Aller au contenu principal

La pépinière viticole en guerre contre la surenchère réglementaire

Debout comme un seul homme, arborant leurs t-shirts « STOP à la surenchère réglementaire française », ce sont près de 200 professionnels de la pépinière viticole qui ont exprimé leur ras-le-bol aux représentants de FranceAgriMer et de la DGAL, à l’occasion du congrès annuel de la Fédération française de la pépinière viticole (FFPV) en Alsace.

Près de 200 professionnels de la pépinière viticoles ont arboré leurs t-shirts « STOP à la surenchère réglementaire française » devant les représentants de FranceAgriMer et de la DGAL lors de leur congrès annuel.
© X. Delbecque

« L’heure est grave. Si nous voulons continuer d’exister il faut trouver des solutions face à ce tsunami réglementaire. » Tels ont été les mots de Simone Gilg, présidente du syndicat des pépiniéristes viticoles alsaciens, pour débuter la conférence de presse en marge du congrès annuel de la FFPV.

Dans le viseur de la fédération, il y a en premier lieu le nouvel arrêté de lutte contre la flavescence dorée, qui doit entrer en application dès la prochaine campagne. « Il est plein de non-sens et d’illogismes, que l’on ne comprend pas », s’emporte David Amblevert, président de la FFPV. Les pépiniéristes pointent notamment du doigt l’obligation pure et dure du traitement à l’eau chaude (TEC) lorsque les plants passent d’une région en « zone délimitée » à une « zone exempte », et cela même si le plant a déjà été traité avant greffage ou bien s’il est en pot.

Mais aussi le manque de tolérance de FranceAgriMer dans le contrôle des installations de TEC, dont la température ne doit à aucun moment descendre sous les 50°C, « alors que le seuil de mortalité du végétal est de 53°C et que le traitement est tout aussi efficace à 48°C voire moins », assure Pierre-Marie Guillaume, président du syndicat Centre-Est.

Prospecter plutôt que traiter systématiquement

Les pépiniéristes viticoles, qui ont dû devenir Opérateurs Professionnels Autorisés l’an dernier (avec ce que cela implique d’administratif et de responsabilités sanitaires), voient également d’un mauvais œil le souhait de FranceAgriMer de se désengager des missions de certification.

 

Si la fédération milite pour une révision des règles, elle se dit attachée à la qualité sanitaire des plants et souhaite miser sur la prospection plutôt que sur le traitement systématique à l’eau chaude. « Si le TEC devient la règle, plus personne ne prendra la peine de prospecter, s’inquiète Giovanni Varelli, vice-président de la FFPV. Plutôt que d’avoir des plants sains, les pouvoirs publics préfèrent donc traiter du matériel malade, c’est aberrant. » D’autant plus que ce contexte est dû à une interprétation franco-française de la loi communautaire.

La pépinière prête à saisir le Conseil d'Etat si rien ne bouge

La FFPV demande donc une harmonisation européenne, et le retrait de l’article 13 du nouvel arrêté de lutte contre la flavescence dorée. Un recours gracieux a été déposé au ministère de l’Agriculture en début de mois, « et si rien n’est fait d’ici décembre nous saisirons le Conseil d’Etat », prévient David Amblevert.

Dans l’après-midi du 20 octobre, le directeur de la DGAL et celui des interventions de FranceAgriMer ont assuré devant les professionnels les avoir entendus. Et promis qu’il n’y aurait pas de TEC pour les plants en pot, ainsi qu’une tolérance sur la révision des installations.

Le débat est ouvert également sur le double traitement à l’eau chaude. Une concertation devrait avoir lieu le mois prochain avec la DGAL, l’IFV, la profession viticole et les pépiniéristes. « Nous sommes satisfaits de l’écoute. L’arrêté va être revu, c’est une bonne chose et c’est le bon moment pour essayer de changer tout ce qui ne va pas. Mais il faut voir quelle sera la réponse concrète dans les prochains mois : nous restons sur nos gardes et n’hésiterons pas à saisir le Conseil d’Etat si rien n’a bougé en décembre », conclut David Amblevert.

Les plus lus

<em class="placeholder">Auguste Klein, vigneron, avec son tank à lait.</em>
Astuce de vigneron alsacien : « J’ai fait l’économie d’un groupe de froid pour ma cave grâce à un tank à lait d’occasion »

Vigneron à Saint-Hippolyte, dans le Haut-Rhin, Auguste Klein refroidit ses cuves grâce à un circuit d’eau relié à un tank à…

<em class="placeholder">Machines à vendanger New Holland 9.50L et 9.70L</em>
New Holland - Plus 25 % de productivité sur les machines à vendanger haut rendement
Le constructeur de Coëx renouvelle sa gamme de machines à vendanger haut rendement qui gagne en confort et en productivité.
<em class="placeholder">vendange de pinot noir en champagne en 2024. grappes entières. caisses à vendange</em>
Vendange 2025 : le ministère révise ses prévisions de récolte à la baisse à 37,4 millions d’hectolitres

Agreste vient de publier sa prévision de récolte 2025 révisée. Le volume tournerait autour de 37,4 Mhl, en hausse de 3 %…

Vente de vin : ce qui change pour la circulation des alcools en droits acquittés

Une simplification administrative est concrètement en place pour la circulation des alcools en droits acquittés suite à…

<em class="placeholder">preparation et incorporation de la solution
la desacidification permet la neutralisation par un sel de bicarbonate de potassium , l exces d acide organique contenu dans le ...</em>
Profilage : quatre techniques pour des vins gourmands

Différentes pratiques permettent de donner un coup d’éclat à un vin « sans vice ni vertu ». C’est ce qu’un…

Machines à vendanger : tout ce qu'il faut savoir pour être à la page

Comment réduire les coûts de la vendange mécanique ? Quels sont les nouveaux modèles ? Restez au top des connaissances sur les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole