », explique Michel Ottermann, chef de culture des Domaines Schlumberger. L’exploitation viticole collabore avec Drago depuis 2011 et renouvelle tous les deux ans les quatre appareils, aujourd’hui en location. « C’est un coût, reconnaît Michel Ottermann, mais c’est également une sécurité : s’il tombe en panne et que le mécanicien de l’exploitation n’est pas en mesure de le réparer, Drago nous le remplace rapidement. » Qui plus est, ces tracteurs évoluent sur des sols de grès, donc sur du sable. Ce dernier s’infiltre partout et use prématurément les différents éléments en mouvement, sur le train de chenilles notamment.

Chacun des quatre tracteurs cumule 500 à 600 h chaque année. « Contrairement à des tracteurs à roues, il n’y a pas d’amortissement : cela se traduit par beaucoup de vibrations transmises du sol, génératrices d’usures », poursuit le chef de culture.

Ce dernier apprécie la conception du chenillard, avec un attelage trois points, des prises hydrauliques et une prise de force entraînée par une pompe. « Tous les outils utilisés sur les tracteurs interlignes à roues peuvent être attelés sur les chenillards, à condition qu’ils ne soient pas trop lourds, ni trop encombrants. » À titre d’exemple, la rogneuse-écimeuse est un modèle à barre de coupe à sections, plus léger que les autres types de rogneuses. Le débit de chantier de ce type de matériel ne constitue pas pour autant un problème, puisque l’environnement ne permet une conduite rapide par nature.

Une visibilité exceptionnelle

Le poste de conduite réversible offre une certaine souplesse et une position de conduite privilégiée, avec une visibilité au top. Si ces tracteurs effectuent les principaux travaux de la vigne, y compris la pulvérisation, ils sont néanmoins dépourvus de cabine vitrée. Un choix délibéré de l’exploitation : « avec les sols irréguliers et en dévers, il n’est pas rare que la structure d’arceau qui protège le conducteur soit en contact avec les piquets de tête, les branches, etc. Vitrer le poste de conduite signifierait des bris réguliers qui, au final, reviendraient cher », analyse Michel Ottermann.

Un siège à suspension pneumatique

Côté confort, si les chenilles absorbent moins les vibrations du sol que les pneumatiques, le tracteur intègre tout de même un siège à suspension pneumatique. Et la longueur des chenilles est garante d’une plus grande stabilité. Bien souvent, le chenillard passe au-dessus des trous générés par du gibier, des portions de mur écroulées ou des ravinements, suite à de fortes pluies. En outre, la plus grande surface de contact des chenilles avec le sol respecte mieux l’enherbement et participe à la lutte contre l’érosion, à laquelle les sols sableux sont sensibles.

Néanmoins, ces engins montrent également leurs limites sur l’exploitation. « Au-delà d’une certaine pente ou lorsque l’espace en bout de rang nous y oblige, nous sommes contraints d’utiliser des chenillettes (des transporteurs), avec un opérateur à la conduite et un second pour empêcher ces petits engins de se renverser dans les fourrières, relativise le chef de culture. Et dans certaines parcelles, avec des dénivelés pouvant atteindre 80 cm entre deux rangs, seul le cheval ou des opérateurs travaillant à la main interviennent. »

Enfin, la proximité du hangar facilite le déplacement de ces chenillards, dont la vitesse maximale reste limitée.

Former les salariés à la conduite des chenillards

Forts de trente salariés sur la partie vigne, les Domaines Schlumberger organisent tous les un à deux ans une formation à la conduite des chenillards, avec l’appui du lycée viticole de Rouffach ou de la chambre d’agriculture, et y convient d’autres viticulteurs et salariés viticoles de la région. « Ce sont des engins qui demandent une certaine maîtrise, explique Michel Ottermann. Ces formations nous apparaissent essentielles pour la sécurité des opérateurs. »

repères

Chenillard Drago Varia 1360

Surface 130 ha

Type de sol sable sur grès

Topographie coteaux et terrasses

Distance interrang faible, très variable

Prix 58 000 € HT

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